Quant au tatouage spécialement (je veux dire par là que ce que je vais dire ne concerne pas les autres techniques de marquage du corps) mon ressenti est complexe; la variété de ces photos quant à
la surface couverte m'a fait faire la réflexion que les motifs ne sont pas très variés et que la palette n'était étendue qu'en raison de la présence quasi-exclusive de leucodermes féminins
n'ayant pas dépassé la quarantaine.
Je suis partagé entre l'admiration spontanée et l'horreur réfléchie. A n'en point douter le but d'exciter sexuellement (immédiatement et "épidermiquement") est atteint; cela veut dire peut-être
que jamais la profondeur d'un sentiment vrai ne sera atteinte, tant ce "paraître" (même s'il reflète une intime authenticité!) masque l'être sous une pellicule indélébile de vulgarité.
On revendiquera le tatouage comme un art à part entière...le film "Le Tatoué" (J. Gabin / De Funès) montre, à mon avis, le contraire : le motif/sujet n'est pas libre pour le Tatoueur "urbain et
civilisé" (libéré des contraintes traditionnelles du tatouage tribal ou clanique répondant à des standards plus stricts que ceux de l'héraldique - et c'est pas peu dire - ou des marins [que je
connais peu], des légionnaires et paras [que je connais mieux], des anarques et "mauvais garçons" [que j'ai bien connus;;; quand j'avais 20ans]).
Je n'ai, en effet, jamais vu tatoué sur une peau autre que celle d'un abat-jour quelque-chose qui s'approche d'un "champ de coquelicot" ou de la "montagne Sainte Victoire" ... je ne pense pas que
ces "beautés-pour-le-moment-jeunes-et excitantes" pensent ainsi terminer leur carrière de "tableaux vivants" (pardon,Pierre Klossowski, de te voler et détourner ton phantasme!) quand les rides et
affaissements, obésité ou cachexie,accidents de la vie et sénéscence auront anamorphosé leurs gravures corporelles (Holbein, pardon pour mon emprunt du concept!)
L'honnêteté serait de présenter des modèles septuagénaires tatoués un demi-siècle auparavant..cela aurait l'avantage de permettre une "mythologie comparée" et une sociologie du tatouage.
J'imagine, dans cinquante ans, la tête du thanatopracteur venu rendre présentable aux bigots la dépouille de mademoiselle Mimi rangée des voitures et dame patronesse à l'ouvroir paroissial...
Il faudra que j'en écrive une nouvelle... mais... plaira-t-elle?
commentaire n° :1
posté par :
ODRADEK
le: 18/09/2010 à 08h37
Quant au tatouage spécialement (je veux dire par là que ce que je vais dire ne concerne pas les autres techniques de marquage du corps) mon ressenti est complexe; la variété de ces photos quant à la surface couverte m'a fait faire la réflexion que les motifs ne sont pas très variés et que la palette n'était étendue qu'en raison de la présence quasi-exclusive de leucodermes féminins n'ayant pas dépassé la quarantaine.
Je suis partagé entre l'admiration spontanée et l'horreur réfléchie. A n'en point douter le but d'exciter sexuellement (immédiatement et "épidermiquement") est atteint; cela veut dire peut-être que jamais la profondeur d'un sentiment vrai ne sera atteinte, tant ce "paraître" (même s'il reflète une intime authenticité!) masque l'être sous une pellicule indélébile de vulgarité.
On revendiquera le tatouage comme un art à part entière...le film "Le Tatoué" (J. Gabin / De Funès) montre, à mon avis, le contraire : le motif/sujet n'est pas libre pour le Tatoueur "urbain et civilisé" (libéré des contraintes traditionnelles du tatouage tribal ou clanique répondant à des standards plus stricts que ceux de l'héraldique - et c'est pas peu dire - ou des marins [que je connais peu], des légionnaires et paras [que je connais mieux], des anarques et "mauvais garçons" [que j'ai bien connus;;; quand j'avais 20ans]).
Je n'ai, en effet, jamais vu tatoué sur une peau autre que celle d'un abat-jour quelque-chose qui s'approche d'un "champ de coquelicot" ou de la "montagne Sainte Victoire" ... je ne pense pas que ces "beautés-pour-le-moment-jeunes-et excitantes" pensent ainsi terminer leur carrière de "tableaux vivants" (pardon,Pierre Klossowski, de te voler et détourner ton phantasme!) quand les rides et affaissements, obésité ou cachexie,accidents de la vie et sénéscence auront anamorphosé leurs gravures corporelles (Holbein, pardon pour mon emprunt du concept!)
L'honnêteté serait de présenter des modèles septuagénaires tatoués un demi-siècle auparavant..cela aurait l'avantage de permettre une "mythologie comparée" et une sociologie du tatouage.
J'imagine, dans cinquante ans, la tête du thanatopracteur venu rendre présentable aux bigots la dépouille de mademoiselle Mimi rangée des voitures et dame patronesse à l'ouvroir paroissial...
Il faudra que j'en écrive une nouvelle... mais... plaira-t-elle?