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Premier sourire du printemps
Tandis qu'à leurs œuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.
Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
II repasse des collerettes
Et cisèle des boutons-d'or.
Dans le verger et dans la vigne,
II s'en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l'amandier.
La nature au lit se repose ;
Lui, descend au jardin désert
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.
Tout en composant des solfèges
Qu'aux merles il siffle à mi-voix,
II sème aux prés les perce-neige
Et les violettes au bois.
Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l'oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d'argent du muguet.
Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,
II met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.
Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d'avril tournant la tête,
II dit : « Printemps, tu peux venir ! »
Théophile Gautier
Vous vous souvenez, l'école, le poème de Philou qui revenait chaque année ?
Marquons autrement le printemps nouveau en allant flirter avec la nature renaissante...
Les esprits chagrins me feront remarquer que le 21 mars n'est pas l'époque des blés mûrs ou du colza en fleur. Mais, en ces périodes de morosité, les
bourgeons nous offrent l'image de l'espoir et des fruits à cueillir dans quelques semaines ...
Ombre et lumière.
Tout est là, dans la représentation en deux dimensions d'une réalité spatiale en 3D.
On peut certes jouer la surexposition, pastéliser la composition, atténuer les contours comme le fit jadis Leonardo avec son fameux "sfumato", travailler les
à-plats à la manière du pop-art, mais le contraste ombre/lumière offre à l'image et métaphoriquement l'opposition du jour et de la nuit, de l'obscurité et de l'éblouissement, du mystère et de la
transparence et c'est presque à coup sûr efficace.
Autrement dit, l'ombre et la fumière figurent magistralement, et au sens figuré, la mort et la vie, le mal et le bien, Thanaros et Eros...
Dans le domaine de l'érotisme, les "creux" - sexe, raie culière, aisselles - sont dans l'ombre et les "bosses" - seins, ventre, fesses, cuisses - dans la lumière.
C'est pourquoi les images ainsi composées, proche des oppositions constitutives de la vie et du réel nous touchent tant.
M.D.
Il y a un an, presque jour pour jour, nous étions une trentaine d'artistes érotiques réunis à Montreuil sur Seine pour tenter de créer une association destinée à promouvoir l'art érotique dans sa
diversité. Beaucoup de photographes, peu d'artistes plasticiens, peu de femmes.
J'ai beaucoup travailler à l'élaboration des statuts.
Hélas, après deux semaines de querelles bizantines sur la démocratie interne, de ratiocinations, de vaticinations, de discours pseudo-idéologiques, de tentatives d'exclusion (si untel adhère, je
démissionne !), et pour finir d'insultes et de propos injurieux, l'aventure a tourné court.
Le 10 avril, je créais ce blog, seul, tranquille, libre de mes choix éditoriaux.
De leur côté, les Britanniques mettaient au point un site regroupant un certain nombre d'artistes de qualité.
Beaucoup de peintres, une parité évidente, une grande liberté d'expression. Personne ne pose la question fatale : érotisme ou pornographie ?
Résultat : ils existent, pour notre bonheur.
http://www.associationoferoticartists.co.uk/code.htm
Bridget Orlando
Charles Sayers qui réalise une variation sur l'ORIGINE DU MONDE de Courbet
China Hamilton
Clive Arnold
Derek Jones
Helen Gorril
Linda Vidbaker
Julian Murphy
Katie Sara
Mary Delmage
Mc Call
Les regards d'hommes, sont habituels pour moi et souvent je me sens mal à l'aise avec ces rondeurs qui les attirent et qui finissent par ne faire de moi qu'une "paire de fesses" et m'empêcher d'être appréciée pour tout ce que je suis. Je suis souvent révoltée par les propos indélicats des hommes et j'ai donc tendance à les mettre tous dans le même panier pour m'éviter de mauvaises surprises. Mais ce jour là, pour ton bonheur dirais-je, mon esprit est à l'amusement et ton comportement que j'aurais jugé en d'autre temps trop osé ne fait que m'encourager à me laisser prendre à ce jeu coquin qui me paraît si prometteur.
Quand je m'engouffre dans l'ascenseur, je sens encore ton regard sur moi. Il faut dire que tu es loin d'être discret. Je suis presque gênée de me retrouver seule avec toi, une fois la porte
refermée. Je te sens bien troublé par ma présence, mon parfum te taquine les narines et accentue ton désarroi. Tes yeux brillent, ton sourire du coin des lèvres est imprégné par ton désir et ton
regard est à la limite de la vulgarité. Ta voix tremblante finit de trahir tes pensées coquines. Je le comprends et je sens subitement ma jupe trop collante et mes rondeurs trop mises en
évidence. Ta façon dont tu regardes maladroitement mes hanches me met mal à l'aise me doutant de ton imagination fertile. La cohorte de touristes japonais qui viennent d'entrer me réconforte en
quelque sorte en atténuant cette nervosité qui m'incommode. Pas pour longtemps puisque subitement projetée par l'indélicatesse de ce brut qui me heurte, je me retrouve adroitement rattrapée par
ton geste à la fois rapide et habile qui m'évite la chute. Sentant la délicatesse de tes mains fortes et viriles empoignant mes bras fins et fragiles, je me sens à la fois troublée et honteuse de
t'avoir vite jugé. Ton regard est encore posé sur moi avec la même intensité et le même intérêt, pourtant maintenant, c'est étrange, je l'appréhende différemment.
