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  • Michel Debray
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Mercredi 20 janvier 3 20 /01 /Jan 12:01


Vicky.jpgVicky



Si petit et si grand ! C'est ici que tu es à ton aise, homme enfin digne de ton nom, c'est ici que tu te retrouves à l'échelle de tes désirs. Ce lieu, ne crains pas d'en approcher ta figure, et déjà ta langue, la bavarde, ne tient plus en place, ce lieu de délice et d'ombre, ce patio d'ardeur, dans ses limites nacrées, la belle image du pessimisme. Ô fente, fente humide et douce, cher abîme vertigineux.


C'est dans ce sillage humain que les navires enfin perdus, leur machinerie désormais inutili
­sable, revenant à l'enfance des voyages, dressent à un mât de fortune la voilure du désespoir. Entre les poils frisés comme la chair est belle : sous cette broderie bien partagée par la hache amoureuse, amoureusement la peau apparaît pure, écumeuse, lactée. Et les plis joints d'abord des grandes lèvres bâillent. Charmantes lèvres, votre bouche est pareille à celle d'un visage qui se penche sur un dormeur, non pas transverse et parallèle à toutes les bouches du monde, mais fine et longue, et cruciale aux lèvres parleuses qui la tentent dans leur silence, prête à un long baiser ponctuel, lèvres ado­rables qui avez su donner aux baisers un sens nou­veau et terrible, un sens à jamais perverti.

Que j'aime voir un con rebondir.


Comme il se tend vers nos yeux, comme il bombe, attirant et gonflé, avec sa chevelure d'où sort, pareil aux trois déesses nues au-dessus des arbres du Mont Ida, l'éclat incomparable du ventre et des deux cuisses. Touchez mais touchez donc : vous ne sauriez faire un meilleur emploi de vos mains. Touchez ce sourire voluptueux, dessi
­nez de vos doigts l'hiatus ravissant. Là : que vos deux paumes immobiles, vos phalanges éprises à cette courbe avancée se joignent vers le point le plus dur, le meilleur, qui soulève l'ogive sainte à son sommet, ô mon église. Ne bougez plus, restez, et maintenant avec deux pouces caresseurs, profi­tez de la bonne volonté de cette enfant lassée, enfoncez, avec vos deux pouces caresseurs écartez doucement, plus doucement, les belles lèvres, avec vos deux pouces caresseurs, vos deux pouces. Et maintenant, salut à toi, palais rose, écrin pâle, alcôve un peu défaite par la joie grave de l'amour, vulve dans son ampleur à l'instant apparue. Sous le satin griffé de l'aurore, la couleur de l'été quand on ferme les yeux.


Ce n'est pas pour rien, ni hasard ni prémédita
­tion, mais par ce BONHEUR d'expression qui est pareil à la jouissance, à la chute, à l'abolition de l'être au milieu du fourre lâché, que ces petites sœurs des grandes lèvres Ont reçu comme une bénédiction céleste le nom de nymphes qui leur va comme un gant. Nymphes au bord des vasques, au cœur des eaux jaillissantes, nymphes dont l'incar­nat se joue à la margelle d'ombre, plus variables que le vent, à peine une ondulation gracieuse chez Irène, et chez mille autres mille effets découpés, déchirés, dentelles de l'amour, nymphes qui vous joignez sur un nœud de plaisir, et c'est le bouton adorable qui frémit du regard qui se pose sur lui, le bouton que j'effleure à peine que tout change. Et le ciel devient pur, et le corps est plus blanc. Manions-le, cet avertisseur d'incendie. Déjà une fine sueur perle la chair à l'horizon de mes désirs. Déjà les caravanes du spasme apparaissent dans le lointain des sables. Ils ont marché, ces voyageurs, portant la poudre en poire, et les pacotilles dans des caisses aux clous rouillés, depuis les villes des terrasses et les longs chemins d'eaux qu'endiguent les docks noirs. Ils ont dépassé les montagnes. Les voici dans leurs manteaux rayés. Voyageurs, voyageurs, votre douce fatigue est pareille à la nuit. Les chameaux les suivent, porteurs de den­rées. Le guide agite son bâton, et le simoun se lève de terre, Irène se souvient soudain de l'ouragan. Le mirage apparaît, et ses belles fontaines ... Le mirage est assis tout nu dans le vent pur. Beau mirage membré comme un marteau-pilon. Beau mirage de l'homme entrant dans la moniche. Beau mirage de source et de fruits lourds fondant. Voici les voyageurs fous à frotter leurs lèvres. Irène est comme une arche au-dessus de la mer. Je n'ai pas bu depuis cent jours, et les soupirs me désaltèrent. Han, han. Irène appelle son amant. Son amant qui bande à distance. Han, han. Irène agonise et se tord. Il bande comme un dieu au-dessus de l'abîme. Elle bouge, il la fuit, elle bouge et se tend. Han. L'oasis se penche avec ses hautes palmes. Voyageurs vos burnous tournent dans les sablons. Irène à se briser halète. Il la contemple. Le con est embué par l'attente du vit. Sur le chott illusoire, une ombre de gazelle ...


Enfer, que tes damnés se branlent, Irène a déchargé.


 

Par Michel Debray - Publié dans : Mots - Communauté : Arts érotiques
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Jeudi 17 décembre 4 17 /12 /Déc 13:16

Eva Lunaba, lectrice à la langue douce et à la voix suave, offre à qui veut la suivre un calendrier de l'Avent érotique et sussurera des nouvelles érotiques inédites, depuis le début du mois de décembre et au fil des jours qui nous mènent vers Noël.

 

 

eva_0.jpg

 

 

Les nouvelles, sélectionnées par ses soins auprès des nombreuses plumes qui se sont prêtées à son jeu, peuvent être écoutées sur l'audioblog  d'Eva ainsi que lues sur les pages du site dédiée à la littérature, l'érotisme et l'idéal, La Vénus littéraire qui s'est laissée inviter à sa suite dans cette aventure de Noël.

Eva Lunaba, passionnée de livres, auteur, construit depuis trois ans un monde de paroles amoureuses dans lequel elle enferme ou libère ce qui la touche le plus de la littérature érotique. Elle construit sa propre église de mots doux, où toutes les chairs sont saintes et les passions bénies. Les vitraux y étincellent comme les yeux brillent, de toutes les couleurs de l'imaginaire. Les colonnes soutiennent la naissance de la vie, les flèches ne transpercent des saints Sébastien qui s'offrent avec dévouement que pour les mener à l'extase. Et les femmes... la nuit de Noël s'allongent nues dans des maisons désertes sous des sapins enneigés.

Allez l'écouter, la littérature érotique est une passion majeure mais un péché mineur. Il vous sera pardonné à Noël.

