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Vendredi 19 août 5 19 /08 /Août 17:16

 

096none.jpg

 

Billet à Cagliostro,

Ne me retenez point je rentre au couvent

Apprenez mon cher qu’à minuit sonnant

Une jolie nonne au regard luisant

Me fera connaitre  un désir troublant

Sous les hautes voûtes d’un cloitre élégant

Je connaitrai enfin les amours d’antan.

Soulevant mon voile de  novice bleue

De sa  main experte,  Elle me conduira

De l’ignoble terre au plus haut des cieux !

De cela, mon cher, j’attends grand émoi.

Glissez-vous dans l’ombre, ami Libertin

Sous la bure luit le satin coquin 

Entendez  baisers et cris chuchotés…

Comme cette nonne sachez donc m’aimer !

Votre amante éplorée.

 

 

Chère amante,

Vous ne m’abuserez pas avec vos douceurs

Messianiques

Divin Marquis je suis

Divin Marquis je reste

Ah ! Vous aimez les messes ?

J’en connais de perverses          

Le soleil de Messidor

Tropique du cancer,

Se change, sous mon jeu   

Libidineux

De Zodiaque sadique

En Lune

 Funeste de Saturne 

 Débauchée  érotique

Messe noire  de thermidor !

Attendez-vous à souffrir

Flagellation  fellation

 Destination Soumission

J’aime m’entourer de femmes

 Chorégies pétillantes

Détraquées,  

Analphabètes

Hirsutisme de Beauté troublante

Aiguiser leur jalousie me charme

Berger, projecteur

D’un Spectacle macabre

La jouissance est petite mort

Prélude à la grande

Regardez mon cœur

Ce que sera tantôt

Votre joli corps

Et votre ravissant visage …

 Une tête de mort !

A vous sans ambages

Cagliostro.

 

 

068Dolmance

 

 

A Cagliostro,

Hier, vous me vouliez, mon bel  amant, accroche-cœur,

Nue,  pour jouir de moi «  Oh Calcutta », étendue endormie

Acceptez  donc  mon rêve d’aujourd’hui,   douce  palinodie

 Je vous désire en  chaste statue éburnéenne

 Ne  touchez à mes formes, je me charge du reste

Bel éphèbe impuissant, l’orgueilleux déchirement 

De votre panne sera  ma victoire 

Ni  bras, ni  jambes, seuls  le phallus et la bouche!

 Regardez si vous voulez, vous n’avez plus le choix

 Comme vous êtes beau ! Vous   romain, et moi patricienne

 Face à face à l’Espresso des bains et des douches latins.

Mes mains caressent votre nuque et touchent au plus intime espoir

Mon corps chaud et vivant va réchauffer votre  sexe d’ivoire.

Par l’entonnoir des mâchicoulis de Saint Ange

Votre  cœur a reçu l’amoureuse  flèche

Pauvre Cagliostro, à ma merci vous êtes!

Votre amante

 

 

040baiser

 

 

Chère amante,

Je suis resté de pierre, selon votre désir clandestin

Mais bel éphèbe romain, polyandre avéré, en  statue de mendiant de la cour des miracles

Me voici de fonte coulé ? Pauvre ère, sans  rien pouvoir, des abysses de mon obscurité 

Suis- je  donc condamné à  vous contempler  en proie aux regards concupiscents

 De ces noirs philistins ?

Tous ceux qui sous mes ordres de cardinal dans ma ruelle tremblaient

Vous examinent sans gêne : Voyeurs masqués: curé, archiprêtre, moinillons,

Pénitents érudits d’une prétentieuse science occulte.

Prenez-en garde. Crapahutant sans gêne jusqu’à vos murs, ils sont prêts,

Après avoir joui  de vous, à  vous mener sans miséricorde 

Au bucher dont les flammes sont déjà allumées

Pourquoi leur montrez-vous cet unique grain de beauté cerise

Ce bijou secret qui vous  donne de l’ocelot, un si  sauvage éclat ?

Ne savez-vous pas que  pour tous ces acharnés-là,

De par  leurs principes de religieuse cruauté et les écrits de leurs grimoires suspects

Porteuse du  « stigma diaboli » et  sorcière vous serez déclarée ?

Ah ! Ma beauté, vous serez,  sous la  douche insultante  et vivats des laides et des frustrées 

Oui ! Ma beauté, vous serez,  sans que j’en puisse mais, démantibulée et brûlée !

Rhabillez-vous bien  vite en nonne  rouge pour  plus de sureté,

Et gardez donc pour moi cette admirable intimité !

Votre amant

Cagliostro.

 

 

 

 

032confesseur.jpg

 

 

Cher Cagliostro

Cacher mes appâts disiez-vous ?

Soit ! Je suivrai votre appoggiature

Je serai  aujourd’hui « Diseuse de male aventure » 

Guérisseuse de frustrations, donneuse de vertiges.

 Noire « musca diaboli » piquée à ma bouche félibrige

Chapeau à plumes, sur mes  cheveux  couleur d’orange

Col montant, lunette  face à main, je suis  caricature.

J’offre mes prestations en  Madame- tchoupolait   Irma 

Archange initié, vengeur des oulémas !

Pétard  de non de Zeus !  Aussi  peu sexy, avouez

Qu’un prof  de maths femelle en mal de logique !

Fermez  les yeux mon cher, demeurez hypnagogique.

 Ceux qui, hier m’auraient comme sorcière brulée,

Vicieux, reluquant  ma fraise en criant « oh quel cul t‘as » 

Je vais  de leur crédulité  aujourd’hui  me jouer

Mettant  à ma merci tous ces vieux bigots- là,

Voyante « extra lucide » racontant des sornettes

Mes cartes  prédiront  l’amour qui tue et rend dément.

 Hideux crâne de mort tarmac de cimetière

Corbeau noir, visionnaire du malheur effrayant, 

Statue égyptienne, œil de saphir clairvoyant

Ces superstitieux sont en haleine  et suffocants.

Le gel de leurs moustaches n’a d’égal

Que celui de leurs âmes stupides

Voyez leurs têtes obscènes de gargouilles

Paralysées d’un immense fluide glacial,

Leurs regards effarés, tremblants de Trouille 

Je vais traire leur graisse à ces bourgeois imbéciles !

                       *********

Amant voyeur, tapi dans l’ombre de l’incroyance,

 Vous convoitez, La belle bohémienne à l’étoile bleue,

Ma jolie Lolita, fumeuse de cigarillos ?