J'avoue que ton charme ne me laisse nullement indifférente et je me sens secrètement de plus en plus attirée vers toi. Mon sourire sincère te témoigne tendrement ma gratitude.
La cabine est maintenant bondée et nous sommes serrés les uns contre les autres. Un frisson électrique bouleverse mon corps au contact du tien en alerte. Le miroir d'en face me renvoie fidèlement
l'image de tes traits tirés, de ton regard brillant et ton sourire timide. Visage en sueur, tes lèvres tremblantes trahissent le malaise qui t'incommode. La douceur de ton regard n'a d'égal que
la virilité de tes traits. Mais comment me laisser séduire par tant de charme, agressée par cette bosse conquérante et insolente. Grossissante sans cesse, devenant plus dure et comblant ma fente.
S'insérant entre mes fesses, je la sens vivante et même palpitante, réactive au moindre mouvement, à la moindre secousse. Elle me semble de plus en plus entreprenante, rampant comme un serpent
avec douceur mais fermeté. Comment faire oh mon dieu ! Comment résister à cet affront sans humilier ce regard ? Comment refroidir tes pulsions bestiales sans assombrir ton sourire charmeur ?
Dois-je m'éviter de subir cet élan bestial ou me libérer et y prendre part. Mais ai-je vraiment le choix, prise en sandwich et offerte sans défense à tes pulsions d'un mâle qui concentre toute
son énergie entre ses jambes. Dois-je donc rester ainsi cambrée et rassurer ce regard jusqu'à ce que l'ouverture des portes ne me délivre de cette empreinte et me libère de cette emprise. Cette
situation est, je l'avoue, aussi inattendue que troublante.
Mais... que ne fut pas mon désenchantement quelques secondes plus tard quand subitement dans ce brouhaha d'un langage étranger, bruyant et presque anonyme, je me sens prise et retournée par une
force aussi agressive qu'inattendue et mes lèvres sont pressées par les tiennes par un baiser à la fois brutal, brûlant et inévitable. Tu es tellement fort que mes débattements ne servent à rien
et je finis par me rendre à l'évidence. Je suis bien trop faible pour pouvoir me défendre et toi si décidé à aller jusqu'au bout. Je lis ça sur ton regard qui est perçant et plein de désir. Le
regard d'un homme fou et emporté par le désir qui le brûle. En témoignerait si besoin, ta langue qui tente de forcer le passage en écartant mes lèvres pour s'incruster dans ma bouche non
consentante mais qui n'a d'autre choix que de l'accueillir. Je n'ai pas le temps de regretter de m'être habillée d'une façon si provocante et je sens alors toute ma féminité offerte sans défense
à cet homme qui semble vouloir en abuser sans mon consentement. Pendant que ton bras gauche m'emprisonne fermement, mes seins plaqués contre ta poitrine, je sens ton autre main remonter ma jupe
et s'incruster dans ma culotte pour empoigner mes fesses. Le contact de ma peau chaude semble t'exciter d'avantage et d'un geste très maladroit et brusque tu "arraches" ma culotte. Je veux
pousser un cri mais rapidement ta main me bâillonne. Je me sens maintenant affaiblie par tant d'effort et mes muscles semblent me lâcher, pris par de fortes clonies me rendant tremblante comme
une feuille. Je sens mon visage turgescent et mon cœur bat tellement fort que je crains qu'il ne s'arrête. Je me résigne alors à subir sans défense ton déchaînement et ta volonté de suivre tes
pulsions et d'assouvir ton besoin de me posséder. Tu as dû toi-même te rendre compte de mon relâchement puisque tu saisis justement cette occasion pour brusquement me retourner encore et me
plaquer contre la façade boisée de l'ascenseur. Je sens déjà ta main écarter mes cuisses et ton sexe dirigé vers mon puis d'amour. Quand je sens ton gland ouvrir ma vulve, mon corps fut pris par
une secousse et un frisson chaud et froid bouleverse mon esprit. Tout en essayant encore de me débattre, je tente de pousser un cri qui vite se transforme en gémissements. Oh mon dieu j'ai honte,
me voilà en train de sentir du plaisir à me faire pénétrer par cet inconnu qui n'a même pas la délicatesse de demander un moindre consentement de ma part. Je réalise à quel point mes fesses t'ont
rendu fou et me voilà à mon tour devenir folle à vouloir subitement jouer un rôle actif au lieu de continuer à subir ce viol qui ne dit pas son nom ! Sans comprendre réellement ce qui m'arrive,
je suis moi-même surprise quand je me mets instinctivement à remuer mon cul pour mieux apprécier ce bout de chaire. Les petites clonies de mes fesses finissent de trahir mon désir d'être
