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Couleurs

Samedi 10 mai 6 10 /05 /Mai 15:16

 

Egon Schiele - Autriche - 1890 - 1918

Egon Schiele commença à peindre dès 1905, notamment des autoportraits. Son père décéda cette année-là, et son oncle, qui devint son tuteur, tenta de l'orienter vers une carrière dans les chemins de fer. Avec l'accord de sa mère et l'appui de son professeur de dessin, il entra à l'Académie des beaux-arts de Vienne, où il eut du mal à supporter la tutelle académique de ses professeurs.

 

 À Vienne, il découvrit cependant un art différent lors d'une exposition d'artistes du deuxième mouvement de Sezession (Sécession en français), plus proche de l'Art nouveau. En 1907, il rencontra Gustav Klimt, qui s'intéressa à lui et fut pour lui son modèle et son maître. Schiele lui voua une grande admiration, admiration qui fut réciproque de la part de Klimt. Il fit sa première exposition en 1908.

 Il rencontra en 1911 une jeune femme à la réputation sulfureuse, Wally Neuzil, qui lui servit de modèle. Il fut arrêté en 1912 en raison de ses dessins érotiques et du soupçon porté contre lui de détournement de mineurs, ce qui lui valut de passer vingt-quatre jours en prison. L'une de ses œuvres les plus célèbres de cette époque fut Le Cardinal et la nonne, plagiat du Baiser de Gustav Klimt. À partir de 1913, il participa à de nombreuses expositions internationales.

 

Il rompit avec Wally Neuziel et épousa Edith Harms le 17 juin 1915, inaugurant ainsi une période moins tourmentée de sa création. Le 28 octobre 1918, sa femme, alors au sixième mois de sa grossesse, décéda de la grippe espagnole. Egon Schiele mourut de la même maladie, trois jours plus tard, le 31 octobre 1918.

 

Les œuvres sont nombreuses. Ce qui frappe, c’est la qualité du dessin. Net, avec un trait marqué, énergique et sûr, parfois même violent le dessin de Schiele se différencie de l’aspect un peu myope et brouillon d’autres expressionnistes comme Edvard Munch, par exemple. Le squelette est présent sous une chair rarement opulente... Schiele se peint d’ailleurs lui même de façon beaucoup plus décharnée que ses photos le laissent supposer. Ses portraits et ses nus sont en outre saisis dans des poses insolites, voire caricaturales, Egon Schiele ayant étudié les attitudes de certains déments dans un asile psychiatrique, ainsi que les positions des marionnettes manipulées, ce qui donne cet aspect « désarticulé » propre à certains de ses personnages et à son art. Comme chez Bellmer et ensuite de nombreux surréalistes, Schiele s’intéresse aux poupées, aux pantins.

 


Bien qu’elle soit rare et discrète, réduite parfois à des frottis de brosse, la couleur chez Egon Schiele est forte et expressive.

 

Schiele a fait près d'une centaine d'autoportraits le représentant parfois nu, avec un visage desséché et tourmenté, ou affligé d'un strabisme impressionnant, allusion humoristique à son nom de famille: en effet, « schielen » signifie loucher en allemand, et nombre de critiques hostiles à son art n'hésitaient pas à en faire des jeux de mots.

 

 

Il a aussi réalisé des paysages, urbains notamment, dont le peintre Hundertwasser s’est sans doute inspiré.

 

Ses peintures parfois masturbatoires provoquaient et provoquent sans doute encore les spectateurs, suscitant chez eux un certain malaise par leur rapport à la mort et à l'érotisme, mais aussi par certaines couleurs verdâtres de la décomposition.

 

Schiele est sans doute, avec Klimt, l’expressionniste le plus talentueux.

 

 

Note personnelle et immodeste : on m’a souvent comparé à Egon Schiele, ce qui est pour moi flatteur, mais ressortit davantage du jugement sur le fond, sur les sujets érotiques voire pornographiques que sur la forme, le dessin, l’ossature de la composition absolument maîtrisée chez Schiele...

