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  • Michel Debray
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Dimanche 15 mars 7 15 /03 /Mars 15:19
L'ASCENSEUR

Les regards d'hommes, sont habituels pour moi et souvent je me sens mal à l'aise avec ces rondeurs qui les attirent et qui finissent par ne faire de moi qu'une "paire de fesses" et m'empêcher d'être appréciée pour tout ce que je suis. Je suis souvent révoltée par les propos indélicats des hommes et j'ai donc tendance à les mettre tous dans le même panier pour m'éviter de mauvaises surprises. Mais ce jour là, pour ton bonheur dirais-je, mon esprit est à l'amusement et ton comportement que j'aurais jugé en d'autre temps trop osé ne fait que m'encourager à me laisser prendre à ce jeu coquin qui me paraît si prometteur.


Quand je m'engouffre dans l'ascenseur, je sens encore ton regard sur moi. Il faut dire que tu es loin d'être discret. Je suis presque gênée de me retrouver seule avec toi, une fois la porte refermée. Je te sens bien troublé par ma présence, mon parfum te taquine les narines et accentue ton désarroi. Tes yeux brillent, ton sourire du coin des lèvres est imprégné par ton désir et ton regard est à la limite de la vulgarité. Ta voix tremblante finit de trahir tes pensées coquines. Je le comprends et je sens subitement ma jupe trop collante et mes rondeurs trop mises en évidence. Ta façon dont tu regardes maladroitement mes hanches me met mal à l'aise me doutant de ton imagination fertile. La cohorte de touristes japonais qui viennent d'entrer me réconforte en quelque sorte en atténuant cette nervosité qui m'incommode. Pas pour longtemps puisque subitement projetée par l'indélicatesse de ce brut qui me heurte, je me retrouve adroitement rattrapée par ton geste à la fois rapide et habile qui m'évite la chute. Sentant la délicatesse de tes mains fortes et viriles empoignant mes bras fins et fragiles, je me sens à la fois troublée et honteuse de t'avoir vite jugé. Ton regard est encore posé sur moi avec la même intensité et le même intérêt, pourtant maintenant, c'est étrange, je l'appréhende différemment.


J'avoue que ton charme ne me laisse nullement indifférente et je me sens secrètement de plus en plus attirée vers toi. Mon sourire sincère te témoigne tendrement ma gratitude.


La cabine est maintenant bondée et nous sommes serrés les uns contre les autres. Un frisson électrique bouleverse mon corps au contact du tien en alerte. Le miroir d'en face me renvoie fidèlement l'image de tes traits tirés, de ton regard brillant et ton sourire timide. Visage en sueur, tes lèvres tremblantes trahissent le malaise qui t'incommode. La douceur de ton regard n'a d'égal que la virilité de tes traits. Mais comment me laisser séduire par tant de charme, agressée par cette bosse conquérante et insolente. Grossissante sans cesse, devenant plus dure et comblant ma fente. S'insérant entre mes fesses, je la sens vivante et même palpitante, réactive au moindre mouvement, à la moindre secousse. Elle me semble de plus en plus entreprenante, rampant comme un serpent avec douceur mais fermeté. Comment faire oh mon dieu ! Comment résister à cet affront sans humilier ce regard ? Comment refroidir tes pulsions bestiales sans assombrir ton sourire charmeur ? Dois-je m'éviter de subir cet élan bestial ou me libérer et y prendre part. Mais ai-je vraiment le choix, prise en sandwich et offerte sans défense à tes pulsions d'un mâle qui concentre toute son énergie entre ses jambes. Dois-je donc rester ainsi cambrée et rassurer ce regard jusqu'à ce que l'ouverture des portes ne me délivre de cette empreinte et me libère de cette emprise. Cette situation est, je l'avoue, aussi inattendue que troublante.