transpercée par ta verge que je ne vois pas mais dont je sens la fermeté turgescente. Te rendant compte de cela, tu éprouves, je le sens, un malin plaisir à agripper tes mains fortes sur mes
hanches, et à me pénétrer brutalement et sans ménagement, jusqu'au fond de mes entrailles. Je pousse un cri strident d'une chienne en chaleur et je me surprends encore en train de te
supplier... de me baiser encore: "Oui ouiiii baises moiiii" te dis-je, sans me soucier du risque de m'offrir ainsi en spectacle. "Vas-y bourres moi salaud", te répète-je en poussant mon cul vers
toi pour mieux sentir ta queue entièrement en moi. Et C'est à ce moment que relevant un peu ma tête alourdie, je vois dans la glace, que le valeureux baiseur qui est en moi transpire comme
un bœuf. Cette image virile inattendue accentue mon désir et je comprends vite que je suis cuite et que je suis prête à étancher ma soif de ton nectar. Gémissant comme une chienne enragée, je
remue mon cul pour bien enserrer la racine de ton sexe, et quelques va et vient supplémentaires, me suffisent pour avoir raison de toi et sentir tes citernes se déverser en moi. Ça gicle et ça
gicle encore tellement que je crains de me noyer, dans ce liquide chaud et crémeux. Oh, quelle sensation délicieuse d'être là comme une folle tout en sueur, et de me rendre compte de tout le
plaisir que tu as pris en moi !
Une sonnerie retentit et m'arrache de cette évasion. L'ascenseur s'immobilise et les Japonais se bousculent.
Je sens mon visage rouge de honte pour avoir eu en si peu de temps, une imagination aussi débordante et des fantasmes aussi crus qu'inavouables. J'ai honte aussi pour t'avoir fait jouer un rôle
dont tu étais à mille lieux de te douter.
Pendant ce temps toi, tu continues innocemment à me regarder si maladroitement. En homme galant tu me laisses sortir la première, ton regard ne se détachant toujours pas de mes fesses.
M'éloignant de toi et me sentant en sécurité, je ne peux m'empêcher de me faire le plaisir d'onduler et de rouler mes fesses comme pour t'offrir une dernière fois l'image de ma féminité qui te
trouble tant.
Carole la Fantasmeuse
SEANCE DE POSE
J’ai aimé ta photographie : ce buste de dos à profil perdu. Quelque chose de la Renaissance italienne. Je t’ai demandé de venir poser pour moi. Tu as accepté, à une condition. Que je
ne te regarde que dans cette pose précise.
- Je m’envelopperai dans un drap et ne te montrerai que mon dos, m’as-tu dit au téléphone. Je ne veux pas me retrouver jambes grandes ouvertes, mes parties intimes offertes à ton regard lubrique de mâle.
Tu as ri.
- Je me plie au style et aux réticences des modèles ! ai-je répondu.
- Ton site révèle quand même des images à la limite de la pornographie !
- Certes. Mais nous n’allons pas entrer dans ce débat : la pornographie est l’érotisme des autres, etc. L’humour est la politesse du désespoir. Bien mal acquis ne profite jamais, etc. Mes modèles – réels – viennent avec leurs envies, leurs fantasmes. Certaines restent de marbre. D’autres manifestent, physiologiquement, leur excitation. Je suis fort bien placé pour le voir lorsque je photographie leur sexe à trente centimètres…
- Acceptes-tu mes conditions ?
- Oui, mais comme je suis un Scorpion, un artiste libre qui a cher payé sa liberté, je ne me laisse pas imposer de conditions sans imposer les miennes.
- Lesquelles ?
- Quand tu viendras poser, tu le feras comme tu as dit. J’ai l’habitude de prendre une centaine de photos en tournant autour du modèle. Je travaille la toile suite à partir d’un photo choisie en commun. Cette fois, il n’y aura qu’une photo. Donc je te peindrai directement, à vue.
- Oui, et alors ?
- Alors, pendant ce travail qui durera un certain temps, je te poserai des questions intimes auxquelles tu répondras.
- J’aurai droit à un joker ?
- Non.
- C’est dur.
- C’est à prendre ou à laisser. J’ai du travail pour six mois. Je me prête à ton jeu, prête-toi au mien.
Il y eut un silence de ta part.
- J’accepte.
- Très bien. Prenons rendez-vous.
Au jour et à l’heure dite, tu arrivas chez moi. Comme pour chaque séance de pose, ma compagne partit faire du shopping ou rendit visite à une amie. Je t’invitai à te dévêtir dans une chambre où se trouvait un drap blanc et une coiffeuse dotée de nécessaire pour le maquillage. Je te montrai la salle d’eau, les toilettes et la porte de mon atelier où je me rendis en t’attendant. Là je posai une toile vierge sur le chevalet et installai un tabouret pour t’y asseoir.
