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  • Michel Debray
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Dimanche 28 février 7 28 /02 /Fév 18:31


RENCONTRE IMPROVISÉE



Sa main est bien soignée avec de longs doigts au dos parsemé de fins poils brillant.
Même mal rasé son visage inspire confiance bien que son regard laisse supposer un tempérament imprévisible. Il ne s'agit là évidemment que d'une impression dégagée par une image inerte certes mais qui ne manque pas parfois d'induire en celle qui l'observe avec intérêt des pressentiments aussi étranges qu'inexplicables.
Son torse est velu mais pas trop. Comme j'aime. Il ne me laisse donc pas indifférente. Mes doigts s'y promènent avec sensualité défrichant ses petits poils avec douceur et volupté. La nonchalance de mes gestes me donnent le temps de m'imprégner de sa "mâlitude" et de fantasmer sur la force  enfouie dans son apparente fragilité.
Sa compagne, mon amie et complice, vient juste de sortir sans faire de bruit.
Ses yeux bandés le plongent dans le noir illuminé de notre rencontre improvisée. J'aime le sentir en attente de mes caresses et en impatience de leurs promesses. J'aime aussi déceler sous mes tendres attouchements, les battements de son cœur qui semble devoir s'adapter à ses bouleversements testosteronémiques. J'aime encore ressentir la résignation de ses mains attachées, à le laisser "subir" le bien-être induit par mes explorations aussi attentionnées que concentrées sur mon désir de le ramener vers moi en me préparant à l'accueillir en moi. Mes yeux s'émerveillent à observer la délicieuse tension qui s'en prend à ses traits. Ses lèvres trémulent. Tout son corps frémit au rythme de mes attouchements. Les caresses que je lui prodigue font étrangement effet sur moi en une sorte de feed-back qui me gratifie de toute la douceur qui nous lit l'un à l'autre. Ceci me rend plus fragile et donc plus active. Même si mes yeux se concentrent sur la virilité de son torse ou sur le charme sensuel de ses lèvres manifestement avides, ma main se hasarde de plus en plus bas pour tourner autour de son nombril avant de le surprendre par des caresses plus explicites. J'aime toucher avant de voir. J'adore découvrir tactilement son trouble intime en me délectant de son déroulement dans le creux de ma main. Mes lèvres qui se posent par touches successives sur ses mamelons ne le font que pour mieux me cacher de ce délicieux contact avec cet objet en chaire vivante qui semble prendre vie dans le creux de ma main tremblante.
Un pas est ainsi franchi vers mon désir de consentement. Mes appréhensions s'amenuisent au fur et à mesure que notre langage des sens se fait plus franc.
Logée majestueusement dans son entre cuisses et supportée par ses deux boules magiques, sa bite objet de mes fantasmes et de mes questionnements est prise en charge avec douceur par ma petite main qui la fait grossir au rythme des images qui défilent dans mon imaginaire jusqu'à ce que mon regard ne puisse plus éviter de satisfaire mon impatiente curiosité.
Elle est si belle et si grosse, brûlante et menaçante. Je le vois enfin dévoilé dans son désir de me posséder. Ses gesticulations contenues deviennent de plus en plus insuffisantes pour calmer son désir d'y prendre activement part. J'aime le sentir au bord de la révolte. J'adore ressentir toute cette excitation qui déborde en lui en me préparant à l'amortir le moment venu.
Il consent ainsi attaché à être à moi car il aime me sentir prête à m'offrir à lui. Sa patience n'a d'égal que l'espoir qui l'anime de se voir enfin conquérir cette femme qui l'a tant provoqué. Il l'a si souvent vu onduler devant lui pour lui exposer impudique, le balancement de ses hanches. Le rythme de ses pas nonchalants accentue la rondeur de ses fesses et lui donne une démarche explicite. Il aime la suivre de son regard qu'elle prend plaisir à satisfaire.
Il rêvait de la voir soumise à ses désirs. La voilà sur lui soumise à son propre désir de le voir la conquérir.
Ses yeux ne la voient pas, le son de sa voix lui a été volontairement refusé pas seulement par prudence mais aussi dans le souci de ne point précipiter les choses pour ne pas en atténuer les émotions. C'est dire que ma voix qui lui sera d'abord chuchotée, ne lui remplira les oreilles que pour m'enquérir de son désir d'être enfin débandé... des yeux cela s'entend.
Ma bouche gourmande s'empresse de veiller à la bonne préparation des festivités. Elle témoigne sa bienveillance à sa palpitante fierté en l'entourant de toutes les douceurs de mes envies. Mes lèvres chaudes s'appliquent à ce que les premiers contacts soient des plus prometteurs. Ma langue brûlante se hasarde à la taquiner furtivement pour en apprécier la réactivité. Ma bouche avide se remplit progressivement de son désir et ma gorge tente même d'en aspirer la grosseur pour satisfaire mon désir vorace de l'avaler. Frustrée, je n'y parviens évidemment pas. Mes yeux exorbités et ma salive débordante trahissent mon appétit de moins en moins maîtrisable. Il ne voit rien, Il n'entend presque rien, mais il vit tout au plus profond de son âme. Sa verge en est le seul interlocuteur. Il bouillonne de son envie de me prendre en main. Je le sens et j'aime ça. Je suis même fortement demandeuse. Ma bouche pleine se résume à se laisser vider, ma langue étale quelques dernières fois mes plus tendres attentions.
Encore humides, et par de multiples attouchements mes lèvres entament l'ascension depuis son bas ventre jusqu'à l'entrée de son oreille en passant furtivement sur ses lèvres qui semble attendre le moindre contact des miennes. Elles ne s'y attardent pas. Elles interpellent son oreille. Ma voix chaude sort de ma bouche comme un gémissement longtemps contenu.
"Je m'appelle Carole, veux-tu voir dans quel état je suis?" .....