 Elle vous attend, mon beau ténébreux

 Et  ouvrira ses bras, sachant ma tolérance !

Libre et fraiche aurore au vent du matin

Ses créoles d’or palpitent  sans fin

Au rythme des amours de  grelotteros.

Nous serons  deux belles pour Cagliostro …

Venez mon  sisyphéen…

Votre amante

 

 

 

 Cher Amant,

Aujourd’hui pour aller à la messe

J’ai mis mon ombrette bretonne

Belle dentelle ajourée

Identique à  celle du curé

veni ad confiteamur peccata nostra

Au dieu d’Amour qui tout pardonne

Et irai près de vous, libertin  communier.

Amaneus  De La Mothe, archiprêtre.

Burdigalensis danConcila,

En langue d’Ovide nous a prêchés

“panen  muta in corpus  christi”

Difficile d’ouïr et de jouir

Et dans l’extase  tout saisir

Quand on ne sait pas le latin

Et ne connait que l’armoricain !

Libretti patenôtres ahanâmes.

Quam Crédubili, summus !

Corpus tuum  appétibli manducem

Tincidunt dulcis Pantone sucré

Agrégeable en son entier

De mon réceptacle, vraie manne…

J’en suis toute rassérénée

Aussi tremblante que nonnain 

J’approche mes lèvres du  calice adoré

Non verberat vinum tuum

Replevit sacramentum !

Voilà  de Noël, le vrai miracle :

Panem tuum et vinum tuum

Je suis pour toujours l’habitacle!

Ton  Amante

 

  micheldebray_clovistrouille02.jpg

 

  Peintures de Clovis Trouille.

 

 

 

Par Michel Debray - Publié dans : Mots - Communauté : Arts érotiques
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Jeudi 14 juillet 4 14 /07 /Juil 15:29

 

Précédentes locutions : http://poilnet.erog.fr/article-21692496.html

 

 

10sur10.jpg

10 sur 10

 

 

Etrea2doigtsdelaverite.jpg

Être à deux doigts de la vérité...

 

 

Mettre-la-pression.jpg

 Mettre la pression...

 

 

 

Piedsetrpoingslies.jpg

 Pieds et poings liés

 

 

 

portersacroix.jpg

 Porter sa croix...

 

 

 

PRENDRESON-ELAN.jpg

 Prendre son élan

 

 

 

Prisdehaut.jpg

 Prendre de haut

 

 

 

Savoirdirestop.jpg

 Savoir dire stop !

 

 

 

Unefillecanon.jpg

 Une fille canon !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par Michel Debray - Publié dans : Mots - Communauté : La beauté sexy
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Lundi 11 juillet 1 11 /07 /Juil 15:27

  Photo 0108

 

 

Je suis comme hantée par son image. Elle me suit comme une obsession. Je me sens remplie par un sentiment de compassion qui se mêle subtilement à un désir de partage de ces émotions.
Tel un petit oiseau docile et sensible il répond aux caresses en s'étirant. Il s'éveille magiquement comme par dévouement. Il grossit mystérieusement pour passer de la fragile soumission à la ferme contraction.
Tu parles de ton pénis comme d'un compagnon. Il t'accompagne partout et il t'influence sur tout. Il dirige tes rêves et nourrit tes ambitions. Il t'inspire les chemins de la séduction. Il imprègne tes mots et suscite parfois tes maux.
Tu en parles librement et tu en assumes les désagréments.
Je t'envie... je..
Carole.

 

Tu es passée comme une ombre orangée juste pour m'envoyer ce texte doux et ma queue ou ma bite (je la féminise tandis que tu parles de lui, mon pénis) réagit immédiatement par une sorte de délicieux prurit. Ce que tu ne dis pas c'est comment tu me lis, comment Lady Jane se transforme ou non en petit lac intérieur.
Si tu es hantée, je te désenvoûterai ou te fétichiserai davantage en te montrant ma quignolle mouillante...
J'aimerais que l'image du "petit oiseau" prenne chez toi une autre dimension, modeste certes, mais plus conforme à la réalité, à ma réalité...
Ce jour-là j'avais envie de te troubler en t'offrant mon plaisir cru et pourtant il me fut difficile à faire jaillir et tu crus que je me malmenais. Il y avait un acharnement c'est vrai alors que j'étais non pas dans le désir mais la provocation à décharger sous tes yeux un sperme venu de loin...
Je te présente ma copine fidèle et inconstante, celle qui ne me survivra pas...
Tu mens vit !
M.

 

Elle apparait comme une excroissance mystérieuse. Elle semble pourtant manifestement pleine de vie, luisante et prometteuse de puissante douceur.
Noyée dans le noir et blanc de ta chemise, je la vois soutenue par une main et guidée par l'autre. Ces deux mêmes mains qui la prennent en otage et la poussent sans cesse à se surpasser jusqu'au soulagement de son coquin de maitre.
Ce n'est pas tant ses veines sinueuses et dilatées qui retiennent mon intérêt, ni même le reflet lumineux de la chaire envoutante de son gland.
Mes yeux se dirigent plutôt spontanément vers ce bras tapissé de ses poils. je suis insidieusement imprégnée par cette atmosphère de plaisir solitaire magiquement téléportée jusqu'à moi par les prouesses d'une image certes fixée mais oh combien mouvante et communicante.
Carole.

 

3MARS 002

J'adore la statuette. Elle porte merveilleusement en elle ce qu'elle dissimule. Je la regarde pensive et mes yeux la quittent avec nostalgie.
Mais je me promet de revenir vers elle à chaque fois que je ressentirais le besoin de voir ce qui en elle me repousse.

Carole.

 

Ce bouddha constitue avec une tête d'athlète en terre cuite le seul patrimoine artistique de mes parents.
J'ai hérité de ce bouddha en plâtre peint en noir et rouge et personne n'aurait pu songer à me le prendre. Il me revenait de droit. Plus que n'importe quoi. Je l'ai repeint : le corps noir comme à l'origine et le vêtement en bronze doré aux nuances saumonées.
Cet objet trône dans la chambre, dans une niche de meuble où un miroir au fond renvoie l'image du dos.
Il est, avec la traditionnelle branche de gui que je vais cueillir moi-même le 31 décembre, l'unique représentation du sacré "ordinaire" en dehors des innombrables sexes de femmes peints par mes soins.
Placée entre mes cuisses, dotée de ce crâne rond à la coiffe granuleuse, la statue donne une image symbolique, idéalisée - mais dont la sérénité est contrariée par la noirceur - du pénis rose et nettement plus modeste, plus humain, plus animal aussi, qu'elle camoufle.