- Je suis prête, me dis-tu sur le seuil de la porte.
- Parfait. Assieds-toi ici.
Tu es recouverte par le drap. Tu le laisses glisser jusqu’à ta taille dévoilant ainsi ton buste. Tu me tournes le dos. Je ne vois donc pas tes seins.
- Tourne ton visage vers la lumière de la baie vitrée.
Tu t’exécutes. La lumière bleue du jour se mêle à la lumière rose d’un projecteur qui crée des ombres douces sur ton dos charmant.
- Ne bouge plus.
J’ai saisi un crayon pour ébaucher le dessin sur la toile immaculée.
- Aimes-tu prendre des poses lascives seule devant ton miroir ?
- Comment ?
- Les questions ont commencé, Carole. Avec mon travail.
- Déjà ?
- Oui.
- Euh ! Oui… comme toutes les femmes, je suppose ?
- Non, toutes ne le font pas. Il y faut un certain narcissisme.
- Je suis narcissique ?
- Sans doute… Tu fais cela nue, en lingerie ?
- Les deux. Quand je suis érotisée. Quand je dois me rendre à un rendez-vous par exemple.
- Tu te cambres, debout, devant ta psyché. Tu caresses tes hanches, tes seins, ton ventre. Tu te penches un peu pour contempler ta chute de reins… Ne bouge pas !
- Oh pardon !
- Tu aimes l’image de ton corps ?
- Oui.
- Tu aimes te parer pour l’amour au point que te voir mettre tes bas dans une psyché te fait t’humidifier ?
- Tu aimes les mots rares ?
- Oui. Et les plus triviaux aussi. J’aime le mot psyché, gourgandine, acmé…Tu réponds ?
- Je ne dirai pas que j’ai mouillé en mettant mes bas mais que j’ai été troublée, oui.
- Tu aimes te sentir obscène par amour ?
- Cela m’est arrivé. De sortir de moi-même, de renoncer à toute pudeur, oui, dans des moments exceptionnels
- Ce qu’Albert Camus, un Méditerranéen – ce que je ne suis pas ! – nommait « la chiennerie ».
- Oui. Peut-être…
- En quelle circonstances publique ou privée t’es-tu sentie très impudique ?
- Dans un ascenseur. Chaque fois que je dois prendre un ascenseur, je fantasme comme une folle. C’est plus fort que moi. La peur, l’angoisse du vide, la claustrophobie, je ne sais. Mais seule avec un homme dans cette situation, je suis dans un état terrible d’excitation.
- Tu es passée à l’acte ?
- Non. Je crois que j’en mourrais sur place !
Le dessin est presque en place.
- Carole, tu veux un café, un thé ?
- Un thé oui, je veux bien.
Tu t’ébroues.. Tu remontes le draps sur tes épaules. Tu te lèves J’entrevois un bout de sein. Le drap s’est incrusté dans la raie de tes fesses. Tu le décolles discrètement. Je prépare le thé. Tu regardes les toiles affichées, d’autres s’entassent debout, au sol.
- Mon travail te plaît, Carole ?
- Oui, j’aime bien.
Je verse le thé dans une tasse et mon café dans un verre. Nous buvons en soufflant sur les liquides chaudes. J’aime tes lèvres.
- Cette toile, inspirée de l’Origine du monde, de Courbet, avec le pubis couvert de sperme, c’est ta femme qui a posé ?
- Non. Il s’agit d’un mari qui m’a commandé plusieurs toiles dont un « à la manière de Modigliani » qu’il m’a achetée. Il voulu ce foutre additionnel, je l’ai réalisé, mais il a renoncé à l’acquérir…
- Tu t’es déjà masturbé sur ta palette ?
- Oui. Une fois. Il y a longtemps… Sans doute quand j’étais bigame…
- Tu racontes ?
- Non. C’est moi qui pose les questions. Tu reprends la pose ?
- Tout de suite.
Je saisis tes épaules nues délicatement et les remets dans la position originelle. Tu frémis. Je pose une noisette de rouge de cadmium sur la palette qui va me servir à repasser le dessin pour le corriger et le fixer. Un jus.
- Tu aimes les longues succions des bouts de seins ou les caresses légères à plates paumes juste à l’extrémité du téton ?
- J’aime surtout les caresses sur mes fesses et mon sexe.
- Aimes-tu être longuement léchée, du clito à l’anus, la langue pointée sur le méat urétral et jusque dans le cœur de ton œillet ?
- Tes questions sont presque « cliniques »…
- Oui, la biologie ne ment pas. Comme l’anatomie en peinture.
- J’aime qu’on me lèche, oui. Qu’on me fouille, qu’on me pénètre. J’aime une langue habile dans ma fente, sur ma vulve et sur mon cul offert.
- Quelqu’un t’a déjà léchée partout, intégralement, en prenant son temps ?
- Je l’ai rêvé. J’ai rêvé que des dizaines de mains me caressaient. C’était divin.
- Redresse-toi. Reprends la position.