Tang Loaec - écrivain


http://bibliobs.nouvelobs.com/blog/enfer-de-bibliobs/20091216/16518/un-peche-par-jour-jusqua-noel



L'AUDIO BLOG : http://eroticaventvenuslitteraire.podbean.com/

Par Michel Debray - Publié dans : Mots - Communauté : Arts érotiques
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Samedi 14 novembre 6 14 /11 /Nov 12:59

AVENTURE GALANTE
de Jean Manse et Roger Dumas
Chantée par Fernandel
1932

Dans un restaurant un matin
j'fis connaissance d'un p'tit trottin
à l'air mutin

Elle m'avait plu, je le confesse
parce qu'elle avait de très belles…dents
c'était tentant

Profitant d'un moment propice
je glissais ma main sous la…table
d'un air aimable

Tout en ramassant ma serviette
j'lui fis un tout p'tit peu…la cour
ce fut très court

Tandis que je me réjouissais
auprès d'moi la p'tite…demanda
un autre plat

Puis elle me dit : "où c'est qu't'habite
tu dois avoir une belle…demeure
très supérieure"

J'lui dis : "j'ai même un grand balcon
si tu veux m'ouvrir ton p'tit…cœur
ce s'ra l'bonheur "

"Entendu, qu'elle m'fait, c'est promis
puisque t'a fini d'faire…la monnaie
'faut s'débiner"

Pendant que le taxi s'ébranle
j'lui dis : "j'voudrais que tu me…raconte
sans fausse honte

Ce que tu fais comme métier
et si tu prends souvent…d'l'argent
c'est épatant"

"Oh, je n'travaille pas sur l'enclume
seulement quelquefois je taille des…robes
mais je m'dérobe

Car dans c'métier, on se dispute
et je préfère faire la…modiste
c'est plus artiste"

En arrivant aux Batignolles
elle me prit par les rou…flaquettes
c'était pas bête

En rentrant chez moi tout d'un coup
elle m'dit : "avant d'tirer…l'rideau
mon p'tit coco

'Faut que j'te l'dise : on m'appelle Luce"
J'réponds "Alors faut qu'tu m'…embrasses
à cette place

Et en voyant ses yeux de braise
j'lui dis "Viens ici que j'te…dise
quelques bêtises"

Mais un jour pour me damer l'pion
elle partit m'laissant des…dettes
c'est pas honnête

Elle m'avait bien pris pour un sot
pourtant je n'suis pas pu…dibond
oh, pour ça, non

Et depuis je m'en mords les tifs
regrettant mon …cache-poussiere
quelle triste affaire

Comme j'ai le caractère aigri
je ne porte plus de longs gants…noirs
par desespoir

Messieurs, il faut que vous l'sachiez
des femmes comme ça vous font…d'la peine
voila notre veine

Elles fouillent d'abord votre pelisse
et puis vous laissent une…rancœur
au fond du cœur

Moi je vous dis, il n'y rien d'tel
vaut bien mieux aller au…théâtre
c'est plus folâtre

Malgré que je ne sois pas puritain
méfiez-vous de ces…souvenirs
qui font souffrir.


LA JEUNE FILLE DU METRO
(L.hennevé - G.Gabaroche - 1933)



C'était un' jeun' fill' chaste et bonne
 Qui ne r'fusait rien à personne
 Un jour dans l' métro y avait presse,
 Un jeune homme osa, je l' confesse,
 Lui passer la main dans les...ch'veux
 Comme elle avait bon coeur
 Ell' s'approcha un peu
L' jeune homm' vit l' mouv'ment d' la d'moiselle
Il se rapprocha de plus belle;
Mais comme en chaque homm' tout de suite
S'éveill' le cochon qui l'habite,
Sans tarder il sortit sa...carte,
Lui dit qu'il s'app'lait Jules
Et d'meurait rue Descartes.
L' métro continuait son voyage
 Ell' dit: " Ce jeune homm' n'est pas sage
 Je sens quelque chos' de pointu,
 Qui, d'un air ferme et convaincu,
 Cherche à pénétrer dans mon...coeur
 Ah qu'il est doux d'aimer,
 Doux frisson du bonheur! "
Comme elle avait peur pour sa robe,
 A cette attaque ell' se dérobe;
 Voulant savoir c' qui la chatouille,
 Derrièr' son dos ell' tripatouille,
 Et tomb' sur un' bell' pair' de...gants,
 Que l' jeune homme, à la main,
 Tenait négligemment
Ainsi à Paris quand on s'aime,
On peut se le dire sans problème
Peu importe le véhicule,
N'ayons pas peur du ridicule,
Dit's-lui simplement "Je t'en...prie
Viens donc à la maison
Manger des spaghetti.



Le choix dans la date

Pierre Vassiliu

Un soir où j'étais un peu speed
J'entrais dans une boite presque vide
Où trois danseuses sur une étoile
Étaient à genoux
Comme elles n'avaient pas de tutu
J'arrêtais pas d'mater leur corps
Et ce spectacle sans tarder
Me fit penser
Qu'ce genre de filles c'est pas mon trip
Mais quand l'une d'elle vint m'faire une bise
Je m'dis ça baigne
Une heure après, rue Pelissais,
Alors qu'j'étais en train d'attendre
Elle vint dare-dare
Et prit mon bras

En passant dans la rue d'Courcelles
Elle me dit je n'suis plus pudique
Depuis qu' j'ai laissé au village
Mon pull'over
Je lui dis, pour la mettre à l'aise
Tu sais pourvu que je te plaise
Toi tu m'branches bien
Mais v'la mon bus
J' voudrais qu' tu m'suives
Une fois chez moi dans mon deux-pièces
Ma main s'égara dans ses cheveux
C'était l'bon plan
Mais j'la trouvais un peu palotte
En lui r'tirant sa p'tite fourrure
Afin qu'elle puisse
M'ouvrir ses bras

Mais elle me lança tout à coup
Alors qu' j'allais tirer l' verrou
C'est mille balles qu'il faut me filer
Pour m'embrasser
Bonjour la paye et l'escalope
Je déchantais d'vant cette salade
Pourtant j'évitais une dispute
Avec cette folle
Mais j'voulais pas m'avouer vaincu
Pour une sordide histoire de fric
Et je lui dis
Maintenant que tu sais où j'habite
Passe quand tu veux m'serrer la main
Je te laisse le choix dans la date




Ma cousine

Pierre Vassiliu

Connaissez-vous ma cousine
Celle qu'a les yeux en trou d'pipe
Et qui l'jour de ses vingt ans
A voulu me faire son amant
Voilà comment ça s'est passé
Excusez-moi si c'est osé
On s'est allongés sur le lit
On a parlé soleil et pluie
Jusqu'à c'qu'elle me fasse remarquer
Qu'on n'était pas là pour s'bercer
Alors je l'ai déshabillée
Et m'attardant sur ses nénés
Elle me dit t'es plein d'audace
Pendant qu'j'lui r'tirais ses godasses

Puis quand elle fut dévêtue
Et que je vis le trou d'son nez
Sincèrement j'aurais pas cru
Qu'on puisse être aussi négligé
Elle n'avait rien de folichon
Si vous aviez vu ses nylons
On aurait juré des chiffons
Elle était sale enfin passons

Puis je me suis déshabillé
J'étais tout nu à ses côtés
Me voyant là comme un idiot
Elle a compris qu'j'étais pudique
Alors elle a pris l'command'ment
Viens là mon rat viens là mon grand
Je vais te faire tout plein d'chatouilles
Sur les joues le nez et les coudes

Tu vas y prendre un tel plaisir
Que dans deux s'condes tu vas jouer
Assieds-toi là au frais d'la caisse
Et met ton doigt entre mes pieds
Aussitôt moi je m'exécute
Comme elle me l'avait demandé
Et voyez-vous cette sacrée puce
Est arrivée à m'faire banquer

Après ça j'ai repris la route
Je ne sentais plus ma binette
Quelle nuit mon dieu j'ai du passer
Quand je me suis fait députer
Si vous la connaissiez un brin
Vous sauriez qu'elle fait le tapin
Ne la prenez jamais en grippe
Sinon elle ne me f'rait plus d'bien



Mon cousin

Pierre Vassiliu

{Parlé}
Bon ! Bé vous v'nez d'entendre maintenant ma cousine, voici la 2° version, la musique est la même, mais le texte est bien pire...
Voici : mon cousin

Connaissez-vous mon cousin ?
Celui qui est natif d'Anzin
Paraît qu'il est bête comme ses pieds
Mais qu'est-ce qu'il fait bien les pompons !