Mais... que ne fut pas mon désenchantement quelques secondes plus tard quand subitement dans ce brouhaha d'un langage étranger, bruyant et presque anonyme, je me sens prise et retournée par une force aussi agressive qu'inattendue et mes lèvres sont pressées par les tiennes par un baiser à la fois brutal, brûlant et inévitable. Tu es tellement fort que mes débattements ne servent à rien et je finis par me rendre à l'évidence. Je suis bien trop faible pour pouvoir me défendre et toi si décidé à aller jusqu'au bout. Je lis ça sur ton regard qui est perçant et plein de désir. Le regard d'un homme fou et emporté par le désir qui le brûle. En témoignerait si besoin, ta langue qui tente de forcer le passage en écartant mes lèvres pour s'incruster dans ma bouche non consentante mais qui n'a d'autre choix que de l'accueillir. Je n'ai pas le temps de regretter de m'être habillée d'une façon si provocante et je sens alors toute ma féminité offerte sans défense à cet homme qui semble vouloir en abuser sans mon consentement. Pendant que ton bras gauche m'emprisonne fermement, mes seins plaqués contre ta poitrine, je sens ton autre main remonter ma jupe et s'incruster dans ma culotte pour empoigner mes fesses. Le contact de ma peau chaude semble t'exciter d'avantage et d'un geste très maladroit et brusque tu "arraches" ma culotte. Je veux pousser un cri mais rapidement ta main me bâillonne. Je me sens maintenant affaiblie par tant d'effort et mes muscles semblent me lâcher, pris par de fortes clonies me rendant tremblante comme une feuille. Je sens mon visage turgescent et mon cœur bat tellement fort que je crains qu'il ne s'arrête. Je me résigne alors à subir sans défense ton déchaînement et ta volonté de suivre tes pulsions et d'assouvir ton besoin de me posséder. Tu as dû toi-même te rendre compte de mon relâchement puisque tu saisis justement cette occasion pour brusquement me retourner encore et me plaquer contre la façade boisée de l'ascenseur. Je sens déjà ta main écarter mes cuisses et ton sexe dirigé vers mon puis d'amour. Quand je sens ton gland ouvrir ma vulve, mon corps fut pris par une secousse et un frisson chaud et froid bouleverse mon esprit. Tout en essayant encore de me débattre, je tente de pousser un cri qui vite se transforme en gémissements. Oh mon dieu j'ai honte, me voilà en train de sentir du plaisir à me faire pénétrer par cet inconnu qui n'a même pas la délicatesse de demander un moindre consentement de ma part. Je réalise à quel point mes fesses t'ont rendu fou et me voilà à mon tour devenir folle à vouloir subitement jouer un rôle actif au lieu de continuer à subir ce viol qui ne dit pas son nom ! Sans comprendre réellement ce qui m'arrive, je suis moi-même surprise quand je me mets instinctivement à remuer mon cul pour mieux apprécier ce bout de chaire. Les petites clonies de mes fesses finissent de trahir mon désir d'être transpercée par ta verge que je ne vois pas mais dont je sens la fermeté turgescente. Te rendant compte de cela, tu éprouves, je le sens, un malin plaisir à agripper tes mains fortes sur mes hanches, et à me pénétrer brutalement et sans ménagement, jusqu'au fond de mes entrailles. Je pousse un cri strident d'une chienne en chaleur  et je me surprends encore en train de te supplier... de me baiser encore: "Oui ouiiii baises moiiii" te dis-je, sans me soucier du risque de m'offrir ainsi en spectacle. "Vas-y bourres moi salaud", te répète-je en poussant mon cul vers toi pour mieux sentir ta queue entièrement en moi.  Et C'est à ce moment que relevant un peu ma tête alourdie, je vois dans la glace, que le valeureux baiseur qui est en moi transpire comme un bœuf. Cette image virile inattendue accentue mon désir et je comprends vite que je suis cuite et que je suis prête à étancher ma soif de ton nectar. Gémissant comme une chienne enragée, je remue mon cul pour bien enserrer la racine de ton sexe, et quelques va et vient supplémentaires, me suffisent pour avoir raison de toi et sentir tes citernes se déverser en moi. Ça gicle et ça gicle encore tellement que je crains de me noyer, dans ce liquide chaud et crémeux. Oh, quelle sensation délicieuse d'être là comme une folle tout en sueur, et de me rendre compte de tout le plaisir que tu as pris en moi !