M.

 

QUEUE3

A la première vue de cette photo, je prend peur. Comme une fille qui se serait retrouvée seule, perdue dans la broussaille.
Mais les lèvres qui m'apparaissent en haut de l'image me rassurent. Une note de sérénité humaine s'y dégage. Le terrain ennemi s'éloigne pour laisser apparaitre celui de l'ami qui me réconforte. Je m'accommode de cette villosité excessive pour ne me laisser voir que l'aspect viril qui me transporte.
Et puis alors, l'image "symbolique et idéalisée" ne manque pas d'aller fouiller au fond de mes retenues pour éveiller en moi le désir de ce qui m'est interdit et qui m'est pourtant à l'instant même vivement recommandable.
Pudiquement Carole.

Je l'imagine bien, humide et brillante de mucus, poser son gland sur le grumeleux de tes tétons érigés et tracer sur tes globes de chair pâle comme des traces argentées de gastéropodes. Je la vois bien glisser tendrement sur ton ventre creusé, venir buter sur la douce colline de ton mont-de-Vénus et s'insinuer dans ta fente aux efflorescences gothiques. Je te ferai les mots je te dirai l'amour... Tu feras danser ton bassin pour tenter de la happer par ta bouche inférieure mais je te retournerai en levrette et humerai d'abord les fragrances de ton sexe vultueux, admirant la rodondité de ton cul, flattant les mollesses admirables de te seins pendants, t'écartant les lèvres intimes de mes pouces pour mieux plonger mon vit dans l'humidité de ton connin aussi tendre et juteux qu'une mangue...
Alors ma bite te labourera jusqu'au col. Vois-tu le museau de carpe de ton utérus essayant de gober mon gland à chaque coup de reins ?
M.

 

 

Tu me feras les mots et me diras l'amour.
Oh oui, j'aime ça. J'aime tes mots qui s'étalent sur ma peau pour y imprimer ton désir de me faire l'amour.
Mes pores me nourrissent de la douceur de tes doigts. Mes yeux se ferment pour mieux apercevoir les promesses de nos désirs.
Mon cœur s’accélère pour mieux m'imbiber des délicieuses sensations de ma soumission.
Mon bas ventre tenté par le rythme se tortille pour mieux dévoiler mon consentement.
Mes cuisses se croisent et se serrent dans un élan de délectation.
De proche en proche tes mots me défrichent et tes doigts me découvrent et de mieux en mieux mes tympans s'associent à mes sens pour mettre en alerte mon hospitalité.
je me libère de mes appréhensions, je me laisse bercer par tes charnelles interpellations...

Carole.

 

Tu me fais penser à ces amantes romantiques qui guettaient le passage du facteur dans l'attente d'une lettre qui les embraserait. Elles confiaient en rougissant leurs propres missives un un fonctionnaire conscient de transporter des secrets sans que jamais son devoir de totale

  discrétion ne faillisse. Il aurait pu pourtant ce messager, ce fils de Mercure, profiter de cette connaissance intimes de plis échangé hors mariage pour abuser la fautive, la faire chanter ou l'obliger à céder à ses avances odieuses. C'était le temps où ceux qui devaient garder de lourds ou de légers et véniels secrets les emportaient jusqu'à la tombe.
Tu ne glisses plus d'enveloppes dans la fente irrémédiable d'une boîte à lettres. Tu ouvres ton MSN ou ton Hotmail. Tu repères les mots ou les images qui te feront sourire ou qui t'émouveront jusqu'au plus sacré de ton entrecuisses. Tu écriras ou colleras un texte préalablement prémédité, avec précautions pour ne rien laisser paraître de l'acte clandestin que que tu commets avec délice...
Cela comblera ta journée comme cette ancêtre ruisselante du bonheur d'aimer repartant vers ses travaux domestiques en serrant contre son sein la feuille de papier bleuie relue mille fois, apprise par coeur afin de n'éveiller nul soupçon, dissimulée dans les recoins d'une maison connus d'elle seule.
Je la vois cette femme d'autrefois. Elle a tes traits, le grain de ta peau. Elle vient d'achever sa lettre. Elle retrousse son empilement vaporeux de jupon, ouvre sa culotte fendue, écarte ses lèvres au pelage châtaigne, plonge son doigt majeur dans sa fente humide, recueille la cyprine et en appose une goutte comme un sceau odorant près de son paraphe d'encre violette. Elle plie la feuille religieusement, l'insère dans une enveloppe mauve dotée d'une doublure de papier de soie grise. Le triangle de fermeture est gommé sur le bord. Classiquement on y passe la langue pour l'humecter mais là, elle revient à sa source et d'un index tremblant elle mouille la colle au goût âcre de son jus suave de femelle désirante.
M.

 

CoitNAT-copie-1

Un jour j'ai rêvé d'une nuit où je t'ai rencontré.
Prés de toi je suis allongée. Contre toi tu me serrais. Tes lèvres me découvraient. Ma peau s'en délectait.
Mon cœur se réjouissait de mon bonheur qui le malmenait.
Je me souviens de tes poils qui me chatouillaient pendant que si viril tu me troublais. Tu es si fort et tes bras m'entouraient.
Blottie et heureuse mes seins contre toi étaient si pressés que ma respiration s'entrecoupait.
Tu me serrais, tu m'embrassais, tu me caressais. Sur mes fesses tu t'attardais. Tes grosses mains les malaxaient. Mon plaisir ne faisait que se quintupler. Pour ton bonheur je me cambrais.
Et dans ton oreille je te chuchotais tout mon désir qui m'étouffait.
Puis subitement excité, tu m'as retournée. Et de ma croupe tu t'es emparé. Par mes hanches tu m'as maitrisée. Et violemment tu m'as pénétrée. Comme une chienne j'ai hurlé. Ta grosse queue m'a transpercée. Et sans limite tu m'as limée jusqu'à ce que sans force j'ai chancelé. Je me souviens de ta grosse voix qui m'a foudroyée. Pendant que rugissant tu m'as inondée. Sur mon lit je me suis affalée.
Puis toute en sueur je me suis réveillée. Et vainement, je t'ai recherché.
Souriante, je me suis promise de tout te raconter.
C'était si bon et si c'était à refaire je m'y presserais.
Carole.