Il est peut-être un peu flemmard
Mais c'est un drôle de zigomar.

Avec un engin pareil
Il faut avoir un appareil
Qui ne fonctionne qu'à la vapeur
A raison de dix nœuds à l'heure.

J'vous dirais bien où il habite
Il pourrait vous montrer sa boîte
Mais il n'y a plus grand chose dedans
Depuis son dernier accident.

C'est un beau jour à l'usine
Qu'il a perdu ses p'tites cousines
En se baissant pour un réglage
Elles sont parties dans l'engrenage.

J'm'en souviens il a dit "Ouille !"
Où est passée ma paire de gants ?
Puis il a cherché dans ses fouilles
Y avait plus rien évidemment.

Et depuis ce jour maudit
Ou du moins à ce qu'on m'a dit
Paraît qu'il fabrique des accus
Et qu'il les charge avec son cousin.

N'importe quel boulot il s'en fiche
Pourvu qu'il en ait plein les mains
Pompiste ou bien haltérophile
Tout ce qu'il veut c'est qu'on l'engage.

Faut aussi que vous sachiez
Qu'à ce propos il m'a fait peur
Le jour où dans le vestibule
Il a voulu que je l'entende.

Moi qui suis pour la paix des races
Cette fois j'étais bien coincé
Il a donc fallu que j'y passe
D'ailleurs on a recommencé.

Mais ce n'était pas par vice
Dans le fond c'était pour l'aider
J'ai voulu lui rendre service
Car on n'est jamais trop aidé.

Maintenant j'en suis convaincu
D'ailleurs ça rime avec mon cœur
Une fois ses préjugés vaincus
On ne connaît plus son bonheur.





CE SPECIALISTE DE LA FAUSSE RIME
PERRE VASSILIU
ICI
DANS UNE CHANSON SANS FAUSSE RIME
"Quand ma femme s'épile"



Par Michel Debray - Publié dans : Mots - Communauté : Arts érotiques
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Jeudi 29 octobre 4 29 /10 /Oct 16:26


Par Michel Debray - Publié dans : Mots - Communauté : Epicuriens et libertins
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Mercredi 14 octobre 3 14 /10 /Oct 14:59

Le virtuel est venu se fondre dans mon réel pour l'imbiber de mes rêves qui impriment ainsi à mes faits et gestes une part d'audace et de provocation. Loin du stress parisien, le soleil à la fois brulant et caressant m'envoie sans cesse à la recherche de la fraicheur de cette eau de mer dont le contact doux et l'odeur enivrante me prédispose au goût particulièrement stimulant de l'aventure.
Ce jeune Maghrébin dont le charme latino-américain ne me laisse pas indifférente, semble déceler en moi cette opportunité pour m'approcher et tenter sa chance avec moi. Ses regards et ses compliments ne laissent aucun doute sur ses intentions. La présence de mon mari - même si elle freine quelque peu son enthousiasme - ne semble pas pour autant entamer ses ambitions. Il doit avoir l'habitude avec les touristes européennes.
"J'ai envie de vous, je deviens fou" finit-il par m'avouer furtivement, en terminant sa phrase par un plongeon qui l'éloigne de moi pour ne pas éveiller les soupçons.
Il est animateur et dans l'amphithéâtre il ne rate aucune occasion pour solliciter ma participation aux jeux. Ses mains baladeuses m'incommodent parfois mais l'ambiance de fête me fait plus tolérante.
Petit à petit, insidieusement, une certaine complicité nait entre nous. Nous dansons parfois, nous nageons et faisons du cheval ensemble.
Il me parle souvent de lui et de ses projets.
Puis un jour subitement il me fixe des yeux et me fait part de son désir irrésistible de me serrer dans ses bras. Il joint le geste à la parole. Il me prend brutalement par la taille et dépose fougueusement ses lèvres sur les miennes.
"Je crois que je serais capable de vous enlever", me lance-t-il en me relâchant et en s'éloignant, craignant visiblement d'être vu.

Je suis restée  tremblante de longues minutes après. Je ne sais pas pourquoi mais je suis plus effrayée par ma réaction que par son comportement. Je deviens de plus en plus nerveuse à l'idée de me sentir moi aussi éprise de ce garçon. Il est si beau et le contact de son corps a fait sur moi l'effet d'un interrupteur. J'ai une envie folle de courir derrière lui et de lui crier mon consentement. Mais évidement je n'en fais rien. Je retourne sur la plage et la douceur de l'eau vient encore une fois soulager le mal de mes appréhensions.

Carole.

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"Toute idée de plaisir des sens se mêlait pour moi à l'idée d'amour. C'était là ce qui me perdait." - Jean-Jacques Rousseau - Les Confessions
 
 
Il est si beau et le contact de son corps a fait sur moi l'effet d'un interrupteur. J'ai une envie folle de courir derrière lui et de lui crier mon consentement. Mais évidemment je n'en fais rien. Je retourne sur la plage et la douceur de l'eau vient encore une fois soulager le mal de mes appréhensions.

 
Un interrupteur sert à interrompre. Certes il permet aussi de déclencher, de laisser passer le courant, mais le choix du mot interrupteur plutôt que déclencheur renvoie à la notion de sécurité. On interrompt le passage de l'électricité afin d'abord d'éviter un accident. Interrupteur se traduit en anglais switch. Lequel est retraduit commutateur. Qui permet de commuter soit vers le 1 soit vers le 0.
 
Le contact du corps désiré provoque une interruption. Tu as envie de dire oui mais EVIDEMMENT tu n'en fais rien.
 
L'eau soulage le mal. Ici on peut comprendre la douleur d'avoir renoncé, d'avoir interrompu, d'avoir rompu. Avant l'irréparable. Il peut s'agir aussi du mal considéré comme le pêché, la faute. Dans le jeu phonétique de notre langue on peut aussi entendre le mâle.
L'eau est douce. Même si elle est salée. Comme une histoire du même qualificatif. L'eau est douce entre tes lèvres intimes.
 
Tu le dis toi-même : tu as peur de ton désir, tu as peur de ton plaisir, tu as peur de toi.
Tu circonscris tes pulsions dans le cadre respectable mais de plus en plus insupportable de la conjugalité.
 