 

Un Anglais m’a demandé de réaliser un nu de sa femme asiatique "à la Schiele" et au cours de l’exécution d’une toile "Lucille aux roses", j’ai soudain vu quelque chose qui ressemblait à un Schiele. Ce n’est qu’un moment d’une toile que j’ai achevée à ma manière nettement plus colorée.

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Par Michel Debray - Publié dans : Couleurs - Communauté : Arts érotiques
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Samedi 3 mai 6 03 /05 /Mai 14:32
Fred m'adresse une photo de Nadia devant ma toile "Nu blanc" qu'il a récemment emportée en vue de la vendre ou de l'acheter lui-même...


Nadia renvoie au nu que j'ai fait d'elle et que le couple à acquis.


Je n'aime pas mon nu blanc, trop simpliste, trop fade, loin de mon seul talent de coloriste que tout le monde, même les plus rétifs à ma peinture, me concèdent. Peindre sans la couleur, c'est se priver du plaisir physique d'étaler les pigments, de la modifier par l'adjonction de glacis colorés, de la réhausser par des vernis.


J'ai pourtant longtemps cherché le blanc.
Une oeuvre très féminine de Rosamond, artiste dont je n'ai pas trouvé trace, m'a jadis engagé dans cette quête.


Mon plus beau blanc est cette toile forte que j'ai intitulée "le Plaisir blanc".


Le blog de Nadia & Fred :
http://lesvieuxsinges.canalblog.com/

Mes peintures récentes :
http://perso.club-internet.fr/m_debray/PEINTURES/index.htm

 

Par Michel Debray - Publié dans : Couleurs - Communauté : Arts érotiques
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Mardi 29 avril 2 29 /04 /Avr 18:32

C'est le 9 mars 1960 que Klein organise sa pre- miére performance "anthropométrique", à la Galerie internationale d'art contemporain de Maurice d'Arquian à Paris, devant une centaine d'artistes, critiques et collec- tionneurs. Neuf musiciens commence la symphonie monotone "composée de deux parties : un énorme son continu suivi d’un silence aussi énorme et étendu, pourvu d’une dimension illimitée", silence pendant lequel on entendit un spectateur déclaré, paraphrasant le mot de Sacha Guitry, "Oh privilège du génie ! Après un morceau de Klein, le silence qui suit est encore de lui...". Trois modèles se badigeonnent les seins, le ventre et les cuisses de couleur bleue. Elles réalisent ensuite diverses anthropométries, en se plaquant ou se trainant au sol, dont la plus connue est "Anthropométrie de l'époque bleue". Yves Klein, en tenue de soirée, s’y présente en chef de cérémonie, dirigeant à la fois ses violons et les femmes peintes qui laisseront leur trace sur la toile. Cette soirée fut la première manifestation d'u mouvement naissant des "Nouveaux réalistes" qui réunit autour de Pierre Restany et d'Yves Klein, Tinguely, Hains, Arman, Dufrêne, Raysse et Spoerri.

"(...) je me suis servi de pinceaux vivants pour peindre, en d’autres termes du corps nu de modèles vivants enduits de peinture, ces pinceaux vivants étant constamment placés sous mes ordres, du genre : "un petit peu à droite ; et maintenant vers la gauche ; de nouveau un peu à droite", etc. Pour ma part, j’avais résolu le problème du détachement en me maintenant à une distance définie et obligatoire de la surface à peindre (...)

 

 

Inutile de dire que ça m'en touche une sans réveiller l'autre...
Par Michel Debray - Publié dans : Couleurs - Communauté : Arts érotiques
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Lundi 28 avril 1 28 /04 /Avr 11:53
Son site : http://membres.lycos.fr/nathbuz/

Frais, joyeux, décoratif, féminin...



Pas vraiment érotique, juste sensuel, reposant...
Par Michel Debray - Publié dans : Couleurs - Communauté : Arts érotiques
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Mercredi 16 avril 3 16 /04 /Avr 13:57
AMES est une éudiante en arts plastiques.
Elle a un sacré coup de crayon et un sacré talent;
Elle aime Egon Schiele, moi aussi.

