Le blog de Michel Debray
Depuis 1965 date à laquelle je l'ai découvert, j'ai beaucoup défendu Clovis TROUILLE, peintre "iconoclaste" picard.
Je pensais en avoir fait assez mais je découvre il y a peu sur le site ESTIMULOS un poème en espagnol d'Alexandro Puga et cela a relancé mon admiration pour le peintre qui selon ses propres mots n'adhérait qu'à lui-même.
CANTO POUR CLOVIS TROUILLE
La nacre crépusculaire des ongles
léonins.
Le masque conçu comme un bourgeon de mousse détaché d'une face
captive.
La panthère féroce en contraste parfait avec les seins turgides et les
toisons axillaires en fleur.
Les mains diamantines d’une rousse qui paraissent
soutenir tout le poids de l'Univers. L'image instantanée de tant d’œuvres magnétisées
par la brise de l’irrationnel.
L'orgie des sources lumineuses échauffées par des
filles qui s’offrent.
L'orgie du noir incorruptible et la fadeur perpétuelle d’un tyran en retrait derrière les palissades
du paradis et de l'enfer comme de grande ligne impressionniste.
Le regard en biais de
la pécheresse qui souhaite être transformée pendant un orage de neige en hiéroglyphe de chair splendide.
Le bateau qui sert au rêveur d’instrument de musique.
Le mannequin récemment maquillé qui fait apparaître des cruautés dévoilées.
L'obélisque qui pointe ses crépuscules silencieux vers une séance plénière décorative d’une veines
délirante.
Les roses qui hypnotisent.
Les coupes abruptes dans l'architecture de l’inattendu val du
« colibri »..
L'exhibitionnisme dans un déraillement ou une pénétration
amoureuse à la lumière d'une bougie phallique et d'un gland qui n'accepte pas de refus.
La vapeur indomptable d'une vulve de nacre.
Les toiles d'araignée endormies par la canicule et les faibles cieux où balancent les
palmiers.
Le calme cabinet des magiciens.
Clovis, le peintre des rêves inachevés, des noirs procédés de la
soie invariable, des diadèmes d'amandier, des serpents qui ornent la promenade.
Clovis montre le secret de l'origine du monde enfermé dans un regard égal à lui-même et qui n’est jamais tout à fait
le même
Alejandro Puga - LE LIVRE AMOUREUX
Traduction libre par Michel Debray
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