J'ai une amie (Balance) qui a oscillé pendant quarante ans entre rêves romantico-libertins, renoncement aux effrois du sexe et revendication à la jouissance.
 
Aujourd'hui, la ménopause aidant, elle est "au-dessus de tout ça". J'ai d'abord écrit "au-dessous" : lapsus scrpti significatif de ce que je pense, moi qui ne renoncerai que mort. Je l'ai pourtant connue à trente ans, mouillant sous mes doigts, me serrant la queue sous le pantalon, exigeant de moi allégeance dans l'adoration buccale. Autant d'élans du cœur et du cul qu'elle renia ensuite, se plaignant des négligences de son mari, m'invitant à la conduire dans des clubs libertins mais chopant une allergie au contact de ma barbe !
 
Pendant les dernières années mes coups de téléphone fidèles la trouvaient en larmes alors que j'aimais son rire par-dessus tout. Elle me remerciait de ma sollicitude et de mon acharnement à l'aimer. En 2007, elle me fit comprendre que cela la lassait.
- Laissons les morts enterrer les morts, me dis-je en me souvenant de l'Evangile.
Je cessai tout contact. Peut-être me croit-elle défunt ? Alors que je suis terriblement vivant.
 
SOIS VIVANTE !
 
M.D.

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Je te lis tremblante et effrayée, je ne sais pourquoi. Tes mots qui me décryptent charcutent mon ignorance et me cisaillent dans mes certitudes qui ne font que dévoiler mes faiblesses. Je suis une femme qui souffre de ses apparences et à qui on refuse un droit élémentaire, celui de se plaindre. N'aurais-je pas été plus heureuse en plus "anonyme", plus "banale".
"Sois belle et tais toi", une expression qui raisonne dans mon oreille comme si elle n'était destinée que pour moi. Je l'entend, dans la rue, dans les couloir de l'hôpital ou même dans l'intimité de mes rêves qui font de moi celle que je me refuse d'être.
J'ai si mal de te lire tout comme j'ai mal de me voir. Le miroir me renvoie l'image de celle qui vous séduit mais il ignore la mienne, celle qui assume et qui en jouit.

Carole.
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Je t'ai bien lue.

Tu possèdes le trésor de la beauté. Que cela te pose problème ne m'étonne pas dans ce monde où la beauté vivante est piétinée par les cons

Comme disait ma mère : "La beauté ne se mange pas en salade". Elle voulait sans doute dire que la beauté est fragile, éphémère et qu’elle ne nourrit ni son homme, ni sa femme… 

Il me semblait que seule ma génitrice disait cela. S’agissait-il d’une maxime connue ou inventée par elle ? Évidemment  le Net m’a apporté une réponse. L’expression peut sembler énigmatique. Elle est d’origine plutôt rurale et renvoie à la tradition où les belles filles cherchaient plutôt un bon parti que de s’échiner à travailler la terre. Bref, la beauté n’et pas lucrative. En nos temps du règne de l’apparence ce dicton est battu en brèche.

La beauté bien exploitée peut rapporter gros.

 

Mais pour en revenir à ta beauté, sache que la beauté physique n'est pas différente de l'intelligence.

L'intelligence aussi est vilipendée :

"Ne pas se prendre la tête"

"Ce mec est un intello"

"Elle est bonne, cette meuf"

 

Je ne suis pas beau. Mais je suis d'une intelligence au-dessus de la moyenne. La fausse modestie est un mensonge !

Et alors ?

Tu ne te trouves pas belle, tu ne vois – me dis-tu -  que l'exubérance de tes formes.

Mais, vais-je devenir con pour complaire aux imbéciles, vais-je me conformer à la masse des crétins ?

Tu es belle. Cette exubérance de tes formes, de ta chair fait partie de ta beauté.

La beauté se respecte. Ce qui ne veut pas dire qu'elle ne suscite pas de désir

 - Je voudrais passer inaperçue, ne pas attirer les regards "trop indiscrets" !, insistes-tu.

 

C'est le désir qui doit être respectueux

L'homme est ainsi fait. J'en ai déjà parlé

- C’est justement ça mon problème : je ne veux pas ne susciter que le désir ! J'ai souvent l'impression de n'être qu'une paire de fesses !

 

Un homme doit se contenter de contempler

Ensuite, il se peut que surgissent des affinités, des désirs réciproques… Heureusement pour l’espèce que le désir sexuel existe, non ?

Et puis, que cherches-tu ici ? Que cherches-tu sur le Net ?

 

- Des hommes qui m’écrivent et qui suscitent mon désir d’écrire…

 

Tu sais bien qu’écrire des textes érotiques m’ennuie un peu. Il en existe des milliers, plus ou moins bons, plus ou moins heureux.

Ce qui me plait, chère Balance, c’est te pousser dans tes retranchements, pointer tes contradictions, non par cruauté, mais pour te libérer de tes peurs. Et sans doute, là, je me donne le beau rôle…


M.D.



Par Michel Debray - Publié dans : Mots - Communauté : Arts érotiques
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Mardi 6 octobre 2 06 /10 /Oct 12:18


Je ne pense pas faire exception mais un torse modérément velu, chez un homme qui assume sa sensibilité comme faisant partie indissociable de sa virilité lui confère un charme qui ne me laisse nullement indifférente.
Quoi de plus amusant si non excitant que de me réfugier dans le réconfort de son bras en parcourant sa pelouse clairsemée avec  mes doigts qui en feuillettent les poils pendant que mon oreille se remplit de sa grosse voix porteuse de sa douceur et cassée par son désir pour moi.
Ceci dit, la virilité de l'homme ne se limite nullement à sa villosité mais elle se construit dans notre esprit au fur et à mesure qu'il nous conquière par la profondeur de sa sensibilité qui s'imprègne délicieusement de l'envergure de sa prestance et de la puissance de ses initiatives.
Je n'ai jamais goûté aux effet d'une barbe sur ma réactivité de mon désir mais je ne pense pas moins qu'une moustache bien portée rajoute probablement un plus au charme du mâle qui a su nous conquérir par sa présence et ses délicates attentions.

Carole.

__________________________________________________________________

Nous pouvons à l'infini échanger de la petite littérature érotique.
 
Ce qui me chagrine ce sont tes mots :"Il arrive", "je dois retourner à mes devoirs", 'je ne suis pas libre".
Lorsqu'on entend, dans l'absolu ces paroles et notamment les dernières, on perçoit clairement l'effrayante condition maritale.
 
"JE NE SUIS PAS LIBRE."
Au pied de la lettre, ce constat est beaucoup "consternant" que "Je suis mariée", "je suis fidèle", "je suis amoureuse" qui ne tolèrent ni doute, ni contestation. 
Cela dit, parfois, ces affirmations péremptoires sur la fidélité et l'amour passionné cachent une réalité beaucoup moins idyllique. Nous avons reçu ainsi un couple "amoureux". Après quelques heures et plusieurs verres de vin sifflés par la chère et tendre, le rêve tourna au cauchemar, aux récriminations, aux règlements de comptes. Vénus s'était métamorphosée en Carabosse et Cupidon en faux-jeton. Ce genre d'aventure rend dubitatif...
 