Pardonne moi. Je ne pouvais pas dialoguer librement avec toi. J'ai préfère ne pas te répondre en direct. J'ai réduit la fenêtre pour ne pas attirer l'attention. Je suis chaude mais je ne suis pas seule, hélas.
Carole.

Si tu osais tu irais t'isoler et tu me téléphonerais...Tu ne parlerais pas en te caressant. Je te parlerais juste et te dirais des mots qui te feraient couler...
J'aime quand nous sommes chauds l'un & l'autre...

M.

 

Tu me titilles avec tes mots et me transportes dans leurs tournures. Puis tu me choques avec tes photos et me dépose dans la froideur d'une impasse. Je ne suis pas malheureuse d'y être avec toi mais je sens aussitôt le silence refroidir mon émois.
Je veux que tu me prennes la main, que tu me rassures, que tu me remontres la profondeur de ton "moi".
Rebroussons le chemins et reprenons la route de notre intelligible complicité.
Je ne me refuse aucune évasion mais je redoute la perversion.
Carole.

La perversion est délicieuse. Elle n'existe pas en soi. Elle est une limite une frontière que tu poses.
Je sais comment on peut sauter la ligne imaginaire, comme on se jette dans le vide, rongé d'angoisse juste avant l'élan fatal - de fatum, destin, comme fado ! - au sens strict et non synonyme de mortel, je sais comment après un instant suspendu on se retrouve sur l'autre bord, ruisselant du bonheur d'être passé outre la peur, conscient d'un nouveau pouvoir sur les autres et surtout sur soi-même...
J'ai passé ma vie à vaincre mes peurs.
Maintenant j'attends, sereinement, la dernière, l'ultime angoisse qui me délivrera à tout jamais des plaisirs interdits, des désirs mordants, des effluves de sexe, des instants volés dans le halètement des corps clandestins...
Je t'aime Carole, de toute ma bite, de tout mon cœur, de toute ma tête et de toute ma folie !
M.

 

"Tu m'aimes", dis-tu. Que veut donc dire cela?.. En ressens-tu tant que ça?.. Ou rêves-tu simplement de quelque chose comme ça?
Le rêve est aussi là où on on ne le situe pas et avec celui ou celle qu'on ne renie pas.
Je comprends que tu puisses m'aimer "de toute ta bite" tout comme je peux comprendre que tu rêves de me la mettre là où tous les fantasmes m'habitent.
Je comprend aussi que tu m'aimes de toute ta tête ou de toute ta folie parce que sans l'une et l'autre nous n'en serions pas là, à nous délecter de nos émois.
Mais je comprend moins que tu veuilles attribuer à ton cœur ce que tu empreintes à ton sexe. Parce qu'il ne s'agit en fait que de cela.
Cependant j'aime quant même lire ces mots qui ne portent que le sens de leur légèreté. Car c'est dans dans leur fausse naïveté que nous pourrions puiser la face cachée de leurs vérités.

Carole.

 

Au moment où j'écris ces mots que tu cherches à analyser - et souvent cela signifie tuer - je suis dans un état de TOTALE sincérité.
TOUJOURS.
Je te prie de me croire ou au moins de faire - naïvement - semblant...
PS - Voilà pourquoi tu ne connaîtras pas la perversion : il y faut une certaine naïveté, une innocence, une forme régressive de jeu enfantin comme mettre le doigt dans la confiture ou tenter de voir sous une jupe...
M.

 

  http://poilnet.erog.fr/article-textes-croises---17-58511461.html

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par Michel Debray - Publié dans : Mots - Communauté : Epicuriens et libertins
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Dimanche 3 juillet 7 03 /07 /Juil 14:16

 

Le premier instrument du génie d'un peuple, c'est sa langue.

  [Stendhal]

 

Cunni

 

Celui qui ne connaît pas les langues étrangères ne connaît rien de sa propre langue.
  [Johann Wolfgang von Goethe]

 

cunni111

 

 

La langue est un membre minuscule et elle peut se glorifier de grandes choses. Voyez quel petit feu embrase une immense forêt : la langue aussi est un feu.
  [Saint Jacques]

Cunni112

 

 

Les idées font le tour du monde : elles roulent de langue en langue, de siècles en siècles, de vers en prose.
  [Rivarol]

cunniC

 

Qui apprend une nouvelle langue acquiert une nouvelle âme.
  [Juan Ramon Jimenez]

 

cunni224

 

La mauvaise langue n'est jamais à court d'inventions !
  [Federico Garcia Lorca]

 

 

cunniB

 

 

Les secrets sont des piments sur le bout de la langue. Tôt ou tard ils mettent la bouche en feu.
  [Christian Bobin]

 

 

CunniA

 

 

Que ta langue ne devance pas ta raison.
  [Chilon]

 

CunniD

 

 

La langue est le gouvernail du corps.
  [Aménhémhat]

 

CunniE

 

 

La langue est la meilleure et la pire des choses.
  [Esope]

 

 

CunniF

 

 

Bout de la langue - Sert à mettre les mots que l'on ne trouve pas.
  [Pierre Daninos]

 

CunniG

 

 

Mon pauvre oncle disait souvent : "Il faut toujours tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler." Que devrait-on faire avant d'écrire ?
  [Gérard de Nerval]

 

 

CunniH

 

 

Quand la colère emplit ton coeur, ne laisse pas ta langue aboyer en vain.
  [Sappho]

 

CunniI

 

Elle parle dix-huit langues et ne sait dire "non" dans aucune.
  [Dorothy Parker]

 

 

CunniJ

 

 

Il y a deux sortes d'hommes politiques : ceux qui usent de la langue pour dissimuler leurs pensées, et ceux qui en usent pour dissimuler leur absence de pensée.
  [Jan Greshoff]

 

 

cunniJADE

Jade

 

 

Les mauvaises langues sont plus redoutables que les pistolets.
  [Alexandre Griboïedov]

CunniK

 

 

C'est une chose précieuse qu'une langue dont la discrétion est sûre.
  [Euripide]

 

 

CunniL

 

 

 

Manier savamment une langue, c'est pratiquer une espèce de sorcellerie évocatoire.
  [Charles Baudelaire]

 

cunnilingus

 

Dieu nous a donné la langue pour que nous puissions dire des choses charmantes à nos amis et de dures vérités à nos ennemis.
  [Heinrich Heine]

 

 

cunnilingus-16

 

 

