Maria Casares par Leonor Fini
Sylvia Monfort par Leonor Fini
Leonor FINI
1908 - 1996
Née à Buenos Aires d'une mère triestienne et d'un père argentin qu'elle n'a pratiquement pas connu, elle a passé son enfance et son adolescence à Trieste auprès de sa mère et de sa famille maternelle dans un milieu bourgeois très cultivé. Cet univers dans lequel elle baigna toute sa jeunesse lui permit d'acquérir une culture très cosmopolite.
De nature indépendante, elle quitta sa famille à 17 ans et s'établit à Paris peu avant la dernière guerre. Elle s'y lia d'amitié avec Paul Eluard, Max Ernst, Georges Bataille, sans jamais appartenir au groupe surréaliste.
Elle ne fréquenta aucune école des Beaux-Arts et sa formation est entièrement autodidacte, d'où sans doute la difficulté de l'identifier à un courant particulier
de l'art contemporain, car son évolution a surtout été marquée par des affinités électives et par son propre "Musée imaginaire."
A ses débuts elle a peint de nombreux portraits dont ceux de Jean Genet, d'Anna Magnani, de Jacques Audiberti.
Ayant le goût du spectacle elle a eu l'occasion d'exprimer son génie dans toutes les formes possibles de l'art. Ainsi elle a créé des décors et des costumes à la fois pour le théâtre, des
ballets et des opéras.
Que ce soit à Paris ou au cours des trois mois d'été qu'elle passait dans sa maison en Touraine, elle peignait tous les jours, l'après-midi, pendant quatre ou cinq heures. Pourtant, elle ne terminait jamais plus de dix toiles par an, en raison des exigences techniques de son travail, et moins encore quand elle acceptait des commandes de portraits, ce jusqu'à la fin des années cinquante.
Si arrivée au terme d'une série qui l'avait stimulée, elle s'interrompait de peindre, elle passait au dessin, où son trait était rapide, nerveux, spontané. Dans les rares moments d'arrêt d'une expression plastique, elle a toujours écrit avec une rapidité qui rapproche son écriture "littéraire" de celle du dessin. Elle n'a publié ses textes qu' à partir de 1973.
De nombreux poètes, écrivains, peintres et critiques lui ont consacré des monographies, des essais ou des poèmes dont Paul Eluard, Jean Cocteau, Giorgio de Chirico, Albert Moravia, Max Ernst entre autre. Neuf films ont été consacrés à son oeuvre dont "La Légende Cruelle" de Gabriel Pommerand et Arcady,1951.
Leonor Fini a continué de peindre jusqu'à la fin de sa vie.
D’après le site « officiel » de Leonor Fini
http://www.leonor-fini.com/index_f.html
J’aime la peinture de Leonor Fini car elle est notamment dans ses « cérémonies » souvent d’inspiration saphique à la fois très féminine, hiératique et impeccable. Leonor Fini crée un univers, une ambiance, de cet érotisme froid qu’on retrouve dans l’Histoire d’O de Pauline Réage. Sans concession au voyeurisme très masculin, Leonor Fini montre des corps non pas prêts à l’amour mais à de subtils rituels d’initiation, de soumission glacée et de silencieuses tortures/jouissances mentales.
Nulle ironie chez Fini, contrairement à Magritte, créateur lui aussi de mondes étranges, on peut rapprocher son œuvre de celle de Balthus.
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