Lorsqu'une jeune et jolie femme se met en ligne en robe de soie courte, sans rien dessous, et vous le dit, on peut légitimement penser qu'elle vient chercher "quelque chose" qui ressemble à s'y méprendre à une (petite) volonté de (petite) fugue virtuelle sinon d'émancipation - le mot "liberté" est encore trop fort et beaucoup trop chargé de sens. Ne parlons même pas du libertinage qui renvoie purement et simplement au soufre de la damnation.
 
Il faut inventer, ma chère amie, une nouvelle conjugalité, qui ne s'appuie pas sur la possession, ni les chaînes. Le nombre des "soumises" qui acceptent tout de leur "maître" est littéralement accablant. Le font-elles de gaîté de cœur ? On peut en douter. Mais... la peur de la solitude, mais l'effroi par rapport au temps qui passe, mais les enfants, la maison, le confort...
La nouvelle conjugalité passe par un contrat moral de respect, de vérité, de liberté mutuelle.
 
Je ne prétends pas y être parvenu totalement. D'abord parce que les corps, les inclinations, les désirs sont différents selon les protagonistes. Ensuite parce que les corps, les inclinations, les désirs ne sont pas nécessairement synchrones.
On ne peut partager que ce qui est partageable, c'est-à-dire ce qui offre du plaisir à l'un et à l'autre et de préférence, ensemble.
 
Comme le dit mon ami Edgar Morin, ce n'est pas le pouvoir d'aimer qui nous fait défaut. Mais il est dur, maladroit. Le grand amour se colore de petites abjections, de minuscules renoncements, d'infinitésimaux reproches, lesquels, avec le temps, obscurcissent le ciel de lit...
Lutter contre cela est un ouvrage quotidien.
C'est pourquoi, j'ai la véhémence parfois du "militant" de l'amour libertaire. C'est comme une ascèse, dit justement Michel Onfray.
On peut certes se laisser aller parfois à la "chiennerie", selon les termes du Méditerranéen Albert Camus - pour qui la chair n'avait pas ce goût étonnamment vivant, dépouillé de tous péchés de la civilisation du hareng, en l'occurrence la mienne - mais sans en faire tout un pataqués de culpabilité obligée.
Amour courtois, certes, mais point trop n'en faut...
 
Tu as de jolies lèvres un peu boudeuses.
 
Je les baise.
 
M.D.

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Par Michel Debray - Publié dans : Mots - Communauté : Amours plurielles
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Lundi 28 septembre 1 28 /09 /Sep 17:20

L'AUTRE

Je ne contemple pas mais je me contente de faire une description telle que les yeux de l'autre me suggèrent la perception de ces apparences. Habituée à ces regards sculpteurs je me laisse emporter par ce plaisir de satisfaire cette indiscrétion qui bien que déstabilisante finit par devenir un vecteur de rapprochement inattendu.

Ne s'oublie t-il pas à ne voir que ces courbures qui lui semblent taquiner sa fragilité jusqu'à me confondre avec elles et ne m'appréhender que par les fantasmes qu'elles suscitent en lui ?

Il y a certes en chacune de nous une part de narcissisme et je n'en fais pas exception. Il est cependant aisé de retenir que l'on ne se voit souvent que sous l'angle du regard de l'autre. Cet autre dont nous appréhendons le jugement et dont le barème nous échappe presque toujours. Effrayées par notre incompréhension nous donnons cette impression d'indifférence qui n'est en fait que l'expression de notre différence dans la perception de notre égalité.

Carole.

___________________________________________________________________


Je suis pourtant certain que tu n'existes pas seulement dans le regard de l'autre, mais aussi dans le tien propre.

Toute la séduction féminine repose sur ce narcissisme qui nous émeut. Les parures, les vêtements, les dessous, les escarpins et les bas, les bijoux, les gestes qui consistent à se coiffer, à remonter ses cheveux qu'une épingle ouvragée vient tenir, les séances de maquillage devant la psyché, le soutien-gorge ouaté que l'on pose sur ses seins, le rouge qui enlumine la bouche horizontale, reflet social de la bouche verticale, intime, secrète, tout cela concourt à votre panoplie. Vous en êtes consciente.

J'observe les femmes dans les boutiques de lingerie quand j'y accompagne mon amie. Elles ne vont pas choisir les parures ringardes, elles retournent, palpent la dentelle la plus subtile, les bas les plus soyeux qui embellissent la jambe, le body translucide, la guêpière qui marque la taille et fait bondir les seins pigeonnants.

Vous avez repris de manière moins brutale les vulves multicolores des vulves primates en œstrus. Les mâles alors étaient frugivores et leurs rétines sensibles aux luxuriances des fruits et des baies. Nous avons gardé ces yeux fureteurs. Vous avez fait émigrer vos nuances vulvaires, de façon déguisée, vers l'ensemble de votre corps et singulièrement vers votre visage. La station debout a libéré vos seins de leur vocation purement nourricière pour en faire des objets succulents à l'œil et à la bouche. Vos fesses se sont rotondisées, vos hanches ont conservé leur volume afin de continuer à soutenir le nourrisson (sur nos hanches rectilignes, l'enfant glisse !) et à pouvoir vous saisir lors des coïts et notamment de la levrette dont nous avons hérités de nos ancêtres simiesques.

Je vous vois aussi dans les parfumeries, humant les fragrances à vos poignets. Ces senteurs florales ou musquées se mêlent à vos odeurs sui generis pour affoler nos organes olfactifs. Vous laissez flotter derrière vous des haleines de cachou, de vanille ou de patchouli. Véritable appel vers nos sens en fusion.
A cet égard, nous-autres hommes n'en sommes qu'à la préhistoire.

Nos vêtures sont tristes. Elles ont oublié la fraise, le jabot, la dentelle, le gilet de soie, la culotte de satin, le tricorne... En vérité, nous n'avons conservé que notre bite et... notre couteau. Les parangons de la mode masculine vous présentent désormais des athlètes au corps lisse, aux sourires ravageurs, aux barbes rasées, des minets. Ils vous plaisent presque autant qu'aux gays. Finies les moustaches, les barbes taillées ou hirsutes, les rouflaquettes et les escalopes sur les joues. Les torses velus, les fesses poilues, les couilles hérissées de végétations pileuses sont quasiment interdits de séjour.

Pourtant, les connaisseuses vous diront qu'une  toison pectorale frottant doucement vos tétins sont une succulence, qu'un baiser moustachu est une bien belle chose à goûter, qu'un cunnilingus où la barbe intervient sur le périnée pendant que la langue titille le clitoris apporte un plus incontestable.

Qu'on nous rende nos manches à crevés, nos hauts de chausse, nos braguettes de cuir, nos chapeaux emplumés, nos bottes de Sept lieux, nos perruques poudrées, nos senteurs de sperme et de gibier !
 
Je baise tes doigts aux multiples anneaux.
 
Tiens, zut ! Une alliance !
 
M.D.