Il faut user de sa langue avec certaines gens comme on se sert d'éperons pour les chevaux ; rarement, mais toujours vigoureusement.
  [Xavier Forneret]

 

 

cunnilingusEverandco

 

 

Il faut savoir maîtriser sa langue, son coeur et son sexe.
  [Anacharsis]

 

 

cunnilingus tips oral sex 001

Il n'y a pas de femmes frigides. Il n'y a que de mauvaises langues.
  [Coluche]

 

 

CunniN

 

 

Chaque langue voit le monde d'une manière différente.
  [Federico Fellini]

 

 

CunniQ

 

 

cunniX

 

 

cunniZ

 

Précédents cunnis  :  http://poilnet.erog.fr/article-un-cunni-mais-a-tout-prendre-qu-est-ce-51040324.html

 

 

 

Par Michel Debray - Publié dans : Mots - Communauté : Arts érotiques
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Lundi 8 novembre 1 08 /11 /Nov 15:14

 

Je te lis vouloir me séduire.
Je te regarde me sourire.
Je rêve de toi, me secourir.
Je te vois me conquérir.
Viens donc vers moi, ma forteresse n'en serait pas une.
Armé de tes mots, pénètres en moi.
Jouis de mon hospitalité. Prend part active dans mes festivités. Abuse de mon hospitalité.
Sois fort, sois puissant. Surprend moi, je te veux endurant.
Je veux être à toi aussi longtemps que tu serais en moi.
Je veux te voir apaisé autant que tu m'auras rassasiée.

Carole.

 

Je te peindrai à la fresque sur les murs noirs de mes nuits blanches

Je te peindrai à la tempera sur l’azur de l’été

Je te peindrai à la gouache roses de tes lèvres intimes

Je te peindrai à l’aquarelle jaune paille de ta cyprine

Je te peindrai à l’huile tiède et dorée de ta pisse

Je te peindrai au bitume de tes excréments

Je te peindrai à l’ambre de tes yeux maquillés

Je te peindrai au pinceau de martre de ta toison brune

Je te peindrai à la brosse de soie de tes paupières

Je te peindrai à la brosse de petit gris de tes nymphes violines

Je te peindrai au lavis de tes larmes

Je te peindrai au couteau de ta beauté ruisselante

Je te graverai à l’eau-forte de mon désir

Je te graverai au burin de ma bite

Je te graverai à l’aquatinte de mes couilles

Je te graverai à la manière noire de mon sadisme

Je dessinerai à la mine de plomb ta mine défaite de jouisseuse

Je dessinerai à la sanguine tes menstrues renaissantes

Je dessinerai aux crayons de couleurs tes cris et tes feulements

Je dessinerai à l’encre de Chine mon prénom sur tes flancs

Je dessinerai au feutre tes envies de hase dans un creux de labour

Je dessinerai à la plume d’oie tes envies de t’enfuir

 

Je te peindrai.

 

MD

Par Michel Debray - Publié dans : Mots - Communauté : Arts érotiques
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Vendredi 8 octobre 5 08 /10 /Oct 14:48

 

J'ai fait un rêve.
J'ai rêvé de toi. J'ai rêvé de l'homme. C'est une image. C'est un idéal.
Comme dans les rêves, le symbole imagé se mêle au vécu intériorisé pour se projeter dans un avenir idéalisé.
De vastes étendues se fondent dans l'infini qui illumine mes horizons, et me réconforte dans mes soumissions.
Tantôt mes hauts escarpins me soutenant foulent ce gazon verdoyant, tantôt ce sont mes doigts m'amusant, qui défrichent le torse velu de tes poils grisonnant.
Je vois ton regard qui se délecte de mes provocants déhanchements.
Ou ce sont mes yeux qui s'octroient l'affichage appétissant de ton désir conquérant.
Le fin tissu de ton boxer qui moule tes fesses est là pour retenir son élan en me traduisant fidèlement ses palpitantes émotions.
Dans ce monde la retenue ne s'y conçoit pas, la pudeur ne s'y ressent pas.
Ma bouche se métamorphose, gourmande elle me rallie à sa cause. Mes yeux la guident vers l'objet de ma psychose.
Follement mes fesses t'affichent ma pitoyable condition. Elles ondulent de mes enivrantes sensations qui me suggèrent une affolante fellation.
Mes pieds se suivent sous tes yeux qui me sculptent. Et de ta queue je me régale sous mes yeux qui exultent.
Je me remplis la bouche pour rassasier ma faim. Je bichonne ta bite, je la suce, je la mordille, pendant que ma croupe continue d'affoler tes yeux de coquin.
Je me cambre et me dandine, je te sens sans cesse grossir.
Mon rêve me berce. Il me balance de mon active provocation à ma gourmande soumission.
Je me réveille tremblante. "Tout va bien, t'as fait un cauchemar"? , "non" lui répondis-je en me retournant. Je fais mine de me rendormir.

Carole.

 

_______________________________________

 



Tu as gardé longuement ton envie d’uriner et ta vessie gonflée irradie ton bas-ventre.

Je te dénude lentement et te caresse avec une longue plume d’oie. Aucune parcelle de ton corps n’est oubliée. Je t’invite à t’accroupir et couché sur le dos je place ma tête sous ta vulve ouverte et luisante. De toi-même tu viens à la rencontre de ma bouche et ma langue te pénètre et te lape. Je titille ton clitoris, mordille tes nymphes érigées comme de roses crêtes de coq. Je saisis tes fesses à pleines mains et tu coules maintenant sur ma moustache. En équilibre sur ma langue tu tangues lentement et roules comme une nef dans la tempête. Je vois loin au-dessus de l’horizon de ton pubis glabre tes seins spi onduler au vent de l’orgasme ouragan qui s’approche. Tu t’affales comme une voile. Tu m’écrases la bouche. Je me cramponne à tes hanches et poursuis la mastication de ta vulve ruisselante.

Soudain une pluie d’or m’inonde, emplit mes narines, coule chaude sur mon menton, mon cou. Je reçois avec exaltation le goût âcre de ta pisse mêlée de cyprine. Tu hurles. Mes gémissements sont étouffés par le bâillon rose et ocre de ta chatte odorante.

Tu te relèves d’un coup. Mon visage est couvert de tes sécrétions. L’urine coule sur tes cuisses tendues. Tu titubes en reculant et tu te fiches d’un coup, pissant encore, sur l’axe courbe de ma bite. Je te reçois comme une offrande pelvienne et tu inondes cette fois ma toison pubienne. Je prends tes hanches à pleines mains et nous baisons avec une violence inouïe. Je jouis dans ton antre de feu liquide. Tu hoquètes dans un long spasme qui te foudroie.