Son blog : http://sushi-moon.blogspot.com/

 

Monotype de AMES
Par Michel Debray - Publié dans : Couleurs - Communauté : Arts érotiques
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Mardi 15 avril 2 15 /04 /Avr 17:35

LA VÉNUS D'URBINO, par LE TITIEN - 1538 - Musée des Offices à Florence

Il est très difficile de parler de cette toile après l'auteur d'Autorut du Soleil
(Buchet-Chastel, 1982) car il y a consacré quelques pages définitives. Là, on peut parler d'une vraie composition. Trois parties. Le décor est partagé en deux. A gauche la masse sombre d'une cloison ou d'un paravent. A droite une perspective. Une servante, une enfant qui fouille dans un coffre. Une fenêtre sur l'extérieur. Au premier plan, Vénus, nue. La main posée sur le pubis où convergent toutes les lignes. Le centre de la toile, c'est le sexe de cette jeune beauté à deux doigts (!) de s'astiquer la mandoline.
Le Titien avait reçu commande d'un portrait érotique de la jeune  maîtresse du duc de Guidobaldo.
Si les amants modernes passaient de semblables commandes aux artistes contemporains, il y aurait moins de peintres maudits qui noircissent le paysage de leurs jérémiades. Je ne vais pas vous faire un dessin…

Par Michel Debray - Publié dans : Couleurs - Communauté : Arts érotiques
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Dimanche 13 avril 7 13 /04 /Avr 18:45
"Edvard Munch est sans doute le peintre que l’on peut considérer comme à l’origine de l’expressionnisme. Munch est connu du grand public pour le très célèbre tableau “Le cri”. Ce que l’on sait moins c’est qu’il existe quatre versions du cri, sans compter les gravures. Munch a pratiquement toujours travaillé par série, refaisant ses tableaux à trois ou quatre exemplaires. Bien d’autres de ses tableaux méritent notre attention.

La peinture de Munch n’est pas très réjouissante, la maladie et la mort y sont présentes d’une manière récurrente. Difficile de lui en vouloir, sa mère meurt de la tuberculose alors qu’il a à peine cinq ans. Sa sœur aînée va mourir elle aussi, victime de phtisie, sa deuxième sœur est atteinte de dépression, son frère Andréas décède quelque temps après son mariage. Lui-même sera malade presque toute sa vie."

ART MANIAC - un site sur l'art très intéressant par BMC et La Muse



La rencontre réelle avec l'oeuvre d'Edvard Munch que je connaissais par des livres sur la peinture nordique remonte vraiment à 1976 avec la sortie du film de Peter Hotkins sur le peintre norvégien.
L'angoisse de vie et de mort chez les Expressionnistes scandinaves et germaniques comme Egon Schiele, Gustav Klint, Ensor trouve chez moi à l'époque une profonde résonnance.

C'est effectivement une peinture dont on pourra dire : "Je ne mettrai pas ça dans ma salle à manger".

Comme disait Léo Ferré : "La lumière ne se fait que sur les tombes"...


Par Michel Debray - Publié dans : Couleurs - Communauté : Arts érotiques
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Dimanche 13 avril 7 13 /04 /Avr 10:59

PIERRE MOLINIER ou l’auto-érotisme noir et flamboyant.

 

 

 

 


Certains artistes demeurent inclassables, singuliers et leur postérité n’est que le fruit du hasard.

Pierre Molinier est né un vendredi saint 13 avril à Agen. Élevé chez les jésuites, il quitte ses études et travaille en autodidacte le dessin, la peinture et la photographie tout en devenant un compagnon charpentier. Comme Joseph… décidément… Mais Pierre Molinier restera un mécréant jusqu’à la fin de sa vie. A 20 ans, il quitte tout et monte à Paris pour se consacrer à la peinture. Visite de musées, copies de maîtres. Au bout de trois ans, il redescend sur Bordeaux où il se fixe définitivement.