Une sonnerie retentit et m'arrache de cette évasion. L'ascenseur s'immobilise et les Japonais se bousculent.


Je sens mon visage rouge de honte pour avoir eu en si peu de temps, une imagination aussi débordante et des fantasmes aussi crus qu'inavouables. J'ai honte aussi pour t'avoir fait jouer un rôle dont tu étais à mille lieux de te douter.
Pendant ce temps toi, tu continues innocemment à me regarder si maladroitement. En homme galant tu me laisses sortir la première, ton regard ne se détachant toujours pas de mes fesses. M'éloignant de toi et me sentant en sécurité, je ne peux m'empêcher de me faire le plaisir d'onduler et de rouler mes fesses comme pour t'offrir une dernière fois l'image de ma féminité qui te trouble tant.



Carole la Fantasmeuse







SEANCE DE POSE

J’ai aimé ta photographie : ce buste de dos à profil perdu. Quelque chose de la Renaissance italienne. Je t’ai demandé de venir poser pour moi. Tu as accepté, à une condition. Que je ne te regarde que dans cette pose précise.

 

-         Je m’envelopperai dans un drap et ne te montrerai que mon dos, m’as-tu dit au téléphone. Je ne veux pas me retrouver jambes grandes ouvertes, mes parties intimes offertes à ton regard lubrique de mâle.

 

Tu as ri.

 

-         Je me plie au style et aux réticences des modèles ! ai-je répondu.

-         Ton site révèle quand même des images à la limite de la pornographie !

-         Certes. Mais nous n’allons pas entrer dans ce débat : la pornographie est l’érotisme des autres, etc. L’humour est la politesse du désespoir. Bien mal acquis ne profite jamais, etc. Mes modèles – réels – viennent avec leurs envies, leurs fantasmes. Certaines restent de marbre. D’autres manifestent, physiologiquement, leur excitation. Je suis fort bien placé pour le voir lorsque je photographie leur sexe à trente centimètres…

-         Acceptes-tu mes conditions ?

-         Oui, mais comme je suis un Scorpion, un artiste libre qui a cher payé sa liberté, je ne me laisse pas imposer de conditions sans imposer les miennes.

-         Lesquelles ?

-         Quand tu viendras poser, tu le feras comme tu as dit. J’ai l’habitude de prendre une centaine de photos en tournant autour du modèle. Je travaille la toile suite à partir d’un photo choisie en commun. Cette fois, il n’y aura qu’une photo. Donc je te peindrai directement, à vue.

-         Oui, et alors ?

-         Alors, pendant ce travail qui durera un certain temps, je te poserai des questions intimes auxquelles tu répondras.

-         J’aurai droit à un joker ?

-         Non.

-         C’est dur.

-         C’est à prendre ou à laisser. J’ai du travail pour six mois. Je me prête à ton jeu, prête-toi au mien.

 

Il y eut un silence de ta part.

 

-         J’accepte.

-         Très bien. Prenons rendez-vous.

 

Au jour et à l’heure dite, tu arrivas chez moi. Comme pour chaque séance de pose, ma compagne partit faire du shopping ou rendit visite à une amie. Je t’invitai à te dévêtir dans une chambre où se trouvait un drap blanc et une coiffeuse dotée de nécessaire pour le maquillage. Je te montrai la salle d’eau, les toilettes et la porte de mon atelier où je me rendis en t’attendant. Là je posai une toile vierge sur le chevalet et installai un tabouret pour t’y asseoir.

 

-         Je suis prête, me dis-tu sur le seuil de la porte.

-         Parfait. Assieds-toi ici.

 

Tu es recouverte par le drap. Tu le laisses glisser jusqu’à ta taille dévoilant ainsi ton buste. Tu me tournes le dos. Je ne vois donc pas tes seins.

 

-         Tourne ton visage vers la lumière de la baie vitrée.

 

Tu t’exécutes. La lumière bleue du jour se mêle à la lumière rose d’un projecteur qui crée des ombres douces sur ton dos charmant.

 

-         Ne bouge plus.

 

J’ai saisi un crayon pour ébaucher le dessin sur la toile immaculée.

 

-         Aimes-tu prendre des poses lascives seule devant ton miroir ?