Nous restons longtemps dans la moiteur tiède de nos flux corporels aux sauvages fragrances…

 

MD

 

 

http://poilnet.erog.fr/article-textes-croises---16-46983863.html

 

 

 

 

Par Michel Debray - Publié dans : Mots - Communauté : Fantasmes & plaisirs
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Samedi 28 août 6 28 /08 /Août 16:33

 

L’amour serein n’est pas l’amour

C’est une eau tiède une tisane

Un truc qui rime avec toujours

Avec un parfum de soutane

 

L’amour tranquille est un pensum

Quand on s’appelle papa maman

Niant la femme et niant l’homme

Et la passion des grands moments

 

Si une femme appelle « bébé »

Son amoureux ou son amant

Qu’il l’envoie se faire engrosser

Et qu’il s’en aille sur le champ

 

Ni mère ni sœur ni infirmière

Ne jouis que dans la liberté

De tes tentations éphémères

De tes envies les moins blasées

 

Jouons ma belle libertine

De nos corps et de nos cœurs fous

Je te veux mutante et mutine

Et vraie dans tes plaisirs jaloux

 

Ne conjuguons pas au passé

Nos étreintes ni nos émois

Soyons présents dans nos baisers

Et dans le futur quelquefois

 

Ne sois jamais en bigoudis

Dans ta tête symboliquement

Sois ma salope ma houri

Et je resterai ton amant

 

Fais moi bander pour te complaire

Et fais jaillir mon blanc désir

Ne renonce jamais à me plaire

Plaire à ton con est mon plaisir

 

 MD - 2010

 

023Calcutta.jpg Clovis Trouille

 

 

http://m_debray.perso.neuf.fr/TROUILLE%20RUSKIN/index.html

 

 

 

 

 

Par Michel Debray - Publié dans : Mots - Communauté : Art' sex
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Samedi 21 août 6 21 /08 /Août 14:38

 

La jouisseuse du val

C'est un trou de verdure où frémit Colombine,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la douce colline,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Une femme jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque appuyée contre une cloison bleue,
Jouit ; elle est alanguie et belle, sous la nue,
Rose dans l’éden vert où la lumière pleut.

Les pieds dessus la cendre, elle jouit. Gémissant comme
Gémirait un enfant malade, elle aime un homme :
Amant, berce-la doucement : elle a chaud.

L’ardent plaisir lui fait  frissonner la narine ;
Elle jouit dans le soleil, la main sur sa poitrine,

De son sexe s’écoule une merveilleuse eau…

 

D’après (Arthur) Rimbaud

 

___________________________________________________

 

 

Ton sexe au frontispice duquel durcit  ton clitoris

 

Ton sexe aux larges lèvres où mes lèvres t’ont bue

Ton sexe aux viandes douces de tes nymphes de lys

Ton sexe sous ta motte au pelage peu dru

 

Ton sexe s’est ouvert à des membres aimants

Ton sexe s’est  blessé sous de dures caresses

Ton doux sexe a laissé passer tous tes enfants

Ton doux sexe de violences a souffert sans cesse

 

Ton doux sexe possède des mystères abyssaux

Où je plonge parfois comme en mer profonde

J’y sens battre ton cœur dans tes moindres vaisseaux

Et s’y loger ton âme qui plonge dans ton monde

 

Ton sexe à des buées et des éclaboussures

Que j’adore faire naître pour y plonger ma face

Pour me repaître enfin de tes belles coulures

C’est ainsi que vivons nos beaux instants de grâce

 

  

______________________________________________________

 

 

Mes mains sont pour tes seins
Mes doigts sont pour ton sexe
Ma bouche est pour ta bouche
Ma langue est pour le bout de tes seins
Mon médius est pour ta fente
Mon pouce est pour ton clitoris
Mon index est pour tes nymphes douces
Mon petit doigt est pour ton cul
Ma paume est pour ta motte
Ma paume est pour recueillir tes sucs
Ma liqueur est pour tes tétons
Mon sexe est pour ta chatte
Mes mains sont pour tes fesses
Mes lèvres sont pour l'intérieur de tes cuisses
Mon gland est pour tes lèvres
Mes couilles sont pour tes doigts
Ma langue est pour ton bouton
Mon foutre est pour ta soif
Mon sperme est pour ton plaisir
Ma vie est pour ton amour
Mon cœur est pour ton cœur

 

MD

Par Michel Debray - Publié dans : Mots - Communauté : Arts érotiques
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Jeudi 12 août 4 12 /08 /Août 16:26
Elle part avec la main de son amant
sur son sexe
Elle revient avec la main de son amour
sur son coeur
Par Michel Debray - Publié dans : Mots - Communauté : Arts érotiques
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Mardi 27 juillet 2 27 /07 /Juil 15:03

NARCISSE

SE CONFESSE
dans le
PETIT MATIN



par Odradek



Oniscus tremendus editor

 

 

nonne1.jpg


Monsieur le Confesseur je vous fais une lettre que vous lirez peut-être si vous avez le temps…

 

Ce que je voyais maintenant dans le vaste miroir de ma chambre à coucher, éclairée par ce faux-jour particulier des petits-matins brumeux, ne me plaisait que partiellement…va pour les lourdeurs des formes, les pléthores tardives… l'âge est là… je n'ai pas trop à me plaindre : pas de fanons, pas de rides, pas de flétrissures ou de vergetures… des bourrelets, certes… un soupçon de cellulite sur les cuisses… Maillol aurait apprécié… mais une peau douce sous la main, lisse, dépourvue de taches et de cicatrices… et pour cause… les seins – volumineux – tombant beaucoup plus qu'il ne convient pour une célibataire de douze lustres dépassée… je paye mon tiers de siècle obstinément vécu sans culotte ni soutien-gorge…

 

…mais aussi ! C'est la faute de mon directeur de conscience ! Lors de mon noviciat… avec ma sœur jumelle, restée à la maison, nous avions décidé de nous mortifier, et avions tricoté culottes et soutiens-gorges en ficelle de sisal… de ces ficelles à gros torons dont on se sert pour lier les gros emballages… à la première lessive, notre mère s'en aperçut… fit parler ma sœur…et s'empressa de déposer la chose dans l'oreille attentive de son confesseur… qui ne se fit pas faute, pour le salut de mon âme, de le rapporter à la Mère Supérieure de mon noviciat… et tous deux m'admonestèrent copieusement sur les dangers de… sur les périls qui… sur Satan qui guettait les âmes trop pures…

 

… j'ai mis longtemps à comprendre leurs arguments et admettre leurs points de vue : je n'avais pas seize ans, et je souhaitais sincèrement souffrir pour éviter aux pauvres d'avoir faim et froid… gagner ainsi mon salut dans la discrétion et l'anonymat !