En 1936, il invente « la peinture symboliste relevant du psychisme » et s’oriente vers la fixation de ses rêves et fantasmes sur la toile.

En 1946, il parvient à la création de toutes ces superbes créatures sombres et rougeoyantes comme un feu intérieur. La féminité est son unique sujet. Il crée en fait un style personnel inimitable, sorti de rien d’autre que de lui-même et de ses démons. C’est que la personnalité de l’artiste est étonnante.

Homosexuel, bisexuel, travesti en privé, à coup sûr narcissique puis qu’il considère que ses propres jambes mériteraient d’appartenir à une femme, son art érotique n’est pas celui, rutilant et grivois de Clovis Trouille, ni celui sec et froid d’Hans Bellmer. La peinture de Molinier est celle d’un artisan pointilleux, d’un compagnon du tour de hanches…

 

 

Très exigeant avec lui-même, il n’a de cesse de retoucher ses toiles indéfiniment. Les céder lui est un crève-cœur et il n’est pas ra      re qu’il rachète une de ses toiles pour l’améliorer ou parce qu’il juge que son propriétaire n’est pas digne de posséder un Molinier. A un écrivain qui voulait lui acheter une toile il demande d’abord à lire le dernier opus. L’ouvrage le consterne : « Je ne puis laisser une de mes œuvres en si mauvaises mains que les vôtres. En vérité vous êtes un con. Vous ne méritez pas mes toiles ! . Formidable liberté, sans souci de l’argent, de la postérité, de la marchandisation de l’art !

 



Molinier ne découvre le Surréalisme que tardivement lorsqu’il rencontre André Breton en 1954. En fait, il y a du reclus chez cet homme et son capharnaüm bordelais, orné de tentures, d’objets sexuels qui sont comme ceux d’une liturgie païenne. Breton l’accueille à l’Étoile scellée, la galerie qu’il avait fondée à Paris. Ce sera la seule et unique exposition publique de Molinier de son vivant. Classiquement, les marchands le « découvriront » après sa mort. Comme les charognards que la plupart d’entre eux sont. Prenez un artiste un peu maudit, faites-le entrer dans le cénacle des renifleurs de poudre et d’un milieu interlope où ses pulsions et ses passions se briseront comme des vagues sur le dur récif, entretenez à la fois sa déchéance, son alcoolisme et sa défonce. Faites le travailler à coups de bank-notes, quand même. Peu importe ce qu’il produit, c’est sa seule signature qui compte. Vous avez Utrillo, ou Modigliani, ou Baskia. On fera post-mortem des livres et des films hagiographiques alors qu’évidemment l’homme peut être absolument imbuvable, parce que, précisément buvant trop !

Dans sa retraite aquitaine, Molinier est à l’abri de ces tentations et puis, il porte en lui, dans ses gènes et son sang, la drogue sacrée du sexe et de ses excès.

A partir de 1965, Molinier délaisse la peinture pour la photographie et le collage.

   

Les modèles de Molinier n’étaient pas des prostituées mais des jeunes femmes qui acceptaient de se dénuder devant un homme, souvent maquillé et vêtu de guêpières et autres lingeries, qui aurait voulu être une femme afin de « courir les lesbiennes ». Celles qui ont sauté le pas, franchi son seuil, témoignent de l’expérience éblouie d’une patiente, lente et formidable érotisation qui rendait leurs visites addictives et sacrées.


  

Comment un homme qui ne possède pas, chevillée en lui, le fait féminin brut, depuis les suaves caresses jusqu’aux enculades sauvages où se mêlent les organes en copulations frénétiques et animales ? Lui sait ce qu’est d’être caressé, léché, mordu au haut des cuisses, dans cette bande de féminité totale entre le haut des bas de soie tendus par le petit harnachement du porte-jarretelles et le pli crural ou fessier.