- C’était dans un milieu aquatique. Des mains, comme des algues douces me frôlaient, s’insinuaient en moi. C’était doux et chaud. Ce n’était pas un viol. C’était un massage violent dans la douceur liquide. Du reste, je me suis réveillée, la main plaquée sur mon sexe littéralement en eau. J’avais mouillé les draps… J’en rougis encore de honte et de plaisir.
- Tu aimes être léchée avec un doigt dans le cul ?
- Comme tu y vas !
- Oui, j’y vais ! Moi, j’adore…
- Si je suis chaude, oui, bien sûr. Mais je n’aime pas trop la sodomie…
- Tu te branles avec un gode, des légumes comme une carotte, un concombre ?
- Je préfère mes doigts et plus encore ceux d’un amant qui aime me faire jouir avec science et patience.
Ton bassin ondule imperceptiblement. Je fais sortir une noix de jaune de Naples et, avec une brosse de soie, j’étale la couleur sur le fond. Les frottements du pinceau sur la toile rèche émettent un son répétitif, comme un halètement animal. Parfois le chevalet tremble. Avec l’étalement de la couleur, le son devient plus mat, mais toujours rythmé, cadencé.
- Tu as déjà été caressée avec un pinceau ? Tu sais, une belle brosse de martre, très douce, qui écarte ta fente, ouvre les nymphes, glisse dans tes recoins secrets, va titiller ton méat et soulever doucement le capuchon de ton clito…
- Ce doit être très excitant, dis-tu dans un souffle.
- Celles qui ont connu ces jeux confirmeront.
- Je n’en doute pas…
- Tu aimes qu’un amant te fasse languir avant de répondre à ton désir profond ?
- J’aime cela surtout quand l’attente devient insupportable. Lorsque, enfin, la caresse, la pénétration impérieuse et désirée arrivent, alors c’est une explosion et je jouis très violemment.
- Tu as déjà perdu connaissance en jouissant, tant c’était intense ?
- Rarement. Et perdre connaissance non, je dirais que j’étais pâmée, tu sais comme les petits enfants coléreux qui perdent la respiration.
- Tu veux toujours « être là » ? Tu veux maîtriser ce qui se passe ?
- Oui. Il y a de ça.
- Tu as été surprise quand tu as découvert la première fois en gros plan, dans un miroir, ou sur une photo, une vidéo, ta chatte, ton cul ?
- Aujourd’hui les filles explorent leur corps, leur plaisir, bien davantage que nos mères et nos grands-mères. Nous vivons avec la réalité de notre sexe.
- Donc tu as fait ce genre de photos…
- Oui. J’ai photographié mon sexe aussi, en action, en me masturbant. J’aime.
- L’aspect gynécologique ne te gêne pas ?
- Concernant ma chatte, non, c’est une amie, c’est moi.
- Tu aimes faire des pipes ?
- Oui. J’aime les préparer, jauger leur raideur et apprécier leur texture. Mais c’est ma chatte qui les réclame avant tout. Je veux être remplie, investie, labourée. J’aime les positions comme la levrette où, tenue fermement par les hanches, je sens une queue qui me transperce et me transporte.
Le jaune de Naples est posé. Je place les ombres et les lumières du corps avec un mélange de jaunet et de laque de garance, puis un banc de titane lourd, opaque, intense.
- Je peux relâcher la pose ?
- Oui, mais pas longtemps. Tu n’as pas froid ?
- Non, au contraire.
- Tu aimes goûter la liqueur pré-séminale qui sourd d’un méat d’homme excité ?
- Oui. Mais je préfère voir son sperme jaillir et davantage encore le sentir gicler dans mon ventre. Sentir les spasmes de la verge contre les parois de mon vagin, ressentir la chaleur du sperme dans mes entrailles.
- Tu aimes étaler le foutre sur tes seins, ton ventre ?
- C’est du gâchis, je préfère le recevoir en moi.
- En ce moment, ma queue coule d’excitation.
- Ah !
Tu te tournes vers moi. Je découvre ta poitrine rosissante.
- Cela t’étonne ?
- Tu peins.
- La peinture est un acte sexuel. D’ailleurs, l’été je peins souvent nu.
- Ne te gêne pas.
- Vraiment ?
- Vraiment !
Je pose mon pinceau. Je vais me laver les mains dans la salle de bain et je me mets nu. Ma queue est engluée de sécrétions.
Je reviens dans l’atelier. Le drap est au sol. Tu es nue sur le tabouret. A mon arrivée, tu te redresses, tu fais sortir tes seins. Je récupère sur mon majeur une goutte de mucus sur mon gland violacé et je te le fais lécher. Tu portes ta main dans ta fente et me fais sucer deux doigts couverts de cyprine. J’aime ton goût. Je m’agenouille. J’ouvre tes cuisses. J’écarte tes nymphes humides. Je plonge ma bouche dans tes eaux que je recueille de la langue. Tu poses tes pieds sur mes épaules et tu te renverses, les mains en appui sur le tabouret. De ma langue, j’écarte le capuchon de ton clitoris que je titille puis aspire entre mes lèvres. Tu gémis. Tu appuies ma tête contre ton ventre odorant ? Je me repais de toi. Ma queue tendue laisse couler un filament de mucus sur le sol. Tu coules dans ma bouche. J’introduis un doigt en toi tout en léchant ta fente dans tous les recoins.