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Par Michel Debray - Publié dans : Mots - Communauté : Arts érotiques
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Vendredi 25 septembre 5 25 /09 /Sep 14:07


Extraits du joli livre de Jacques André Bertrand :
TRISTESSE DE LA BALANCE ET AUTRES SIGNES
Editions Julliard




Pour Carole : TRISTESSE DE LA BALANCE

A l'extrême pointe de septembre, l'été décroche. La vie a un léger flottement. Il y a comme un balancement dans l'air. La balance est un signe d'air. L'air fraîchit. La balance se dépêche de rentrer par crainte de prendre froid. La balance s'enrhume pour un rien. La balance craint égale
­ment de prendre chaud. Le chaud et le froid donnent des sueurs à la balance. Elle ne se plaît que sous les climats bien tempérés.

 

Les symboles passent. Déjà la moitié du zodia­que : on se retrouve en face du bélier. Le bélier fait signe. La balance fait semblant de ne pas le voir. Elle se sent un peu triste. La balance s'attriste pour un rien. Elle est inquiète. Préoccupée. La balance a des préoccupations très fines, entrecoupées par un lancinant désir de distraction. C'est une pharma­cienne soucieuse qui, entre deux dosages infinité­simaux, éprouverait l'impérieux besoin d'aller danser le menuet.

 

Le menuet, pas la java. La balance a horreur de la java.

 

Je m'emporte : la balance n'a horreur de nen. Disons que la balance ne goûte guère la java.

 

Les choses mal assorties, les couleurs criardes, les voix trop fortes déplaisent à la balance. Elle n'apprécie que les instruments de musique bien tempérés. Un défaut de balance lui gâche tout le plaisir de la stéréophonie. Elle est à la régie du zodiaque, entre le jour et la nuit, entre la chair et l'esprit.

 

Les demi-teintes de l'automne vont à la balance comme un gant. La balance a plusieurs paires de gants. Elle en met dans toutes les circonstances.

 

Si la balance avait horreur de quelque chose, elle aurait horreur de la peine. D'en avoir ou d'en faire. La balance n'est pas un homme de peine.

 

La balance supporte mal les conflits, qu'ils soient familiaux, vicinaux ou internationaux. Elle veut avoir la paix. Dans les cas extrêmes (Gandhi), elle peut aller jusqu'au pacifisme. Dans les cas ordinai­res, la balance est un être plein de bonne volonté qui souhaite vivre en bonne intelligence.

 

La balance est diplomate. La balance a le sens de la justice - à moins que ce ne soit la justice qui ait le sens de la balance.

 

La balance se méfie des béliers, des cancers, des capricornes (qui sont, comme elle, signes «cardi­naux», portiers des saisons). Et aussi des autres signes. La balance se méfie d'elle-même. Elle éprouve le besoin de se contrebalancer. C'est pourquoi elle fait grand cas des associations en tout genre et en particulier du mariage. Cela finit souvent mal. La balance ne sait pas refuser. Elle hésite, elle concilie, elle atermoie, elle signe. Une fois mariée, elle trouve vite un amant ou une maîtresse afin de continuer à balancer.

La balance a le balancement dans le sang. Aussi danse-t-elle comme personne.

 

La balance a besoin qu'on l'aime. Elle quête avec fébrilité l'approbation de son entourage. Par bon­heur, elle ne manque pas de charme. Ce charme lui vient moins de sa faculté de mesurer que de sa faculté de balancer. (Le charme n'est pas un instrument de mesure, c'est un instrument de balance.)

 

La balance est généralement adorable avec les gens qu'elle ne connaît pas. Elle peut se montrer désagréable avec les gens qu'elle a déjà séduits depuis quelque temps. C'est que, si Vénus repose aimablement sur un de ses plateaux, Saturne veille sur l'autre.

 

Parfois, la balance porte des tares qui l'en­traînent à des excès, voire à de brusques revire­ments .. Le plus souvent, elle se complaît dans le vague à l'âme, dans le vague au corps, aussi. Elle se sent lasse. Tristounette. Sans savoir exactement pourquoi. Il n'est pas rare de voir une balance s'arrêter pour s'interroger sur l'origine du léger voile de tristesse qui vient de la frôler. Presque rien. La balance n'a pas son pareil pour enregistrer un presque rien. La moindre variation d'ambiance lui donne des frissons. Avec un presque rien, elle peut faire de grandes choses. La balance est très sensi­ble.

 

La balance partage avec le capricorne le mono­pole de la mélancolie. La mélancolie est un presque rien qui peut peser lourd. Certains l'appellent neurasthénie. La balance ascendant capricorne est très mélancolique. Pour elle, la gaieté a quelque chose de vulgaire, et même de pathologique.

 

Tous les équilibres sont fragiles. A peine la nuit a-t-elle rattrapé le jour que déjà elle l'emporte sur lui. La matière et l'esprit se jouent des tours complètement irrationnels. L'instabilité s’installe.

 

En fait, l'équilibre est dans le balancement. La balance le comprend sur le tard. Elle cesse de vouloir concilier le jour et la nuit. Elle laisse tomber son aiguille. Elle perd du poids. L'univers lui paraît plus léger.

 

Alors, au beau milieu du zodiaque, dans la mouvance de la chair et de l'esprit, du jour et de la nuit, la balance s'en balance.



 
________________________________________________________________




Vertige du Scorpion


Les feuilles mortes se décomposent lentement dans les flaques d'eau croupissante de l'automne. Le scorpion danse à petits pas.

 

Le scorpion a tout pour plaire. La démarche de l'araignée et du serpent à la fois. Cette lenteur lourde de menace - une hésitation enceinte d'une vivacité...

 

Le scorpion danse à petits pas avec Éros et Thanatos. Il est prêt à se laisser mourir de plaisir mais, à la moindre douleur, il se sent revivre. Il ne cesse de se détruire et de renaître à longueur de journée. Le Phénix - l'oiseau qui renaît de ses cendres -, c'est lui. C'est symbolique. Le scorpion est très symbolique. « Il est dans l'essence des symboles d'être symboliques », assurait Jacques Vaché.)

 

L'aigle est le symbole supérieur du signe. Le scorpion est la chenille de l'aigle.

 

Le scorpion attend des métamorphoses. En attendant, il fermente. Dans l'eau stagnante des marais ou dans l'eau-de-vie. Le scorpion est un alambic noir - où mijotent des pulsions, des appétits, des refoulements - doté d'un sexe et d'un anus. La vierge et la balance ont tout digéré ; le scorpion rend à la terre ce qui appartient à la terre.

 

Le scorpion n'a pas l'air tranquille. Qu'est-ce qui inquiète le scorpion ? Rien. Tout.

 

Le scorpion s'interroge. Il doute. De tout et parfois même de ses doutes. C'est un interrogatif entêté. Un inquiet obstiné. Son doute a quelque chose de sérieux, de réfléchi, de rassurant fina­lement. Les gens sont tellement plongés dans le doute, submergés par le doute, qu'on ne peut même plus dire qu'ils doutent. Le scorpion, lui, doute vraiment. À force de ténacité, il finit par imposer son doute à tout le monde.