 


Emmanuelle Arsan, née en 1940, la véritable Emmanuelle qui écrivit le livre éponyme et clandestin dans les années 60, fut son plus célèbre modèle. Emmanuelle n’est pas Sylvia Christel qui endossa le rôle cinématographique. Emmanuelle Arsan, épouse d’un diplomate, vivait en Thaïlande mais une correspondance suivie s’établit entre elle le peintre et chacun éprouvait pour l’autre une admiration réciproque. Sous son vrai nom de Marayat Andriane, Emmanuelle Arsan joue le rôle de Maily, à côté de Steve McQueen, dans La Canonnière du Yan Tse (1966). L’œuvre littéraire d’Emmanuelle Arsan est une recherche réelle sur la problématique de l’amour libertin et n’a que peu à voir avec ce que les marchands ont pu en faire par la suite. Comme c’est souvent le cas, le message libertaire et libertin des ouvrages premiers a été noyé sous un flot d’érotisme propret, inodore, incolore et sans saveur.

 

 Graveur, poète, créateur d’un film court, où il se met en scène Molinier est un homme qui aurait voulu être une femme. Ses œuvres onanistes, ses collages, où il se métamorphose en être androgyne témoigne d’une volonté de posséder à la fois les attributs masculins et les appas féminins. Le spectacle de lesbiennes faisant l’amour est pour lui le comble de la beauté. Véritable adorateur du corps de la femme, il voudrait que sur le même plan apparaissent les seins et les fesses…  Quelques documentaires furent tournés sur lui et son indéniable érotomanie.

 



Comme Dali, Trouille, Bellmer, Molinier est fasciné par les mannequins de cire qu’il travaille, habille, coiffe, bref pare pour ensuite les photographier, les retoucher dans un constant souci de perfection.

 

On a dit beaucoup de choses scabreuses sur Molinier. Il est probable que lui-même entretint soigneusement sa propre légende en l’enjolivant de détails sordides et de perversions plus ou moins assumées, plus ou moins réelles. Quelqu’un qui vit dans l’Éros avec cette constante ne peut être aux yeux du monde que scabreux, inquiétant, révulsant même. Cet ostracisme présente l’avantage de vous éloigner des imbéciles et de vous faire rencontrer de belles femmes libres et libertines. Si elles ne le sont pas au début, elles le deviendront sous les caresses fureteuses du pinceau du peintre.

 

 Il existe une relation singulière, inaliénable, sacrée. C’est celle du peintre et de son modèle. Il n’est point nécessaire qu’ils aient physiquement fait l’amour. A l’instant où le modèle se déshabille pour la première fois, où la femme se plie aux injonctions du photographe ou du plasticien, elle ne s’appartient plus. Elle n’appartient pas non plus à l’artiste. Elle appartient à l’œuvre en devenir. Cette expérience est indicible. Une virginité déchirée sous la lumière crue, ouatée ou domestique de l’atelier. Chez Molinier cet instant de dépucelage sacré, où le crayon pose la première trace de son ouvrage aussi sacrilège et pourtant fascinant des premiers pas dans la neige rose d’un matin de ciel coupant, est longuement et minutieusement préparé, dans un rituel sacrificiel…

 

 

Alors qu’il avait coutume de dire qu’il se suiciderait le jour où il serait psychologiquement diminué et où il ne pourrait plus faire l’amour, Pierre Molinier passa à l’acte le 3 mars 1976 et après avoir nourri ses chats, il se tira une balle dans la tête.

 

 

 

 

 

Par Michel Debray - Publié dans : Couleurs - Communauté : Arts érotiques
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Vendredi 11 avril 5 11 /04 /Avr 15:14

Une artiste de "calité" : CALI. Rien à voir avec le chanteur énervant...

