Artiste chinois, Zhukaï est l'un des représentants des écoles des beaux-arts des "démocraties populaires" où les artistes font quelque chose que nos étudiants ne
font plus depuis belle lurette : apprendre leur métier.
On peut gloser sur les sujets des oeuvres de commande étatique, du genre Le président Mao pendant la Longue Marche ou Le camarade Staline félicitant un mineur de fond, on peut
déplorer à juste titre l'absence de liberté créative, il n'en demeure pas point que les artistes formés à cette discipline possédaient sinon du génie du moins un métier, une patte, un
savoir-faire indiscutable.
Si j'avais les moyens, j'achèterais du "réalisme socialiste" et des oeuvres de l'ex-bloc soviétique et d'extrême-orient. Parce que la maîtrise de la technique finira par retrouver le goût du
public au même titre que les peintres "pompiers" de chez nous, ostracisés par les tenants de l'Impressionnisme et de ses avatars.
Depuis des lustres, on n'apprend plus en France à travailler sur le motif, à reproduire selon des techniques différentes des éléments du réel. Anecdoctique et ringardisme que tout cela ! Le
but du jeu n'est pas de former des artisans irréprochables dans leur domaine mais de "libérer l'imaginaire, la créativité" moyennant quoi, on fabrique des sous-Miro, des
sous-Cézanne, des sous-Picasso, des sous-Mondrian etc.
L'art du XXe siècle a été celui d'une pédagogie et d'un discours esthétique pléthorique autour de la condamnation de la représentation, du sujet, du réalisme figuratif au profit de
l'abstraction, du ready-made et du dynamitage systématique du métier.
Le marché de l'art est tenu par le nouvel académisme post-moderne et par les spéculateurs. Autant dire que la peinture de chevalet n'y a pas bonne presse ni bonne cote.
Or c'est la peinture et les véritables arts graphiques qui créent l'EMOTION et non les installations et autres performances, lesquelles ne sont que les derniers
soubresauts de la lutte acharnée contre la figuration et conduisant nécessairement à une impasse...
Quand on a nié le travail pictural au point de n'exposer plus que des monochomes, des toiles tailladées, des châssis nus puis l'artiste lui-même dans sa nudité, on est parvenu au bout
de la peut-être nécessaire démolition de la peinture.
Il n'y a plus alors qu'à se suicider ou à reprendre les pinceaux en réapprenant le B-A BA du métier...
M.D.
Novembre 2024 | ||||||||||
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