- Baise moi !
Le ton est impérieux. De cette urgence du corps qui réclame le plaisir. Je prends ta place sur le tabouret, et t’invite à t’asseoir, de face, sur mon chibre palpitant. Tu t’empales d’un coup. Tu relèves les jambes et t’accroches à mes épaules. Je te saisis par les hanches et imprime à ton bassin un mouvement de va et vient. Ton cul frotte mes couilles. Je m’enfonce en toi comme tu te livres sans faille à ma pénétration. D’une main, je caresse ton sein droit. Tu la repousses.
- Empoigne-moi les fesses ! Baise-moi avec force !
Ton ventre bat sur mon pubis. Tu mouilles mes poils. Je pétris tes fesses tandis que tu me chevauches.
- Tu veux mon foutre ?
Question de pure excitation, question d’obscénité de ces moments d’ubris et d’animalité.
- Oui ! Ah ! Ton foutre en moi ! Ouiii ! Inonde moi !
Nous portons l’un vers l’autre l’estocade, pour la gloire, pour le panache, en grognant l’un et l’autre, les cheveux et les pilosités pubiennes emmêlées dans l’odeur de nos sexes en fusion.
- Aaaaahhhhhh !
Je hurle en t’envoyant plusieurs jets de foutre qui te font rebondir comme une anguille. Tu gémis, tu cries, mélange de rires nerveux et de couinements douloureux. Je regarde ton visage dans la distorsion du plaisir. Tu es belle. Comme un Egon Schiele. Je glisse un doigt entre ta fente et mon pubis pour aller chatouiller un peu ton clito en détumescence. Tu sursautes.
- Ah ! Non ! C’est trop !
Tu m’étreins. Je te serre contre mon torse. Ma bite se recroqueville en toi et ça te fait rire. Nous restons un moment immobiles. Dans nos moiteurs. Tu frisonnes. Tu te détaches de moi. C’est l’éclipse.
- Recouvre-toi du drap si tu veux. Mais ne vas pas te laver tout de suite.
Je t’offre un grand fauteuil de cuir brun. Tu t’y pelotonnes. Je nous sers à chacun un verre de Vendanges tardives suave comme ton con qui palpite encore.
Michel Debray
Il en va des aréoles (et non des auréoles !) comme de toutes les parties du corps : une extrême diversité.
Le mot est utilisé aussi en botanique. Il vient du latin "area" : aire, zone, surface...
Etroites, larges, très larges au point d'envahir une grande surface du sein, roses, brunes, chocolat, plus ou moins granuleuses, pourvues de poils follets ou totalement glabres, chaque type
d'aréoles a ses amateurs.
De grandes aréoles peuvent être ornées de mamelons épais ou au contraire ombiliqués (rentrés à la surface et non saillants). Des aréoles étroites peuvent être dotées de gros mamelons. Il n'y a
pas de règle y compris quant à la sensibilité de ces organes même si mon expérience personnelle me laisse à penser que les seins menus avec de gros mamelons et des aréoles larges comme une pièce
d'un euro peuvent être très réceptifs.
Les aréoles peuvent changer de forme et de couleur pendant l'acte sexuel, en fonction de l'excitation. La grossesse les fait se transformer fortement.
Les tubercules de Montgomery sont des petits grains disséminés à la surface de l'aréole. Ils deviennent saillants vers la huitième semaine de
grossesse. Ils contiennent du sébum servant à lubrifier et hydrater l’aréole.
J'avais intensément voulu cette Remington et elle était devant moi, avec sa feuille blanche impeccable comme un jardin zen. Grands dieux ! J'avais quitté dans la matinée la Grande Compagnie Cosmogonique du Télégraphe. Mona s'était tirée Dieu sait où en tirant le peu de pognon qui me restait des poches de mon pantalon.
- Je reviens, m'avait-elle dit. Je vais arranger nos putains d'affaires. Branle-toi en m'attendant.
Je sais aujourd'hui que la masturbation ne rend pas sourd et je ne me l'étais pas fait dire deux fois. Aussi je m'étais fait monter une crème juteuse comme un
capuccino.
C'est alors que Chomsky et Piaget l'Helvète étaient entrés dans ma piaule pour m'emprunter le seul bouquin de Saussure présent dans cette saloperie de ville barbare. J'avais remballé mon engin et je leur avais servi un gin ou une autre sorte d'ersatz vu l'état improbable de mes finances.
- Ta petite pute s'est encore tirée ? m'avait demandé Chomsky d'un air chafoin qui m'avait foutu en pêtard.