 

Cent fois on l'a cru mort, ou retraité. Il a dû traverser plusieurs déserts. On ne parlait déjà plus de lui qu'au passé et puis le revoilà. Il s'appelle de Gaulle. Ou Mitterrand. Il croit dur comme fer en la France, c'est-à-dire en lui-même. Il est tenace. Résistant. Quand les choses ne lui plaisent pas, il fait de la résistance. Il prépare la libération. Si la libération ne lui plaît pas, il refait de la résistance.

 

Tous les scorpions n'ont pas autant d'ampleur dans le doute. Il y a ceux qui grignotent, ceux qui se ratatinent. Ceux qui se laissent aller. A l'alcool, à la drogue, au sexe. Le scorpion est beaucoup plus que sexué ou sexuel. Le sexe est pour lui une espèce de drogue alcoolisée mais dont il use ordinairement ­comme d'un vin de table. Le scorpion est ­comment dire ? - sexique.

 

Le scorpion fréquente les perversions, mais sans en faire toute une histoire. S'il va jusqu'à la frénésie, c'est qu'il a horreur de la médiocrité. Ne parvenant pas à s'imposer comme un criminologue de premier plan, il devient un grand criminel. C'est un exemple. Un problème sexuel fait verser dans une spiritualité débridée. Il fait indifféremment des excès de table ou de jeûne.

 

Le scorpion pique. Il a le ton vif, l'ironie facile, le sarcasme rapide. En même temps, il est facilement vexé. Le scorpion est susceptible. Le scorpion est méchant.

 

Notons que le scorpion n'est pas méchant méchamment. Il est méchant par inquiétude. Ses grands désirs et ses doutes profonds le font s'agiter dans tous les sens. À force de faire des gestes inconsidérés, on finit par commettre des maladres­ses. Le scorpion pique.

Le scorpion se met dans des états nerveux pas possibles. Quand les circonstances s'y prêtent ­lorsqu'il est cerné par le feu, ou persuadé qu'il vient d'attraper la syphilis - le scorpion se pique lui-même. Il s'agit moins d'un suicide que d'un accident. Le scorpion porte toujours sur lui son épée de Damoclès. Il serait bien avisé de se munir de sérum contre son propre venin.

 

Le scorpion est critique. Autocritique. Curieux. Sexologue. Psychanalyste. Sado-maso. Caca bou­din. Agent secret, double de préférence. Héros dostoïevskien, peint par Jérôme Bosch et ironique­ment commenté par Villiers de l'Isle-Adam.

 

Le scorpion est mal vu. C'est le mal aimé du zodiaque. On convoite ses richesses enfouies et ses pouvoirs secrets. On redoute son côté faustien. Tout cela étonne le scorpion. Il se croit très simple. Le pire, c'est qu'il l'est, d'une certaine façon. Étran­geté du scorpion. Étrangeté de l'homme. Vertige de la chronique zodiacale.

 

Il faut s'y faire ; le scorpion est l'un des plus anciens habitants de la terre. Aux dernières nou­velles, il résisterait à la radioactivité.


J.A  BERTRAND 


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Par Michel Debray - Publié dans : Mots - Communauté : Arts érotiques
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Vendredi 25 septembre 5 25 /09 /Sep 13:24


Après avoir été témoin de la "maltraitance" de ton petit oiseau et après avoir été "agacée" de ne pouvoir lui venir en aide, je retrouve agréablement l'intelligence de ta personnalité libertine que tu assumes merveilleusement autant que moi je refoule mes désirs derrière le prétendu mur du conformisme. 

Tes mots se déroulent majestueusement pour me dévoiler leur sens parfois cru souvent subtile et tout cela en une caresse délicieuse qui m'émeut et me satisfait.
Je les lis pour les comprendre et les relis pour m'en combler. Je te vois près de moi souriant et convaincant. Je te sens en moi allant et venant, me désirant à la fois doux et affolant.
Dans tes bras je pourrais être tentée d'y puiser mon réconfort tout en me laissant emporter par l'expression sans retenue de mes désirs de femme.

Tendrement Carole.

________________________________________________________________


Ta réponse est éloquente.
Sûrement comme ton corps, continent blanc (ainsi surnommait-on jadis toute terra incognita du globe) dont je suis l'explorateur aveugle, pour le moment...
Tu m'as enfin compris. Tu as perçu le contenu réel de mon engagement dans une quête de liberté et de refus des forces mortifères qui nous accablent au nom d'une prétendue morale aussi hypocrite que dépourvue de cohérence, au nom de croyances imbéciles qui prétendent toutes s'insinuer dans les pratiques joyeuses de notre sexualité.
Tes derniers mots supposent une présence physique, charnelle, amoureuse.
Or, nous sommes éloignés, confinés aux jeux virtuels, sans cette passion délicieuse du sentiment amoureux et du désir impérieux.
Tu n'es pas libre, m'as-tu dit un jour.
Moi non plus.
Tu es jeune. Je ne le suis plus bien que j'essaie à toutes forces - et mes activités d'artiste m'y aident - de repousser l'échéance où ces échanges innocents deviendront impossibles sinon pitoyables.
Jouons donc, en dépit de tous ces obstacles.
Le jeu renvoie à l'enfance et au théâtre.
Jouons avec les mots et avec nos images.
J'aimerais juste te découvrir, te mieux connaître, te séduire davantage.
Tu possèdes sans doute la beauté inhérente à toute femme.
Tu auras compris que c'est cette beauté-là qui me comble, qui me tient debout, qui est mon ultime recours face à un désespoir existentiel dont je connais depuis toujours l'implacable vérité.
Bref, je te remercie d'exister, toi qui fait partie, selon l'expression chinoise, de la moitié du ciel.
 
Avec ma tendresse...
 
M.D.

_________________________________________________________________


Tu es certes cet "explorateur aveugle" mais je peux être ta chienne qui te guide pour découvrir tous les secrets de ce continent qui ne reste blanc que pour celui qui ne veut en voir les couleurs.
De vastes territoires accueillant, des plaines somptueuses et des collines généreuses aussi attirantes les unes que les autres, mais aussi des grottes chaudes souvent chaleureuses pour peu que tu saches te faire accepter pour y pénétrer. Des sources imprévisibles disposent d'une capacité insoupçonnable pour les visiteurs avertis qui y trouvent alors une hospitalité qui alimente leur va et vient sans retenue.
Nul n'est exclu pour son âge, ni pour son apparence, exception faite pour les fragiles du cœur qui risquent d"être emportés par la chaleur parfois excessive et affolante.

Carole.

_________________________________________________________________


Ce que tu écris, Carole, me fait penser à la chanson de Barbara :
 
Moi, je m'balance,
Au soleil de minuit,
De mes nuits blanches,
Moi, je m'balance,
Chacun sera servi,
Mais c'est moi qui choisis
,

Tu te montres comme un paysage corporel recelant mille trésors de volupté. Tu veux apparaître comme une libre libertine s'offrant à qui lui plaît. Messaline aux petits pieds charmants, va ! Allez, ne sommes-nous pas tous empêtrés peu ou prou dans nos rêts de conformisme, dans notre inappétence au plaisir et à notre culturisme du dépit accepté ?
 
Je sais que tu dans cette problématique du désir de jouissance et du renoncement.
J'allais dire : comme beaucoup.
 