Carole.

 

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OMELETTE NORVÉGIENNE

 

Elle avait embarqué à Amsterdam. Elle était accompagnée d'un "vieux beau" au costume sur mesure et aux chaussures italiennes un peu voyantes mais non dépourvues d'élégance. Il la tenait à l'œil et serrée. La presque quarantaine altière, elle changeait de tenue deux fois par jour. Perchée sur des escarpins souvent classieux, elle exhibait des jambes superbes, toujours enjolivées de bas aux couleurs sombres. Le hasard les avait fait mettre à ma table, avec un couple de Flamands taiseux et un couple de Français bavards et futiles. La sixième larronne était une célibataire entre deux âges, à l'accent méridional, qui nous faisait part chaque jour de ses ennuis de santé. Un vrai dictionnaire médical à elle seule.

Giovanna parlait un peu le français. Son vieux compagnon pas du tout et son langage témoignait d'un dialecte italique qui pouvait être le sicilien ou le napolitain. En tous cas je n'y entendais pas certains mots catalans dont le sarde, longtemps sous la tutelle des rois de Majorque, est souvent émaillé.

Giovanna avait cette beauté romaine au teint olivâtre, au nez fin, aux cernes bleutés qui marquaient parfois ses yeux verts pailletés d'or. Elle arborait souvent un décolleté plongeant dans lequel les mâles de la tablée avaient du mal à ne pas laisser tomber par l'inadvertance leur regard. Le "commandatore" m'avait surpris une fois, le regard perdu dans la poitrine de sa compagne et m'avait gratifié d'un regard d'incendie de maquis qui ne laissait rien augurer de bon... J'essayai donc de maîtriser mes yeux au demeurant souvent aimantés par quelque beauté méridionale ou scandinave dont le paquebot de croisière Queen of the seas, battant pavillon norvégien, était généreux. La croisière allait son plain et nous naviguions entre les plate-formes pétrolières de la Mer du Nord et, invisibles à l'est, les côtes du Danemark.

Ces premiers jours de traversée permettaient à chacun de se reconnaître dans l'immense navire aux neufs ponts, de flemmarder sur les transats, de plonger dans l'eau opaline de l'une des deux piscines, de s'ébrouer en famille dans les jacuzzi. D'autres préféraient lire à la bibliothèque du bord ou encore tentaient de joindre improbablement leurs contacts par les ordinateurs installés dans un salon spécial ou en faisant des moulinets de bras sur le gaillard d'avant afin de récupérer une connexion de téléphone portable. Parfois, un goéland venait flotter autour du bateau pour tenter d'y obtenir une nourriture que le règlement interdisait de jeter à la mer au nom du développement durable et de Véolia qui récupérait à chaque escale les eaux grasses, grises et noires dans des conteneurs.