- T'occupe, j'avais répondu, son cul c'est pas pour ton bout de Zan! *
Je les avais virés tous les deux dans le salon et j'avais installé ma bécane dans la cuisine entre une tranche de jambon qui aurait pu avoir connu Ramsès Il et deux
oeufs durs complètement fossilisés.
J'entendais comme dans un brouillard la voix nasillarde de Chomsky, petit juif braillard et redondant et le lent débit grave de Piaget qui tirait par
intervalles de longues bouffées d'une énorme pipe qui engloutissait une livre de tabac brun à chaque fois qu'il la bourrait.
J'étais devant ma page blanche. J'imaginais très bien Mona se faire brouter une part de tarte aux poils par Moshé Blumenthal, l'usurier de Brooklyn. Je la voyais se
faire mettre avec délices et avec dégoût par la grosse queue circoncise du poussah qui allait allonger l'oseille, laquelle nous permettrait de vivre jusqu'à notre prochain départ en
Europe.
Putain ! Je me rendis compte que j'avais une gaule d'enfer sous ma gandoura. C'est alors que Peggy-Lou entra dans la carrée.
- Val, me fit-elle, que font les deux grosses pédales linguistes chez un mec comme toi?
- Je sais pas, Peggy, je fis, toujours raide comme la justice. Bon Dieu, pourquoi es-tu si belle?
- Ta Mona chérie est encore allée se faire tringler, mon chou, non ? demanda-t-elle en me roulant une pelle à damner un ermite tibétain. Chomsky vint mettre son nez dans le chambranle.
- Dis-donc, Harry, me dit-il en roulant des yeux de merlan frit*, crois-tu encore à ces conneries de stade sensori-moteur et d'assimilation-accommodation ? Piaget se gourre complètement. Dis-lui, toi, qu'il est naze au dernier degré! Tu es l'un des derniers qu'il écoute encore ! Et Dieu sait pourquoi?
- Tu m'emmerdes, Chomsky. Vous m'emmerdez tous avec vos préoccupations triviales de petits amerloques* sur-doués!
Peggy-Lou m'avait empoigné la pine. Je balançai la main sous sa jupe plissée et tombai directement sur une chatte onctueuse comme une omelette périgourdine
*. La petite salope avait oublié son slip dans un taxi, m'avoua-t-elle un peu plus tard, comme je lui farcissais l'oignon en douceur et profondeur *.
- Cette grammaire générative est une ineptie, proféra Piaget en venant mine de rien reluquer le tableau charmant. Je faisais aller mon majeur du bouton jusqu'à l'oeillet, en massant bien les petites lèvres et en pénétrant tout doux la fente. Peggy gloussait comme elle pouvait, mon chibre enfoncé jusqu'aux amygdales.
- Relisez Lao-Tseu, j'avais dit aux deux trublions. Vous savez, c'est dur d'écrire quand vous êtes là. J'y arriverai jamais !
- Mais merde, Harry, glapit Chomsky, tu ne vas pas tomber dans le panneau grossier d'une théorie de la cognition aussi primaire, j'allais dire, aussi européenne?
- La vérité est un pays sans chemin,
leur fis-je, le dard prêt à exploser. Peggy-Lou vint s'asseoir sur moi et m'engloutit le point-virgule. Jésus ! Quel satin, quel velours ! Elle avait un petit con soyeux qui m'allait comme un gant*. Je lui avait déjà perforé la rondelle, un soir, dans la Cinquième avenue, sur un escalier de secours, pendant que sa copine Rachel lui suçait la moniche. Mais aujourd'hui, elle était vraiment luisante comme un roll-mops.- C'est quand j'ai rencontré Krishnamurti à Big Sur qu'il m'a révélé cette évidence, je continuais.
- Des conneries pseudo-asiates ! lança Chomsky dédaigneux.
- Laisse tomber, ajouta Piaget, c'est un artiste. Il ne peut pas comprendre. Laissons-le à son inspiration. Eh ! Je finis la bouteille de gin, Harry !
- Ouais, les gars ! Finissez-la sans moi. Je suis très occupé ...
Peggy-Lou dansait sur mon braquemard comme si sa vie en eût dépendu.
- Oublie ces tapettes, Val, Bon Dieu ! Sois un peu à ce que tu fais ! Ouiiiiiiiiiiii ! Ah ! Putain! C'est bon!
Mes couilles s'étaient incrustées profond dans la moleskine de la chaise de secrétaire d'où j'étais sensé pondre des chefs-d'oeuvre. PeggyLou se perforait la matrice sur ma gaule en béton. Je
bandais malgré moi. Elle hurlait comme une truie qu'on égorge.
- Putain, Harry, fais taire cette conne ! Elle n'apporte rien au débat ! déclara Chomsky en fermant la porte du salon.
Peggy-Lou perdit l'équilibre. Nous tombâmes sur le carrelage. Je ne déculais pas pour autant. J'alIais lâcher ma purée quand Mona entra, le visage empourpré, la chatte en feu :
- Ne bougez pas, les enfants, fit-elle en arrachant sa combinaison. Val, je vais te bouffer les couilles ! Peggy-Lou, ma belle, je vais te faire reluire comme une reine!