-         Comment ?

-         Les questions ont commencé, Carole. Avec mon travail.

-         Déjà ?

-         Oui.

-         Euh ! Oui… comme toutes les femmes, je suppose ?

-         Non, toutes ne le font pas. Il y faut un certain narcissisme.

-         Je suis narcissique ?

-         Sans doute… Tu fais cela nue, en lingerie ?

-         Les deux. Quand je suis érotisée. Quand je dois me rendre à un rendez-vous par exemple.

-         Tu te cambres, debout, devant ta psyché. Tu caresses tes hanches, tes seins, ton ventre. Tu te penches un peu pour contempler ta chute de reins… Ne bouge pas !

-         Oh pardon !

-         Tu aimes l’image de ton corps ?

-         Oui.

-         Tu aimes te parer pour l’amour au point que te voir mettre tes bas dans une psyché  te fait t’humidifier ?

-         Tu aimes les mots rares ?

-         Oui. Et les plus triviaux aussi. J’aime le mot psyché, gourgandine, acmé…Tu réponds ?

-         Je ne dirai pas que j’ai mouillé en mettant mes bas mais que j’ai été troublée, oui.

-         Tu aimes te sentir obscène par amour ?

-         Cela m’est arrivé. De sortir de moi-même, de renoncer à toute pudeur, oui, dans des moments exceptionnels

-         Ce qu’Albert Camus, un Méditerranéen – ce que je ne suis pas ! – nommait « la chiennerie ».

-         Oui. Peut-être…

-         En quelle circonstances publique ou privée t’es-tu sentie très impudique ?

-         Dans un ascenseur. Chaque fois que je dois prendre un ascenseur, je fantasme comme une folle. C’est plus fort que moi. La peur, l’angoisse du vide, la claustrophobie, je ne sais. Mais seule avec un homme dans cette situation, je suis dans un état terrible d’excitation.

-         Tu es passée à l’acte ?

-         Non. Je crois que j’en mourrais sur place !

 

Le dessin est presque en place.

 

-         Carole, tu veux un café, un thé ?

-         Un thé oui, je veux bien.

 

Tu t’ébroues.. Tu remontes le draps sur tes épaules. Tu te lèves J’entrevois un bout de sein. Le drap s’est incrusté dans la raie de tes fesses. Tu le décolles discrètement.  Je prépare le thé. Tu regardes les toiles affichées, d’autres s’entassent debout, au sol.

 

-         Mon travail te plaît, Carole ?

-         Oui, j’aime bien.

 

Je verse le thé dans une tasse et mon café dans un verre. Nous buvons en soufflant sur les liquides chaudes. J’aime tes lèvres.

 

-         Cette toile, inspirée de l’Origine du monde, de Courbet, avec le pubis couvert de sperme, c’est ta femme qui a posé ?

-         Non. Il s’agit d’un mari qui m’a commandé plusieurs toiles dont un « à la manière de Modigliani » qu’il m’a achetée. Il voulu ce foutre additionnel, je l’ai réalisé, mais il a renoncé à l’acquérir…

-         Tu t’es déjà masturbé sur ta palette ?

-         Oui. Une fois. Il y a longtemps… Sans doute quand j’étais bigame…

-         Tu racontes ?

-         Non. C’est moi qui pose les questions. Tu reprends la pose ?

-         Tout de suite.

 

Je saisis tes épaules nues délicatement et les remets dans la position originelle. Tu frémis. Je pose une noisette de rouge de cadmium sur la palette qui va me servir à repasser le dessin pour le corriger et le fixer. Un jus.

 

-         Tu aimes les longues succions des bouts de seins ou les caresses légères à plates paumes juste à l’extrémité du téton ?

-         J’aime surtout les caresses sur mes fesses et mon sexe.

-         Aimes-tu être longuement léchée, du clito à l’anus, la langue pointée sur le méat urétral et jusque dans le cœur de ton œillet ?

-         Tes questions sont presque « cliniques »…

-         Oui, la biologie ne ment pas. Comme l’anatomie en peinture.

