Le blog de Michel Debray
ETRANGE CONTRASTE
Quel étrange contraste en effet. Je ne suis nullement choquée mais surprise. D'abord imprégnée par la douceur
intelligente de tes mots, me voilà subitement témoin des soubresauts convulsifs du petit oiseau.
Ne serait-il pas malmené par ces frottements intempestifs? Ne risque t-il pas d'être surmené par ces sollicitations répétées à la recherche d'un plaisir pourtant si éphémère?
Mon texte fruit de mes fantasmes l'aurait mis dans cet état, me dis tu. Cela est loin de me déplaire mais je n'en ressens pas moins de compassion pour ce "petit animal" qui bien que dévoué semble
répondre péniblement aux appétits insatiables de son maitre.
Pointé vers moi comme pour mieux satisfaire ma curiosité, tu le presses sans ménagement jusqu'à ce qu'il se laisse cracher les quelques gouttes de ta crème gluante annonciatrice de son repos tant
mérité.
La tigresse qui est en moi se croit bien inspirée de me suggérer de venir au secours de ce petit bout de chaire vivante pour lui redonner vie et enthousiasme. Mais moi, toujours sous l'effet de
mon étonnement, et même pas encore remise de mes émotions, je ne suis pas apte à la suivre dans cet égarement certes bienfaiteur mais pas moins culpabilisant.
Dans d'autres circonstances j'aurais peut être été tentée par un tendre moment de "civisme érotique" en usant de mes compétences féminines pour enduire ce valeureux membre de mes ambitions
charnelles afin de le préparer à des conquêtes autrement plus valorisantes et plus gratifiantes. Ma langue et mes lèvres chaudes seraient certainement plus aimantes que la rugosité malmenante
d'une grande main nerveuse d'un mâle qui jouit dans la froideur de la solitude.
Tendrement Carole.
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Contraste et Dualité sont dans un bateau
Quand on ne peut voir, il convient parfois de se montrer...
Outre le fait véridique que ton texte sur
la sodomie m'avait émoustillé j'étais aussi quelque "énervé", pas "vénère" selon la moderne terminologie mais agacé et encore n'est-ce pas le bon mot.
Il y a étrangement une parenté entre le teasing anglais et le "tissous" occitan, inconnue dans la langue de
Molière. On comprend ce mélange d'agacement, d'excitation et de plaisir mêlés dans la notion de strip-tease. D'un enfant toujours en train de harceler sa mère, d'un noyau de pêche dont on veut
extirper tous les filaments, d'un tas de cacahuètes ou de noix dont on ne peut extraire sa gourmandise, le Languedocien dira :"Il est tissous ou c'est tissous
!"
J'étais dans cet état car voulant
rencontrer la tigresse aux orgasmes de profonde jungle, je ne tombais que sur ta part raisonneuse et raisonnable.
Comme la fantasmeuse la plus débridée et la plus talentueuse peut être fade comparée à l'amante virtuelle ou réelle aux désirs humides et aux plaisirs de bouillonnements aquatiques, sublime dans
sa majestueuse vulgarité biologique ! Comme est volcanique la beauté italique de la Magnani face à la frigide splendeur d'Ingrid Bergman ! Anna Magnani mourut d'un cancer du
pancréas (littéralement : toute la chair) et Bergman disparut amputée des deux seins, je te laisse réfléchir là-dessus...
Donc, humblement, je sortis le "petit
animal", autrement dit : ma bite. Sachant qu'à mon âge et à cette heure pâle du jour ou de la nuit, il faudrait longuement l'amadouer. L'écran est un désert. Il décourage toute idée même d'oasis
aux eaux et aux nectars suaves. Mais il n'était pas solitaire puisque que tu y étais...
Tu fus surprise, plutôt étonnée. Emile
Littré, l'auteur du dictionnaire s'adonnait à des plaisirs ancillaires lorsque son épouse survint :
- Je suis surprise ! déclara-t-elle.
- Non ma chère, vous êtes étonnée ! C'est nous qui sommes surpris !".
Certes tu envisages - fantasme encore - d'offrir ta bouche au pénis malmené. Tout cela est bel et bon, mais inefficace. La vivacité voire la chiennerie de ton langage enfin débarrassé de sa bienséance m'eussent sans doute amené plus tôt à cette libération que tu appelais de tes vœux.
Au détour d'une phrase de ton texte néanmoins tendrement conclu, ce dont je te rends grâce, je lis le mot "égarement", rarement positif dans ses emplois habituels... et surtout, surtout je reçois le flux éperdu du "moraline" lorsque le-dit égarement est qualifié de "culpabilisant" !
Culpabilisant. Pour qui ? Pour moi ? Je suis, en matière de sexualité et de libertinage (entre adultes évidemment consentants), totalement détaché de l'idée même de faute, de péché, de vice. Comme disait Léo : "L'emmerdant avec la morale, c'est que c'est toujours celle des autres !"
Alors, culpabilisant pour toi ? Soyons
clairs ma belle amie inconnue. Je n'ai plus souvenir du lieu du cyberespace où nous nous sommes connus. Voilà quelque temps que nous échangeons des textes qui ne sont pas tous à mettre entre de
candides mains. Et voilà que la vieille et démodée culpabilité repointe sa hure, avec son cortège d'interdits imbéciles, de sermons anti-vie, d'excommunications abjectes et scandaleuses
!
Ma vie est consacrée à promouvoir la "logique du vivant" et à combattre les pensées mortifères, morbides qui tirent la Vie vers les abysses.
Ta chatte, tes seins, ton corps, ton intelligence sont sacrés. Mon sexe aussi, quel que soit son usure et sa fatigue.
Rien d'autre n'est sacré.
Je baise tes organes sacrés.
M.D.