 

… révolte ou révolution ? Je ne prononçai que des vœux simples… et fis des études d'infirmière…

 

… l'image, dans le miroir, me renvoie un demi-sourire: du couvent, ce fut l'école d'infirmières… et de l'école, ce fut la guerre d'Espagne, avec les "Rouges" ! (imaginez: moi, hyper-catho, avec des cocos et des anars !)… puis la mondiale, côté maquis… puis l'Indochine dans un bataillon sanitaire… des hommes, des hommes, des hommes… des blessés… des mutilés… des morts… de la bouillie d'hommes…

 

… qu'il était loin le cauteleux confesseur !

 

… l'image sourit plus franchement encore: durant vingt ans, des plaisanteries, certes… osées, oui… mais pas un geste déplacé, pas de proposition déshonnête… ma robe ? Quelle robe ? Une blouse ! Blanche à huit heures, rouge à vingt heures… mon
grade ? Un triple chevron que j'oubliais neuf fois sur dix !

 

… alors… mon Père, vous comprendrez… les dessous affriolants, signes du stupre… et les dessous en sisal, producteurs d'une souffrance deux fois coupable, car possiblement jouissive d'une part, et destructrice en moi d'autre part de l'œuvre de Dieu !

 

… le regard, sur mes irritations intimes, de la Mère Supérieure… les questions, d'abord incompréhensible, du confesseur bafouillant ses métaphores ! Ah ouiche ! "les bonheurs de la souffrance"… ma mise à l'isolement durant huit jours… pour "expier" je-ne-sais-quoi !

 

… merci mes études: j'ai tout compris quatre ans après !

 

… les cheveux gris… acceptables à mon âge, n'est-ce-pas ? … mais étranges si courts à cette heure sur un corps de femme nue dans le clair-obscur d'une chambre simplement chaulée… "ON" n'est pas habitué à imaginer nue une sexagénaire replète… qui vous dit avoir prononcé des vœux religieux…

 

… on préfère la sociologie obscène des quartiers chauds… ou l'ethnologie crapuleuse qui attarde ses caméras sur les torses décharnés des femmes du Sahel… ou les oublie fixées au niveau de la fente glabre des très jeunes vierges soigneusement épilées et peintes dans la forêt amazonienne…

 

… les sœurs séculières, anciennes infirmières militaires, encore étonnamment vierges à soixante ans dépassés… et nues devant leur miroir au petit-matin, çà n'intéresse personne !

 

…je ne vous ai pas encore tout dit, mon Père, il va vous falloir encore souffrir un peu…


 

… le visage ! C'est  le visage qui me déplaît quand il ne sourit pas ! Ces deux plis profonds d'amertumes symétriques qui, avec le nez et le menton, encadrent une bouche trop triste et sévère aux lèvres top fines et serrées…coins tombants, qui parle peu, chantonne parfois…Je me fais un joli sourire !

 

… que mes yeux critiquent et démontent : regard noir, hostile, presque vindicatif devant cette licence; le scandale de rire et d'être nue… à mon âge !

 

…il fixe alternativement :

 

-         les bouts de seins, presque noirs à force d'être ocres et violâtres… ma "condisciple" au couvent, une blonde délurée, dont je ne me rendis compte que beaucoup plus tard qu'elle était…"lesbienne" et que, selon les directives de mon confesseur de l'époque – le Père Boullan – il fallait à tout prix éviter ses paroles et ses tentations, me dit que mes mamelons lui faisaient penser à des anus inversés… elle m'en administra incontinent la preuve en se mettant en position pour que je compare…
en effet : plus granuleux les bourgeons de mes mamelons, plus radiée sa fleur brune entr'ouverte sur du satin rose… il fallut que j'essaye d'insinuer mes pistils dans son calice… je me souviens  encore de ses gémissements de chatte en chaleurs alors que simultanément son doigt s'agitait frénétiquement sur son callibristis… voilà que çà me fait sourire… je tente – en vain – d'imaginer ce que vous penserez en me lisant… et çà ne fait qu'ajouter – croyez-le – à mon attrition ! Je ris de mon amusement naïf de jadis… de mon émerveillement inquiet au vu de sa jouissance… je vis plus tard son dépit de n'avoir pas pu poursuivre avec moi des jeux auxquels la Mère Jeanne-des-Anges mit le holà par un discours terrifiant… mais Simone avait eu le temps de m'en montrer assez pour que j'en fasse ultérieurement mon profit, que ce soit avec ma jumelle, que je m'empressai d'instruire, ou, plus tard, toute seule, dans la sierra de Teruel, ou dans le maquis de Payolle, et aussi, perdue dans la sylve indochinoise.


 

... je ris franchement de me voir furieuse de mon sourire à ces souvenirs…mes yeux se veulent tranchants, et précisément se portent :

 

-         sur cette broussaille immonde au bas de mon ventre; elle monte en pointe à l'assaut de mon nombril, cascade en deux mèches symétriques jusqu'à mi-cuisses, remplit mes aines et tente de combler mon entrefesson – voyez: je ne vous laisse rien ignorer; ma confession est des plus sincères et dangereuses que vous ayez jamais reçues (ainsi me parlait jadis l'abbé Grandier, sans que je susse à quoi il faisait allusion) – que n'en ai-je sur la poitrine pour singer une femelle de Yéti !

 

…vingt ans que je n'ai plus émondé, comme jadis chaque mois, cette toison exubérante qui rendait difficiles les soins d'hygiène intimes d'une infirmière refusant d'autant plus le port d'une culotte qu'elle se trouvait sous les tropiques avec quarante degrés de température diurne et cent-pour-cent d'humidité ambiante… comme aujourd'hui !