Ainsi, au fil des jours, eus-je l'occasion de croiser Giovanna, toujours chaperonnée, dans les coursives, au spa ou dans l'une des salles à manger. J'évitais de la contempler ostensiblement et me contentai d'un "buon giorno" à sa hauteur. Elle me répondait d'un signe de tête. Parfois, du haut d'un pont, à la piscine, je capturais de mon téléobjectif sa beauté impeccablement hâlée que faisaient ressortir les lignes minimales d'un maillot de bain deux-pièces blanc de nacre qui endiguait à peine sa poitrine opulente et camouflait avec exactitude le renflement de sa motte dont on devinait la toison de jais taillée en triangle parfaitement équilatéral... Elle avait un bassin péninsulaire… 

Les couples étaient nombreux, encombrés d'enfants. Les personnes âgées aussi. Une femme mûre, belle, seule au départ hollandais, devint la compagne attitrée d'une jeune randonneuse blonde après l'escale de Bergen.

Là, je retrouvais Giovanna devant une bière, attablée sous un grand parapluie, vêtue d'un trench-coat, à une minuscule terrasse, en compagnie d'un géant viking et de son incontournable protecteur. Le crachin puis la pluie me firent rebrousser chemin vers le navire. Je passais le temps dans la piscine, au jacuzzi et à écouter de la musique latina au bar où je me fis servir un puis deux mojitos... L'humeur était à la grisaille. Vers dix-sept heures, on appareilla. Les habituelles manœuvres n'attirèrent pas la foule habituelle sur les ponts. La pluie tombait maintenant à grosses gouttes. Je vis Giovanna filer, trempée, les longs cheveux bouclés, très bruns, mouillés à sa cabine. Toujours suivie par son pandore. Lorsque la Queen of the seas passa sous le pont suspendu, le soleil, encore haut à cette époque estivale dissipa les nuages. Giovanna vint fumer une cigarette près de moi, à l'arrière du navire, vêtue d'un seul peignoir blanc. Son mentor sortit de sa poche un paquet de cigares toscani et m'en offrit un. Je souris en le remerciant.

- Grazzie mille.

- Attention, ces cigares sont forts ! dit-elle en français.

- Je connais. Merci.

- Votre voyage se passe bien ?

J'allais répondre : "Oui, en votre compagnie". Mais c'était déjà trop de privautés pour le "commendatore" qui la saisit par le bras et l'emmena fermement dans les parties basses du bâtiment flottant.

La sirène mugit. La foule amassée se bouchant les oreilles en hurlant. Je fis de même, laissant tomber mon cigare dans une flaque d'eau du pont recouvert d'un revêtement bleu permettant au joggeurs de s'entraîner en courant tout autour du bateau... Je demeurai sourd jusqu'au dîner qui fut assez mutique pour ma part.

Le passage du cercle polaire fut une autre occasion de sortie dans la nuit claire boréale. Le navire filait plein nord, vent debout, la mer était assez mauvaise. Les danseurs de tango dévalaient les parquets inclinés par la houle.

Je retrouvais Giovanna dehors, en pantalon et en gros pull. Elle tentait d'allumer une cigarette. Je m'approchais avec mon briquet, vite éteint par le vent de nord-ouest. Elle rit. Se lova dans un coin de la coursive, sous une grosse chaloupe de sauvetage qui tanguait un peu sous ses attaches. Celles de Giovanna étaient fines. Elle me rendit l'objet. Nos doigts se touchèrent. Son compagnon devisait avec force geste avec un officier.

- Je viens de téléphoner à Rome, dans ma famille, me dit-elle. Il fait "cuaranta gradi" sur la place San Pietro !

- Quarante degrés ?

- Si ! Et aqui : huit degrés. Je me demande ce que je fais sur cette mer si noire et si froide ? Je pourrais être au bord de la Méditerranée..