Tu contemples et décris, avec un rien de ce narcissisme nécessaire à l'estime de soi, ton corps de femme. Tu en connais les pouvoirs, les arcanes et les mystères. Tu sais comme il peut faire naître de désirs palpables, physiques, animaux qui effraie un peu l'indécrottable romantisme que tu cultives aussi.
 
Ainsi vont les choses entre les hommes et les femmes. Au vrai, nous ne devrions jamais nous rencontrer, comme si nous ne faisions pas partie de la même espèce. Pourtant nous sommes indispensables les uns aux autres. Tant dans le registre du sentiment que dans l'univers luxuriant de la chair.
 
Eternelle histoire... Lutte passionnée depuis les siècles des siècles. Etreintes torrides dont on se repent sitôt passé l'orgasme.
 
C'est moi qui invite,
C'est moi qui vous quitte,
Sortez de ma danse...

 
Moi, je m'balance,
Parmi tous vos désirs,
Vos médisances,
Moi, je m'balance,
Sans adieu ni merci,
Je vous laisserai ici,
Sans adieu ni merci,
Je vous laisserai ici,

Car j'm'en balance,
J'm'en balance,
J'm'en balance,
J'm'en balance...
 

M.D.


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Par Michel Debray - Publié dans : Mots - Communauté : Fantasmes & plaisirs
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Lundi 21 septembre 1 21 /09 /Sep 16:06


ETRANGE CONTRASTE

Quel étrange contraste en effet. Je ne suis nullement choquée mais surprise. D'abord imprégnée par la douceur intelligente de tes mots, me voilà subitement témoin des soubresauts convulsifs du petit oiseau.

Ne serait-il pas malmené par ces frottements intempestifs? Ne risque t-il pas d'être surmené par ces sollicitations répétées à la recherche d'un plaisir pourtant si éphémère?

Mon texte fruit de mes fantasmes l'aurait mis dans cet état, me dis tu. Cela est loin de me déplaire mais je n'en ressens pas moins de compassion pour ce "petit animal" qui bien que dévoué semble répondre péniblement aux appétits insatiables de son maitre.
Pointé vers moi comme pour mieux satisfaire ma curiosité, tu le presses sans ménagement jusqu'à ce qu'il se laisse cracher les quelques gouttes de ta crème gluante annonciatrice de son repos tant mérité.

La tigresse qui est en moi se croit bien inspirée de me suggérer de venir au secours de ce petit bout de chaire vivante pour lui redonner vie et enthousiasme. Mais moi, toujours sous l'effet de mon étonnement, et même pas encore remise de mes émotions, je ne suis pas apte à la suivre dans cet égarement certes bienfaiteur mais pas moins culpabilisant.

Dans d'autres circonstances j'aurais peut être été tentée par un tendre moment de "civisme érotique" en usant de mes compétences féminines pour enduire ce valeureux membre de mes ambitions charnelles afin de le préparer à des conquêtes autrement plus valorisantes et plus gratifiantes. Ma langue et mes lèvres chaudes seraient certainement plus aimantes que la rugosité malmenante d'une grande main nerveuse d'un mâle qui jouit dans la froideur de la solitude.

Tendrement Carole.

_______________________________________________________________


Contraste et Dualité sont dans un bateau 

 

Quand on ne peut voir, il convient parfois de se montrer...


Outre le fait véridique que ton texte sur la sodomie m'avait émoustillé j'étais aussi quelque "énervé", pas "vénère" selon la moderne terminologie mais agacé et encore n'est-ce pas le bon mot.

Il y a étrangement une parenté entre le teasing anglais et le "tissous" occitan, inconnue dans la langue de Molière. On comprend ce mélange d'agacement, d'excitation et de plaisir mêlés dans la notion de strip-tease. D'un enfant toujours en train de harceler sa mère, d'un noyau de pêche dont on veut extirper tous les filaments, d'un tas de cacahuètes ou de noix dont on ne peut extraire sa gourmandise, le Languedocien dira :"Il est tissous ou c'est tissous !"


J'étais dans cet état car voulant rencontrer la tigresse aux orgasmes de profonde jungle, je ne tombais que sur ta part raisonneuse et raisonnable.

Comme la fantasmeuse la plus débridée et la plus talentueuse peut être fade comparée à l'amante virtuelle ou réelle aux désirs humides et aux plaisirs de bouillonnements aquatiques, sublime dans sa majestueuse vulgarité biologique ! Comme est volcanique la beauté italique de la Magnani face à la frigide splendeur d'Ingrid Bergman ! Anna Magnani mourut d'un cancer du pancréas (littéralement : toute la chair) et Bergman disparut amputée des deux seins, je te laisse réfléchir là-dessus...


Donc, humblement, je sortis le "petit animal", autrement dit : ma bite. Sachant qu'à mon âge et à cette heure pâle du jour ou de la nuit, il faudrait longuement l'amadouer. L'écran est un désert. Il décourage toute idée même d'oasis aux eaux et aux nectars suaves. Mais il n'était pas solitaire puisque que tu y étais...


Tu fus surprise, plutôt étonnée. Emile Littré, l'auteur du dictionnaire s'adonnait à des plaisirs ancillaires lorsque son épouse survint :

- Je suis surprise ! déclara-t-elle.

- Non ma chère, vous êtes étonnée ! C'est nous qui sommes surpris !".

 

Certes tu envisages - fantasme encore - d'offrir ta bouche au pénis malmené. Tout cela est bel et bon, mais inefficace. La vivacité voire la chiennerie de ton langage enfin débarrassé de sa bienséance m'eussent sans doute amené plus tôt à cette libération que tu appelais de tes vœux.

 

Au détour d'une phrase de ton texte néanmoins tendrement conclu, ce dont je te rends grâce, je lis le mot "égarement", rarement positif dans ses emplois habituels... et surtout, surtout je reçois le flux éperdu du "moraline" lorsque le-dit égarement est qualifié de "culpabilisant" !

 

Culpabilisant. Pour qui ? Pour moi ? Je suis, en matière de sexualité et de libertinage (entre adultes évidemment consentants), totalement détaché de l'idée même de faute, de péché, de vice. Comme disait Léo : "L'emmerdant avec la morale, c'est que c'est toujours celle des autres !"


Alors, culpabilisant pour toi ? Soyons clairs ma belle amie inconnue. Je n'ai plus souvenir du lieu du cyberespace où nous nous sommes connus. Voilà quelque temps que nous échangeons des textes qui ne sont pas tous à mettre entre de candides mains. Et voilà que la vieille et démodée culpabilité repointe sa hure, avec son cortège d'interdits imbéciles, de sermons anti-vie, d'excommunications abjectes et scandaleuses !

 

Ma vie est consacrée à promouvoir la "logique du vivant" et à combattre les pensées mortifères, morbides qui tirent la Vie vers les abysses.

 

Ta chatte, tes seins, ton corps, ton intelligence sont sacrés. Mon sexe aussi, quel que soit son usure et sa fatigue.

 

Rien d'autre n'est sacré.

 

Je baise tes organes sacrés.

 

M.D.



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Par Michel Debray - Publié dans : Mots - Communauté : Arts érotiques
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