Son blog :  http://www.calirezo.com/

Par Michel Debray - Publié dans : Couleurs - Communauté : Arts érotiques
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Vendredi 11 avril 5 11 /04 /Avr 12:53



Hans Bellmer est né le 13 mars  1902 à Katowice, en Silésie. Son père le fait entrer dans une école technique où il recevra une formation d’ingénieur. En 1924, il rencontre les peintres expressionnistes allemands Otto Dix et Georges Grosz avec lesquels il se lie d’amitié. Il abandonne ses études et exerce des métiers divers où il développe son goût pour les activités artisanales notamment la typographie et la reliure. En 1927, il se marie et ouvre une agence de publicité.

1933 est l’année de l’arrivée au pouvoir des nazis contre lesquels Bellmer va lutter par la dérision et le refus de toute activité utile à l’État. Il commence la construction de sa  fameuse poupée sur laquelle il travaillera des années, mêlant photographies et collages surréalistes. Il publie en 1934 un livre à compte d’auteur sur La Poupée, à Karlsruhe.

 

Les poupées, les mannequins de cire sont fréquents chez les artistes proches du surréalisme  comme Trouille, Dali ou Molinier.



 La Poupée de Bellmer est une sculpture représentant en taille quasi-réelle (1,40 m) une jeune fille multiforme, aux cheveux foncés, coupés en frange sur le front, ornés sur le haut de la tête par un grand nœud raide, seulement vêtue de chaussettes blanches et d'escarpins de vernis noir, une grande poupée composée de nombreux membres pouvant être articulés les uns aux autres par des boules, une grosse boule, le ventre, sur laquelle peuvent s'articuler encore deux bas-ventres, quatre hanches articulées aux quatre cuisses, celles-ci articulées aux quatre jambes, et un buste à plusieurs seins, la tête et le cou amovibles. Hans Bellmer joue avec sa Poupée et multiplie les variations avec les différents éléments de son corps ; tantôt, par exemple, amputée aux genoux, la tête, décapitée, posée en arrière des deux boules des hanches figurant jeune arbre; ou, autre exemple, devenu monstre à quatre jambes, deux en haut, deux en bas, articulées à la boule centrale du ventre, mobile et suggérant la danse et la provocation du désir d'autrui, photographiée ici dans les bois, là sur un parquet, dans un grenier, vautrée tordue sur un matelas, deux jambes habillées d'un pantalon noir d'homme; ou à moitié démantelée, amputée d'une jambe, jetée dans un duvet, froissé par sa chute et son poids. Les photos sont polychromes, Bellmer les colorie de teintes changeantes sur la même photo, tantôt pastel, chair, rose pâle, rose plus soutenu, mauve, bleu clair, mais aussi de couleurs vives, rouge, jaune, bleu canard. La Poupée est érotique, c'est une « créature artificielle aux multiples potentialités anatomiques », par laquelle Bellmer entend découvrir la « mécanique du désir » et démasquer « l'inconscient physique » qui nous gouverne ; elle est enfantine, mais également victime de perversions sadiques ; ainsi démembrée, violentée, violée, elle correspond au désir de l'artiste de voir la femme accéder « au niveau de sa vocation expérimentale ».

 

Les surréalistes découvrent  Bellmer à Paris en 1935 et publient ses premiers travaux.

Après la mort de Margarete sa première femme, en 1939, il quitte Berlin pour Paris où il se lie avec les surréalistes et participe à leurs activités.

En 1940, en tant que citoyen allemand, il est interné au camp des Milles, près d’Aix-en-Provence où il rencontre Max Ernst. Cet épisode de l’histoire est relaté d’ailleurs dans un film intitulé Les Milles, avec Jean-Pierre Marielle dans le rôle du militaire français qui va emmener ses « prisonniers » afin de les soustraire aux troupes allemandes qui progressent, jusqu’à Hendaye, après de nombreuses péripéties. Certains gagneront la Grande-Bretagne ou s’exileront aux États-Unis.

Réfugié dans le Midi, Hans Bellmer se remarie en 1942 et aura deux filles : Doriane et Béatrice.

A la fin de la guerre, il  se sépare en vient vivre à Paris définitivement. Un recueil de textes-hommages lui est consacré.