Son "vieux" se rapprocha. Il me dit, en italien :

- Je lui propose de la réchauffer... Mais elle ne veut pas.

Il accompagna ses mots d'un geste qui signifiait qu'il lui peloterait bien les seins.

- La donna e movile... lui répondis-je.

Il consentit à rire, entonna le début de l'air du Barbier de Séville et disparut avec sa compagne dans un escalier.

Après la visite du fjord de Geringer, sublime, forcément sublime, sous un soleil ardent, je tentais de séduire une jeune serveuse pakistanaise, tout à fait charmante mais, de fait, très occupée.

Un soir, je me rendis au "casino" du bord qui comptait plusieurs dizaines de bandits manchots. Je retrouvais Giovanna qui y engloutissait des seaux entiers de jetons que son chevalier servant allait lui chercher à la caisse. Manifestement, la chance n'était pas de son côté. Elle prenait un air buté, appuyant comme une damnée sur le bouton rouge, la jupe relevée à la hauteur de la dentelle de ses bas fumés. Je contemplais, amusés, la foule des joueurs dans le vacarme des machines à sous et de l'orchestre tzigane czardant dans un salon proche où les verres de vodka étaient bus d'un trait de glotte. Mes yeux revenaient sans cesse sur les cuisses fuselées de la belle. La ride du lion tourmentait son front rendant encore plus délicieux la courbe de ses sourcils sombres.

Lorsque le seau de pièces fut vide, elle intima au "commendatore" l'ordre d'aller le lui remplir. Le vieux avait déjà consenti une fortune relative dans la machine diabolique et récalcitrante. S'en suivit une querelle à voix d'abord feutrée puis passant très vite à la qualité "italienne" agrémentée de gestes qui n'avaient plus rien de tendres. J'entendis : "Stronzzo ! " Deficiente !" "Cretino fosforescente !" 

Elle tourna soudain des talons et s'en fut vers les ascenseurs. Je la suivis par un chemin détourné, entre les tables de jeux et les billards français. Nous nous retrouvâmes ensemble devant une porte d'ascenseur qui s'ouvrit. A l'intérieur de la cabine, elle me demanda :

- Quel pont ?

- Cinque.

Elle appuya sur le bouton, se retourna, m'attrapa par le bras et me colla sa bouche pulpeuse sur la mienne. Sa langue était d'une incroyable vélocité. Nous descendîmes très vite et sortîmes de l'ascenseur comme des voleurs, elle me donnant la main.

- Quelle cabine ?

- 536, lui fis-je dans un souffle.

La coursive était interminable… Je cherchais en marchant à pas rapides ma carte magnétique de cabine dont sortait juste une camérière orientale armée d'un balai et d'un saut.

Giovanna se jeta sur le lit.

- Vieni, fit-elle d'un geste implorant

Je fermais la cabine et laissais à l'extérieur le panonceau "Do not distrub" rouge.