-         J’aime qu’on me lèche, oui. Qu’on me fouille, qu’on me pénètre. J’aime une langue habile dans ma fente, sur ma vulve et sur mon cul offert.

-         Quelqu’un t’a déjà léchée partout, intégralement, en prenant son temps ?

-         Je l’ai rêvé. J’ai rêvé que des dizaines de mains me caressaient. C’était divin.

-         Redresse-toi. Reprends la position.

-         C’était dans un milieu aquatique. Des mains, comme des algues douces me frôlaient, s’insinuaient en moi. C’était doux et chaud. Ce n’était pas un viol. C’était un massage violent dans la douceur liquide. Du reste, je me suis réveillée, la main plaquée sur mon sexe littéralement en eau. J’avais mouillé les draps… J’en rougis encore de honte et de plaisir.

-         Tu aimes être léchée avec un doigt dans le cul ?

-         Comme tu y vas !

-         Oui, j’y vais ! Moi, j’adore…

-         Si je suis chaude, oui, bien sûr. Mais je n’aime pas trop la sodomie…

-         Tu te branles avec un gode, des légumes comme une carotte, un concombre ?

-         Je préfère mes doigts et plus encore ceux d’un amant qui aime me faire jouir avec science et patience.

 

Ton bassin ondule imperceptiblement. Je fais sortir une noix de jaune de Naples et, avec une brosse de soie, j’étale la couleur sur le fond. Les frottements du pinceau sur la toile rèche émettent un son répétitif, comme un halètement animal. Parfois le chevalet tremble. Avec l’étalement de la couleur, le son devient plus mat, mais toujours rythmé, cadencé.

 

-         Tu as déjà été caressée avec un pinceau ? Tu sais, une belle brosse de martre, très douce, qui écarte ta fente, ouvre les nymphes, glisse dans tes recoins secrets, va titiller ton méat et soulever doucement le capuchon de ton clito…

-         Ce doit être très excitant, dis-tu dans un souffle.

-         Celles qui ont connu ces jeux confirmeront.

-         Je n’en doute pas…

-         Tu aimes qu’un amant te fasse languir avant de répondre à ton désir profond ?

-         J’aime cela surtout quand l’attente devient insupportable. Lorsque, enfin, la caresse, la pénétration impérieuse et désirée arrivent, alors c’est une explosion et je jouis très violemment.

-         Tu as déjà perdu connaissance en jouissant, tant c’était intense ?

-         Rarement. Et perdre connaissance non, je dirais que j’étais pâmée, tu sais comme les petits enfants coléreux qui perdent la respiration.

-         Tu veux toujours « être là » ? Tu veux maîtriser ce qui se passe ?

-         Oui. Il y a de ça.

-         Tu as été surprise quand tu as découvert la première fois en gros plan, dans un miroir, ou sur une photo, une vidéo, ta chatte, ton cul ?

-         Aujourd’hui les filles explorent leur corps, leur plaisir, bien davantage que nos mères et nos grands-mères. Nous vivons avec la réalité de notre sexe.

-         Donc tu as fait ce genre de photos…

-         Oui. J’ai photographié mon sexe aussi, en action, en me masturbant. J’aime.

-         L’aspect gynécologique ne te gêne pas ?

-         Concernant ma chatte, non, c’est une amie, c’est moi.

-         Tu aimes faire des pipes ?

-         Oui. J’aime les préparer, jauger leur raideur et apprécier leur texture. Mais c’est ma chatte qui les réclame avant tout. Je veux être remplie, investie, labourée. J’aime les positions comme la levrette où, tenue fermement par les hanches, je sens une queue qui me transperce et me transporte.

 

Le jaune de Naples est posé. Je place les ombres et les lumières du corps avec un mélange de jaunet et de laque de garance, puis un banc de titane lourd, opaque, intense.

 

-         Je peux relâcher la pose ?

-         Oui, mais pas longtemps. Tu n’as pas froid ?

-         Non, au contraire.

-         Tu aimes goûter la liqueur pré-séminale qui sourd d’un méat d’homme excité ?

-         Oui. Mais je préfère voir son sperme jaillir et davantage encore le sentir gicler dans mon ventre. Sentir les spasmes de la verge contre les parois de mon vagin, ressentir la chaleur du sperme dans mes entrailles.

