Le blog de Michel Debray
Texte de base
Un jour vers midi du côté du parc Monceau, sur la plate-forme arrière d'un autobus à peu près complet de la ligne S (aujourd'hui 84), j'aperçus un personnage au cou fort long qui portait un feutre mou entouré d'un galon tressé au lieu de ruban. Cet individu interpella tout à coup son voisin en prétendant que celui-ci faisait exprès de lui marcher sur les pieds chaque fois qu'il montait ou descendait des voyageurs. Il abandonna d'ailleurs rapidement la discussion pour se jeter sur une place devenue libre.
Deux heures plus tard, je le revis devant la gare Saint-Lazare en grande conversation avec un ami qui lui conseil/ait de diminuer l'échancrure de son pardessus en en faisant remonter le bouton supérieur par quelque tailleur compétent.
LETTRE ÉROTIQUE
Cher UNION. Je vis avec mon mari une sexualité assez plate. Un jour, j'ai décidé de m'affranchir un peu et d'aller draguer un beau mec.
Vêtue d'un cache-cœur qui contenait à peine mon opulente poitrine encore altière pour mon âge, d'une mini ras-la-touffe, de bas noirs auto-fixants et d'escarpins vertigineux, je suis allée me promener du coté du par Monceau. J'étais maquillée et parfumée à l'ambre libertine. Les hommes me regardaient et j'en avais déjà la moule baveuse. Le fait de ne pas porter de culotte m'excitait au plus haut point. Je suis montée sur la plate forme d'un autobus. La jupe a remonté sur mes cuisses. J'avais honte et en même temps, je mouillais. Il y avait un monde fou. Nous étions debout, serrés comme des harengs. Soudain, je sentis une main sur mon postérieur. Je faillis crier au scandale. Puis la main s'insinua sous ma jupe et bientôt un doigt glissa entre les lèvres de ma fente juteuse. Cette main me faisait du bien. Enhardi par mon silence et l'impossibilité où nous étions de bouger, mon branleur posa dans ma main un organe très long, décalotté mais dont le prépuce faisait comme un galon tressé à la base du gland. J'eus violemment envie de me faire mettre, là, debout, sur cette plate-forme noire de monde. Je le guidais dans mon antre bouillant de cyprine. Il me perfora d'une seule poussée. Il me remplissait bien mieux que mon mari. Je serrais les dents pour ne pas hurler. Je cambrais mon cul en me tenant à la main courante pendant qu'il glissait doucement en moi. Soudain une voix retentit, furibarde:
"Mais elle prend son pied, cette salope !" C'était mon beau-frère, monté dans le 84 sans que je m'en sois rendu compte et qui me découvrait en train de me faire tringler par un inconnu. Je dus me sauver en courant, à la station suivante. La mouille et le sperme de mon baiseur anonyme me coulaient sur le haut des cuisses, jusque sur mes bas.
Deux heures plus tard, devant la gare Saint-Lazare, je fus accostée par un homme charmant qui déclara que je l'avais fait jouir magnifiquement sur la plate-forme de l'autobus. Nous rîmes de bon cœur. Il me présenta à une de ses amies, une petite blonde un peu vulgaire avec des lèvres à la Béatrice Dalle mais des seins volumineux.
"Ça vous dirait de vous gougnotter, toutes les deux ?" demanda Marcel. Il s'appelait Marcel et elle s'appelait Edith.
Quelques minutes plus tard nous étions dans une chambre d'hôtel. Edith me faisait une minette d'enfer pendant que je pompais Marcel comme ma vie en avait dépendu.
"Branle-moi, me souffla Edith déchaînée. Lèche-moi la figue !"
Nous nous sommes mises en soixante-neuf. Marcel, affalé dans un fauteuil, se pignolait en nous matant. Je mouillais comme une folle. Cette salope lapait ma cyprine, c'était super.
Je courbais la tête pour lui happer le clito mais son bouton était bizarrement placé. En fait sa fente s'ouvrait très bas, à la place où elle aurait dû avoir son périnée. Il valait mieux la lécher par derrière pour accéder à ses organes. Mais faire un soixante-neuf dans ces conditions relevait de l'exploit acrobatique.
" Ta copine a une chatte drôlement placée", j'ai dit à Marcel.
Edith gémissait, en voulait d'avantage.
" Il Y a des années que je lui conseille la chirurgie, dit Marcel en s'astiquant avec constance. Il faudrait qu'elle se fasse remonter le bouton !"
Anita - 44 ans
Pcc : Michel Debray
LE METRO
Le métro contre toute attente est ce jour là bondé de monde et je suis debout presque au bout de mes forces attendant vainement l'arrivée à ma station. Nous sommes collés les uns aux autres quand
subitement je me sens prise au piège par une bosse, dure insolente, conquérante et indécente qui s'insère autoritairement entre mes fesses. Manifestement le jeune homme qui est en fait collé à
moi depuis probablement de longues minutes ne s'encombre plus de bonnes manières pour garder son bassin contre mon postérieur. Il ne se gène même plus de s'aider franchement de ses mains pour me
plaquer contre lui en me tenant par les hanches. Je m'en veux presque d'avoir mis cette robe au tissu léger et fin qui probablement accentue la douceur du contact.
En face, paradoxalement, l'image d'un visage charmant mais en sueur, se reflétant dans la glace, inspire plus de la compassion tant son regard parait à la fois innocent et honteux. Il parait lui
même pris dans le piège de son instinct animal. Son visage rouge et ses lèvres tremblantes trahissent le malaise qui l'incommode et surtout le plaisir qu'il prend contre moi pendant que son
sourire s'excuserait presque de ne pouvoir s'en priver. Je ne sais plus comment réagir. Sa bosse palpitante et réactive à la moindre secousse me semble tellement vivante que j'ai l'impression
d'un reptile qui rampe pour se frayer un chemin. C'est à la fois angoissant et troublant. Comment faire oh mon dieu me dis-je ? Comment résister à l'affront de l'un sans humilier le regard
de l'autre qui me parait si jeune et presque inconscient de la gravité de son geste ? Sans le vouloir je dissocie alors le charmant garçon d'en haut au sourire innocent, du mâle pervers
d'en bas qui s'adonne au plaisir de la chair sans le moindre soucis de consentement. Comme si ces deux n'en faisaient pas qu'un seul ou comme si je ne pouvais me faire à l'idée qu'il s'agissait
de la même personne ? Comment refroidir les impulsions bestiales du premier sans assombrir le sourire charmeur du second ? Dois-je m'éviter de subir cette bestialité de l'un ou me
décontracter et partager le plaisir de l'autre ? Ne risque-t-il pas d'aller plus loin et oser même me relever la robe et tenter l'impensable ? Je suis littéralement prise en sandwich et
offerte sans défense. Noyée dans mes questionnements et perdue dans mes hésitations de civisme je suis subitement délivrée par un arrêt que je n'espérais plus et qui contraint à plus de retenue.
Je m'éloigne sans savoir vraiment quoi penser de cette rencontre imprévue et imprévisible.
Je n'en garde maintenant qu'un souvenir de tendresse mais aussi et surtout de honte pour l'avoir peut être provoqué malgré moi et une sensation de dégoût pour l'avoir subi sans pouvoir m'en
défaire.
Carole.
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