Elle avait déjà remonté sa jupe à la taille et m'offrait le spectacle de ses cuisses ouvertes, du triangle mordoré du string que je lui ôtai fiévreusement. Elle avait une chatte délicieusement ourlée, sublime, aux nymphes en ailes de papillon de nuit. Farfale... J'y enfonçais ma langue. Elle feula, appuyant sur ma tête pour mieux sentir mon poids sur son intimité. Ses cuisses se refermèrent sur mes oreilles. J'étais dans un étau. Je lui empoignai les fesses, la tirai vers le bord du lit où je m'accroupis afin de mieux sortir mon membre. Elle ouvrit sèchement sa veste de tailleur, son chemisier blanc et baissa son soutien-gorge juste sous l'orée des larges et brunes aréoles. Elle se frotta les tétons avec une vigueur de possédée. Je les voyais darder, au loin, dans la brume de ma folie, au-delà du buisson ardent de sa toison taillée au cordeau, le nez dans sa fourcche. Je lançai un bras pour saisir un sein et le dégager complètement de l'encombrant sous-vêtement. Ma langue sautillait sur son clitoris, ma main vacante pétrissait tour à tour une fesse et le galbe de sa hanche. Dans le serre-joint de ses cuisses, je n'avais d'autre issue que de lui dévorer la vulve et de laper son jus. Je suffoquais. Elle râlait. Dans un spasme, ses jambes s'ouvrirent. J'en profitais pour me dégager de la fournaise, me relever, faire tomber pantalon et boxer et comme j'allais lui enfoncer la dague dans le fourreau, elle s'assit, débraillée, échevelée, les seins pantelants et sortit de sa poche une capote dont elle déchira furieusement l'emballage d'un coup de canine. J'eus une pensée émue pour mon outillage en songeant à la mâchoire de la ragazza si elle venait à désirer me trancher le zgueg. D'un tournemain, elle le revêtit de latex lubrifié, se mit complètement nue et s'installa en levrette sur le bord du lit, les escarpins vernis dans le vide. Sa croupe était un continent, une vaste banquise de caramel. D'un coup langue je lui humectais la raie mais mon dessein n'était pas de l'enculer avec la furia francese mais de me perdre dans le maelström aquatique de son mignon conduit. Elle m'accueillit avec exaltation. Son sexe était l'égal anxiolytique du soleil de minuit qui illuminait à l'instant l'horizon de l'Atlantique nord. Je jetais un oeil par le hublot. Le ciel rougeoyait. Giovanna prenait sous le hâle des roseurs qui marquent parfois certaines chairs de belles jouisseuses. Ses seins pendaient sous sa cambrure extrême mais conservaient une roide tenue en dépit de la gravité. Je la tenais aux hanches pour mieux labourer son vallon. Se dégageant, ruisselante, elle vint me faire face, à genoux sur le lit. Elle me saisit le gourdin et l'agita sans crier gare. Je lui aspirais les mamelons avec force en la fouillant, la main en creux, l'os de son pubis sur mon mont de Vénus manuel. Rencontre au sommet de deux monts vénériens... Elle se branla littéralement sur ma paume l'inondant de son jus odorant que je portais à ma bouche puis à la sienne. Elle avala goulûment trois de mes doigts enduis de ses sécrétions puis lécha ma paume.

Elle s'allongea sur le dos, ouverte, la rotondité de son cul relevé, fendu par l'ombre brune de l'entrefesson, du périnée aux couleurs de tabac et du sexe aux efflorescences brunes et mauves. La lumière du long jour étiré émanant du hublot enchantait cette merveille de chair comme une aurore boréale. Je m'y engloutissais de nouveau et m'affalais bientôt sur les seins aux aréoles irritées et sur le dérisoire réservoir de foutre qui flottait dans le vagin refroidi de Giovanna.

- Je meurs de faim, dit-elle. Il paraît qu'il y a un souper scandinave à minuit.

- Il est minuit vingt...

- Ciao, je suis affamée, me dit-il en me déposant un baiser sur le nez.

Je la laissais filer vers sa cabine et son destin.

Je ne la revis bibliquement qu'au retour de la visite du Cap Nord, son "commandatore" ayant échappé au mal de mer mais pas au mal des transports qui le prit lors de la descente vertigineuse en bus depuis ce haut lieu du tourisme nordique, au milieu de rennes erratiques broutant une herbe de fin du monde.

Nous en profitâmes pour bavarder entre deux rounds. Odalisque d'or blond, Aphrodite de marbre rose selon la lumière, elle s'étirait comme un félin en expirant la fumée de sa cigarette.

- Qui est le monsieur …?

- Ugo ? Hé ! Pas il moi marito, hé ! Comment dit-on en français ? Pas mon amant non plus... Il est gentil, un peu jaloux, riche. Hé oui, riche. Ma, je ne suis pas una putana, hé. Ecco. Je suis jeune, il est riche. C'est ainsi depuis la création du monde, non ? Allez, va ! Baise-moi ! Baise-moi. Tu es pauvre toi, mais tu baises mieux que lui... C'est ainsi depuis la création du monde, chérrrri. Si, si, vieni, como se dice en frenchese : "BOUFFE-MOI LA CHATTE !"


MD

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Par Michel Debray - Publié dans : Mots - Communauté : VIVRE TOUS SES FANTASMES
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