-         Tu aimes étaler le foutre sur tes seins, ton ventre ?

-         C’est du gâchis, je préfère le recevoir en moi.

-         En ce moment, ma queue coule d’excitation.

-         Ah !

 

Tu te tournes vers moi. Je découvre ta poitrine rosissante.

 

-         Cela t’étonne ? 

-         Tu peins.

-         La peinture est un acte sexuel. D’ailleurs, l’été je peins souvent nu.

-         Ne te gêne pas.

-         Vraiment ?

-         Vraiment !

 

Je pose mon pinceau. Je vais me laver les mains dans la salle de bain et je me mets nu. Ma queue est engluée de sécrétions.

 

Je reviens dans l’atelier. Le drap est au sol. Tu es nue sur le tabouret. A mon arrivée, tu te redresses, tu fais sortir tes seins. Je récupère sur mon majeur une goutte de mucus sur mon gland violacé et je te le fais lécher. Tu portes ta main dans ta fente et me fais sucer deux doigts couverts de cyprine. J’aime ton goût. Je m’agenouille. J’ouvre tes cuisses. J’écarte tes nymphes humides. Je plonge ma bouche dans tes eaux que je recueille de la langue. Tu poses tes pieds sur mes épaules et tu te renverses, les mains en appui sur le tabouret. De ma langue, j’écarte le capuchon de ton clitoris que je titille puis aspire entre mes lèvres. Tu gémis. Tu appuies ma tête contre ton ventre odorant ? Je me repais de toi. Ma queue tendue laisse couler un filament de mucus sur le sol. Tu coules dans ma bouche. J’introduis un doigt en toi tout en léchant ta fente dans tous les recoins.

 

-         Baise moi !

 

Le ton est impérieux. De cette urgence du corps qui réclame le plaisir. Je prends ta place sur le tabouret, et t’invite à t’asseoir, de face, sur mon chibre palpitant. Tu t’empales d’un coup. Tu relèves les jambes et t’accroches à mes épaules. Je te saisis par les hanches et imprime à ton bassin un mouvement de va et vient. Ton cul frotte mes couilles. Je m’enfonce en toi comme tu te livres sans faille à ma pénétration. D’une main, je caresse ton sein droit. Tu la repousses.

 

-         Empoigne-moi les fesses ! Baise-moi avec force !

 

Ton ventre bat sur mon pubis. Tu mouilles mes poils. Je pétris tes fesses tandis que tu me chevauches.

 

-         Tu veux mon foutre ?

 

Question de pure excitation, question d’obscénité de ces moments d’ubris et d’animalité.

 

-         Oui ! Ah ! Ton foutre en moi ! Ouiii ! Inonde moi !

 

Nous portons l’un vers l’autre l’estocade, pour la gloire, pour le panache, en grognant l’un et l’autre, les cheveux et les pilosités pubiennes emmêlées dans l’odeur de nos sexes en fusion.

 

-         Aaaaahhhhhh !

 

Je hurle en t’envoyant plusieurs jets de foutre qui te font rebondir comme une anguille. Tu gémis, tu cries, mélange de rires nerveux et de couinements douloureux. Je regarde ton visage dans la distorsion du plaisir. Tu es belle. Comme un Egon Schiele. Je glisse un doigt entre ta fente et mon pubis pour aller chatouiller un peu ton clito en détumescence. Tu sursautes.

 

-         Ah ! Non ! C’est trop !

 

Tu m’étreins. Je te serre contre mon torse. Ma bite se recroqueville en toi et ça te fait rire. Nous restons un moment immobiles. Dans nos moiteurs. Tu frisonnes. Tu te détaches de moi. C’est l’éclipse.

 

-         Recouvre-toi du drap si tu veux. Mais ne vas pas te laver tout de suite.

 

Je t’offre un grand fauteuil de cuir brun. Tu t’y pelotonnes. Je nous sers à chacun un verre de Vendanges tardives suave comme ton con qui palpite encore.

 

Michel Debray

 

 

 

 

 

Par Michel Debray - Publié dans : Mots
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