Artiste engagée, figure importante de l'art underground de San Francisco, Melinda Gebbie s'est depuis quelques années installée à Londres. Son oeuvre, toujours traversée par des préoccupations
sexuelles, soucieuse de comprendre les relations hommes-femmes, trouve avec ses 'Filles perdues' un aboutissement tant graphique que spirituel. Rencontre avec une grande dame de la bande
dessinée.
Alice, Wendy et Dorothy
"Un jour Alan m'a demandé : 'Si tu devais faire de la pornographie, comment t'y prendrais-tu ?' J'ai pensé à faire
reposer l'histoire sur des femmes, pourquoi pas trois soeurs. Lui avait toujours voulu faire une version érotique de 'Peter Pan', et il a soudain eu l'idée d'imaginer la rencontre de trois
héroïnes d'histoires bien connues. En 1913, en tenant compte des dates de leur création, Alice de 'Alice au pays des merveilles' aurait eu presque cinquante ans, Wendy de 'Peter Pan' la trentaine
et Dorothy du 'Magicien d'Oz' la vingtaine. Choisir trois figures connues de tous était un gros atout pour l'histoire. La richesse et la polysémie des récits originaux étaient une brèche dans
laquelle on pouvait s'engouffrer."
La pornographie
"Je voulais faire un album que les femmes aimeraient. Nous tenions à traiter de la pornographie avec
délicatesse, avec une sensibilité féminine. Les décors, les ambiances, les vêtements, tout a été fait pour créer un univers confortable. C'était encourageant d'essayer d'imaginer ce qui
pourrait aider les femmes à se sentir bien en le lisant. Ici, chaque image devait être chaleureuse et rassurante, à l'inverse de la pornographie répugnante qu'on leur propose habituellement. Pour
moi, le plus difficile était de me concentrer sur les moments érotiques de ma vie : le seul moyen de faire un livre viable était de m'inspirer de mes propres émotions. 'Filles perdues' est le
premier livre qui raconte une histoire pornographique illustrée et continue aussi longue. Or le langage sexuel est le plus difficile à retranscrire : on peut facilement être ridicule, être
dégoûtant, ennuyer le lecteur ou pire, le faire rire. Alors on ferme le livre et c'est raté. Il n'y a rien de plus fragile et de plus pénible à créer qu'un moment
érotique."
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