- Ainsi soit-il ! pensai-je en retenant mon souffle.
* En français dans le texte
Henry MILLER -
Pcc :Michel Debray - 1994
QUARANTE-DEUX ANS ...
Quarante-deux ans de vie commune, vraiment en commun, parfois jusqu'à l'enfermement. Nous avions aimé tous deux ce petit livre rare l'Île (d'Anne Lauris - Régine Desforges
1972) où l'on suit un couple replié sur une relation gentiment sado-masochiste.
Des litres de sperme et de sécrétions vaginales puisque le sexe - c'est comme cela que l'on dit - nous a
réunis, soudés, rafistolés, tenus debout (métaphore, car plus souvent couchés).
Des dizaines de toiles de toi, par moi, de ton corps, dans tous ses états. Ton style c'est ton cul, c'est ton cul, c'est ton cul... Chanson de Léo que j'aurais pu signer.
Des cassettes vidéo et des films où ta peau qui aime le soleil se donnait à mes yeux qui aiment ta peau. Chaque fois, le désir mouillant, toujours présent, les audaces toujours exacerbées.
En quarante-deux ans, des pleurs, un peu. Des insultes, jamais. Du mépris, impensable ... De la complicité, toujours, même lorsque j'étais ailleurs, Don Quichotte de l'amour, en quête
de mon propre pouvoir de séduire, jamais étanché, jamais rassuré. La mariée n'est jamais assez belle ... (Ma mère, comme j'ai le sentiment que vous ne m'avez point assez aimé !
), il y a trois milliards de femmes sur cette terre et je suis sur cette planète comme un renard dans un poulailler ... Affolé par le nombre
...
Il faut que je dise aussi, des centaines de kilos de linge, le mien, celui des trois enfants, lavés, étendus, ramassés, repassés, rangés. Des tonnes de légumes épluchés, préparés, offerts,
chaque jour, inlassablement. Des quintaux de merde ramassés, du chat, du chien, des petits. Nos petits, ceux des autres aussi, parfois, souvent.
Des journées entières de ménage, de cuisine, de jardin. Des tonnes soulevées, des déménagements, des installations. L'incroyable courage féminin qui me laisse pantois.
Des heures de veille. Discussions interminables. Soirées entre amis. Enfants malades ou simplement demandant une présence pour s'endormir. Des heures de veille. Pendant mes insomnies. Pour
m'écouter, calmer mes angoisses, répondre à mes envies ... Des heures de veille pour le travail. Salarié. Un sur-moi en béton. Une santé de fer. Mais les varices après la troisième
grossesse. Mais les dents. Mais les cheveux qui et les yeux que ...
Des marches inlassables avec des enfants dans les bras, sur les hanches, accrochés aux bas. Des ares de terre retournés, des fruits engrangés, des allées désherbées. Le courage inouï des gens de
la terre. L'obstination totale des taureaux. Des attaches solides. Un dos musculeux. Des seins nourriciers, petits, ultra-sensibles.Jeux.
Tu passes en vingt minutes de la paysanne ibérique à la gitane couverte de strass, prête aux repas gourmands et aux folies des corps. Cris et feulements. Impérieuse et impériale dans l'amour.
,
Une intelligence des chiffres et des ordinateurs. Une peur des machines bruyantes, du feu, de l'électricité,
des moteurs. Le vertige aussi, paralysant..
Un sens profond, terrien de la maternité. Jamais de théories échevelées. Tout à l'intuition, au bon sens.
Des enfants pataugeant dans la purée. Des enfants pleins de rires, retrouvés au matin, couchés entre nous deux.
Je connais tes peurs. Mes élans, mes échappées belles, mes regards qui dérapent sur les belles passantes, tout cela, comme tout le reste, finira dans le naufrage du temps. Donc pas de crainte ...
Tu ne m'as jamais, en quarante-deux ans, opposé la moindre migraine, la moindre douleur, le moindre bobo. Tu n'as jamais été de cette horde d'emmerdeuses aux règles tyranniques, aux grossesses de
porcelaine, aux pucelages de diamant. Quand tu as crié, c'est que vraiment, je t'avais poussée à bout. Mea culpa.
Si c'était à refaire, je recommencerai. Tout. A quelques âneries près. Et j'hésite sur l'orthographe du mot... « Anneries »… Mais il ne faut rien renier. Au fond, et en dépit de l'
étymologie, je crois avoir été le plus hystérique des deux ... Ce texte, d'ailleurs, participe encore de cette hystérie propre à l'artiste.
Car tu as été aussi modèle, secrétaire, arpette, mousse, muse, cantinière, commis, commissionnaire, servante, banquière, garde-fou, garde-malade, diplomate.
En vérité, tu as été, au sens premier, ma compagne, ma camarade et jusqu'à ce jour, mon a(i)mante.
Je t'aime.
M.D.
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