En 1953 lors d’un séjour à Berlin il rencontre Unica Zürn qui le rejoindra à Paris un peu plus tard. Unica est présente dans de nombreuses œuvres. Elle-même est écrivaine et graphiste.

 

La mère de Bellmer disparaît en 1959 et en 1970, Unica, plusieurs fois internée pour schizophrénie se suicide le 19 octobre.

Le 23 février 1975, Bellmer meurt des suites d’un cancer de la vessie.

 

Ces éléments biographiques sont utiles pour comprendre l’œuvre dessiné, gravé et photographique de Hans Bellmer.

 

Les scènes érotiques explicites crûment dans les plaques de cuivre ou dessinées d’un trait impitoyable sur des feuilles de papier montrent un en-deçà terriblement biologique, viscéral, organique. Mais, contrairement à un Molinier où le sans coule sous le graphisme et la rutilance de la couleur, Bellmer ne montre souvent que les contours nets de la chair dans sa perfection érotique et désirable et, en-dessous, le squelette, parfois les entrailles, rarement les muscles.

La chair bellmérienne est sèche, dénuée de mouillure et de secrétions. Les vagins traversées par des membres turgescents ne produisent nulle cyprine et ne reçoivent en leur pathétique concavité aucune goutte de sperme. Souvent, entre les organes mécanisés, un fœtus déjà transformé en architectures d’os, occupe le centre de la composition où s’enchevêtrent positions amoureuses et postures sexuelles. Vie précocement envahie par la mort.

 

On découvre ainsi un ingénieur travaillant sur sa table à dessin examinant l’anatomie des corps en, sarabande, mais là où d’aucuns s’abandonneraient au fouillis plastique, Bellmer superpose des graphismes incisifs, coupants comme des lames effilées, parfaitement maîtrisés.

 

Bellmer recherche dans les brocantes, chez les fripiers, aux puces, dans les décharges tous les objets, les dentelles, les casses d’imprimerie aux caractères baroques de quoi nourrir sa création multiforme.

 

Après la Poupée, objet multiple, pouvant s’organiser avec des cardans et des flasques, des tenons et des mortaises, selon mille combinaisons où le sadisme n’est pas absent, c’est Unica Zürn, la compagne aimante, adorante, soumise qui servira  de jouet sexuel et de fétiche. Son œil deviendra vulve sur des gravures magnifiquement perverses.

Née à Berlin en 1916, Unica fut la compagne de Hans Bellmer, son amour éternel. Elle mit au jour de nombreux dessins précis d'animaux fantastiques, de manière obsessionnelle. Internée à plusieurs reprises... sa santé mentale se détériore de jour en jour. Son couple avec Hans est difficile. Elle se suicide en 1970.

 

Les œuvres produites dans l’immédiate après-guerre usent des procédés monotypiques de Max Ernst. Le monotype consiste à appliquer de la couleur sur une plaque et à prendre une empreinte sur une feuille de papier que l’on presse à la paume de main ou au rouleau. La feuille peut n’être pas vierge et comporter un dessin préalable qui sera ainsi mis en couleur de façon unique et non reproductible. On voit aussi dans cette veine surréaliste les collages et des montages d’objets hétéroclites à la manière de Dali.

 

L'œuvre de Bellmer, souvent associée par une dérive psychanalytique au vocabulaire de la perversion, reste une affirmation poétique du surréalisme dans ce qu'il a de plus pur. La relative proximité qu'entretiennent les photographies de la Poupée avec l'inquiétante étrangeté  freudiene place cette œuvre à la frontière entre l'érotisme et la mort, entre l'animé et l'inanimé. Le corps de la poupée, mais aussi les dessins et les gravures expriment des univers oniriques dans lesquels la conciliation des contraires est possible conformément au Manifeste du surréalisme de Breton. Bellmer illustrera aussi le Marquis de Sade, Georges Bataille, Lautréamont etc.

 

 

 

Par Michel Debray - Publié dans : Couleurs - Communauté : Arts érotiques
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