 

…elle couvre mes lèvres, mes nymphes, elle impose le labyrinthe de ses nœuds, sa forêt de Belle Au Bois Dormant à mon index lorsque une insomnie me visite après un cauchemar sanglant, ou que des réminiscences font déborder mon cœur d'amertume… ou encore…j'ai décidé de tout vous dire – et vous pourrez en faire ce que vous voulez: le Dieu, en lequel je crois, est un dieu d'Amour qui n'a rien créé d'inutile ou de laid – ou encore quand un désir me prend après avoir fait jouir de mes mains un ou une de ces tétraplégiques dont la Société dite humaniste et civilisée refuse d'admettre qu'ils aient pulsions et désirs…

 

Dehors, le brouillard est épais… on n'y voit pas à cinq mètres : je ne distingue pas la marquise au-dessus de ma porte d'entrée… il fait cependant très chaud… moite déjà à six heures du matin… j'attends le vent, la pluie, le soleil pour disperser ou précipiter tout cela. De l'autre côté de la rue, le parc, invisible, est silencieux… ou presque : il supporte, de temps en temps, un cri de Corneille, un jacassement de Pies, des disputes de Cacatoès…

 

… j'entends ce silence, aussi nu que moi, aussi inaudible que le cri qui grandit en moi, dans ces nuées qui se déplacent dans l'air sirupeux et compact.

 

Allons ! Mon déjeuner refroidit sur ma table… je ne peux me résoudre à quitter à la fois mon image velue de Louve dans le miroir et ce nuage roulant, tentateur, dans la rue et le Parc… mes rondeurs blêmes, les siennes laiteuses, ma tiédeur comme la sienne; je bois mon thé de Chine…encore brûlant, merci ! – je frissonne au contraste.

 

J'hésite un peu pour divorcer de mon image ; succombe à la tentation d'aller me perdre, me noyer dans cette brume.

Et puis…je n'hésite plus: je plonge ! La porte est vite ouverte, vite refermée. Je n'ai que spartiates aux pieds et l'étui de mes clefs.en main.

 

Mes seins battent lourdement le rythme de mes pas, et çà me
plaît ! Mon cœur – comme le dit très justement le cliché trop connu pour que je l'évite – bat la chamade: çà couine à mes oreilles !

 

La clarté du jour est plus intense, plus diffuse aussi; le brouillard s'est épaissi mais j'entends les oiseaux plus nombreux qui pépient dans les Fusains et les Aucubas… un chien aboie dans le lointain… Cerbère m'attendrait-il ?

 

Je suis encore sur le trottoir, qu'un autobus me dépasse, glisse dans le coton, s'arrête un instant, éjecte une silhouette sombre pressée, son regard m'effleure sans me voir, j'observe sa dissolution dans la grisaille en surfusion…

 

… ainsi ne suis-je pour lui – comme pour le cycliste qui me contrepasse – qu'une ombre, un  spectre, un fantôme…est-ce que seulement pour quelques-uns ai-je pu exister ne serait-ce qu'en tant que phantasme ?

 

…le phantasme, c'est moi qui le tiens, le couve, le réchauffe dans mon sein, comme dirait le poète… dans mon giron, comme disait jadis ma copine Simone, lorsque elle se masturbait n'importe où de manière éhontée… y compris pendant l'office !

 

…je suis ivre d'une liberté jamais éprouvée jusqu'ici: j'ai atrocement peur d'être surprise et j'ai envie d'être vue; je voudrais que cela ne cesse point… je rie… je chantonne… je psalmodie le "Magnificat"…

 

…allons ! Vite ! Mes malades m'attendent, mes vieux pour leur toilette, mes handicapés pour être mobilisés, mes anorexiques à nourrir, mes autistes à stimuler, mes prématurés à surveiller, …filles et garçons au dispensaire pour écorchures ou panaris, ecchymoses ou dents branlantes… quelques avortées à consoler (j'en ai… aidé quelques-unes !), et le lot de rixes, de viols, de coups et de chutes sur la voie publique… sans compter les morts: les seuls que nous ayons à voir tous deux, mon Père !

 

Active-toi, ma fille ! CARPE DIEM ! puis rentre chez-toi avant qu'on ne te reconnaisse, te dénonce, t'embastille !

 

…mon doigt cherche le centre vivant de mon corps mélancolique…l'acédie ! Oui, mon Père, l'acédie !

 

… le trouve et me trouve, dure et juteuse à la fois…oh ! trente secondes, curieuse, sur mon anus palpitant… une minute, attentionnée, à masser mes grandes lèvres… une minute, impatiente, à étirer mes nymphes… trois minutes, fébrile, sur le capuchon… cinq minutes de sublimes violences sur le bouton érecté ; les yeux fermés sur une nuit intérieure étoilée de phosphènes, hors du monde, je m'illumine d'un soleil soudain et royal… des sexes autour de moi dressés venant de ma mémoire de tous ces hommes à moi abandonnés dans leurs souffrances muettes… j'émets trois jets dont on m'a appris qu'ils n'étaient point de l'urine… je suis une "femme-fontaine" capable d'éjaculer…

 

… les yeux toujours fermés, je me détends, m'affaisse sur le banc vert, soupire: il faut rentrer…

 

… et j'entends, tout à côté de moi :

"Alors ? C'était bon pour Vous ? En tout cas, merci pour ma part ! Dans ce brouillard, ma journée est devenue resplendissante !


 

…le garde du parc ! Un invalide, une "gueule cassée", souriant de toute sa cicatrice… Alors, mon Père : Ange ou Démon ? Il me prête sa pèlerine : le brouillard s'effiloche, du monde vient ; il me raccompagne à ma porte…

 

…je rentre chez moi, remets mon habit de sœur séculière asexuée : jupe longue grise, bas noirs opaques, chaussures à lanières de cuir, chasuble bleu-foncé, croix de bois…"entre les seins" (soigneusement plaqués sur le torse par une large bande de jersey) coiffe blanche avec la croix rouge…

 

Je ressors pour me rendre à l'hospice, retrouver les patients qui m'ont été confiés. Je marche, honteuse d'être ainsi heureuse… heureuse d'être aussi honteuse ! AH ! Je n'ai toujours pas de culotte… et j'ai décidé de m'épiler ce soir !

 

Il est là et me fait un salut militaire…

 

 

 

P.S.   Simone, la "satanique" : pendant que j'étais dans les enfers européens puis asiatiques, elle était dans les enfers africains et sud-américains. Elle fut violée trois fois, avorta une fois, fut laissée pour morte une fois…

 

…serons-nous pardonnées, mon Père, de nos "péchés" ?

 

 

 

Par Michel Debray - Publié dans : Mots - Communauté : Art' sex
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