Le blog de Michel Debray

Le virtuel est venu se fondre dans mon réel pour l'imbiber de mes rêves qui impriment ainsi à mes faits et gestes une part d'audace et de provocation. Loin du stress parisien, le soleil à la fois brulant et caressant m'envoie sans cesse à la recherche de la fraicheur de cette eau de mer dont le contact doux et l'odeur enivrante me prédispose au goût particulièrement stimulant de l'aventure.
Ce jeune Maghrébin dont le charme latino-américain ne me laisse pas indifférente, semble déceler en moi cette opportunité pour m'approcher et tenter sa chance avec moi. Ses regards et ses compliments ne laissent aucun doute sur ses intentions. La présence de mon mari - même si elle freine quelque peu son enthousiasme - ne semble pas pour autant entamer ses ambitions. Il doit avoir l'habitude avec les touristes européennes.
"J'ai envie de vous, je deviens fou" finit-il par m'avouer furtivement, en terminant sa phrase par un plongeon qui l'éloigne de moi pour ne pas éveiller les soupçons.
Il est animateur et dans l'amphithéâtre il ne rate aucune occasion pour solliciter ma participation aux jeux. Ses mains baladeuses m'incommodent parfois mais l'ambiance de fête me fait plus tolérante.
Petit à petit, insidieusement, une certaine complicité nait entre nous. Nous dansons parfois, nous nageons et faisons du cheval ensemble.
Il me parle souvent de lui et de ses projets.
Puis un jour subitement il me fixe des yeux et me fait part de son désir irrésistible de me serrer dans ses bras. Il joint le geste à la parole. Il me prend brutalement par la taille et dépose fougueusement ses lèvres sur les miennes.
"Je crois que je serais capable de vous enlever", me lance-t-il en me relâchant et en s'éloignant, craignant visiblement d'être vu.

Je suis restée  tremblante de longues minutes après. Je ne sais pas pourquoi mais je suis plus effrayée par ma réaction que par son comportement. Je deviens de plus en plus nerveuse à l'idée de me sentir moi aussi éprise de ce garçon. Il est si beau et le contact de son corps a fait sur moi l'effet d'un interrupteur. J'ai une envie folle de courir derrière lui et de lui crier mon consentement. Mais évidement je n'en fais rien. Je retourne sur la plage et la douceur de l'eau vient encore une fois soulager le mal de mes appréhensions.

Carole.

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"Toute idée de plaisir des sens se mêlait pour moi à l'idée d'amour. C'était là ce qui me perdait." - Jean-Jacques Rousseau - Les Confessions
 
 
Il est si beau et le contact de son corps a fait sur moi l'effet d'un interrupteur. J'ai une envie folle de courir derrière lui et de lui crier mon consentement. Mais évidemment je n'en fais rien. Je retourne sur la plage et la douceur de l'eau vient encore une fois soulager le mal de mes appréhensions.

 
Un interrupteur sert à interrompre. Certes il permet aussi de déclencher, de laisser passer le courant, mais le choix du mot interrupteur plutôt que déclencheur renvoie à la notion de sécurité. On interrompt le passage de l'électricité afin d'abord d'éviter un accident. Interrupteur se traduit en anglais switch. Lequel est retraduit commutateur. Qui permet de commuter soit vers le 1 soit vers le 0.
 
Le contact du corps désiré provoque une interruption. Tu as envie de dire oui mais EVIDEMMENT tu n'en fais rien.
 
L'eau soulage le mal. Ici on peut comprendre la douleur d'avoir renoncé, d'avoir interrompu, d'avoir rompu. Avant l'irréparable. Il peut s'agir aussi du mal considéré comme le pêché, la faute. Dans le jeu phonétique de notre langue on peut aussi entendre le mâle.
L'eau est douce. Même si elle est salée. Comme une histoire du même qualificatif. L'eau est douce entre tes lèvres intimes.
 
Tu le dis toi-même : tu as peur de ton désir, tu as peur de ton plaisir, tu as peur de toi.
Tu circonscris tes pulsions dans le cadre respectable mais de plus en plus insupportable de la conjugalité.
 
J'ai une amie (Balance) qui a oscillé pendant quarante ans entre rêves romantico-libertins, renoncement aux effrois du sexe et revendication à la jouissance.
 
Aujourd'hui, la ménopause aidant, elle est "au-dessus de tout ça". J'ai d'abord écrit "au-dessous" : lapsus scrpti significatif de ce que je pense, moi qui ne renoncerai que mort. Je l'ai pourtant connue à trente ans, mouillant sous mes doigts, me serrant la queue sous le pantalon, exigeant de moi allégeance dans l'adoration buccale. Autant d'élans du cœur et du cul qu'elle renia ensuite, se plaignant des négligences de son mari, m'invitant à la conduire dans des clubs libertins mais chopant une allergie au contact de ma barbe !
 
Pendant les dernières années mes coups de téléphone fidèles la trouvaient en larmes alors que j'aimais son rire par-dessus tout. Elle me remerciait de ma sollicitude et de mon acharnement à l'aimer. En 2007, elle me fit comprendre que cela la lassait.
- Laissons les morts enterrer les morts, me dis-je en me souvenant de l'Evangile.
Je cessai tout contact. Peut-être me croit-elle défunt ? Alors que je suis terriblement vivant.
 
SOIS VIVANTE !
 
M.D.

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Je te lis tremblante et effrayée, je ne sais pourquoi. Tes mots qui me décryptent charcutent mon ignorance et me cisaillent dans mes certitudes qui ne font que dévoiler mes faiblesses. Je suis une femme qui souffre de ses apparences et à qui on refuse un droit élémentaire, celui de se plaindre. N'aurais-je pas été plus heureuse en plus "anonyme", plus "banale".
"Sois belle et tais toi", une expression qui raisonne dans mon oreille comme si elle n'était destinée que pour moi. Je l'entend, dans la rue, dans les couloir de l'hôpital ou même dans l'intimité de mes rêves qui font de moi celle que je me refuse d'être.
J'ai si mal de te lire tout comme j'ai mal de me voir. Le miroir me renvoie l'image de celle qui vous séduit mais il ignore la mienne, celle qui assume et qui en jouit.

Carole.
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Je t'ai bien lue.

Tu possèdes le trésor de la beauté. Que cela te pose problème ne m'étonne pas dans ce monde où la beauté vivante est piétinée par les cons

Comme disait ma mère : "La beauté ne se mange pas en salade". Elle voulait sans doute dire que la beauté est fragile, éphémère et qu’elle ne nourrit ni son homme, ni sa femme… 

Il me semblait que seule ma génitrice disait cela. S’agissait-il d’une maxime connue ou inventée par elle ? Évidemment  le Net m’a apporté une réponse. L’expression peut sembler énigmatique. Elle est d’origine plutôt rurale et renvoie à la tradition où les belles filles cherchaient plutôt un bon parti que de s’échiner à travailler la terre. Bref, la beauté n’et pas lucrative. En nos temps du règne de l’apparence ce dicton est battu en brèche.

La beauté bien exploitée peut rapporter gros.

 

Mais pour en revenir à ta beauté, sache que la beauté physique n'est pas différente de l'intelligence.

L'intelligence aussi est vilipendée :

"Ne pas se prendre la tête"

"Ce mec est un intello"

"Elle est bonne, cette meuf"

 

Je ne suis pas beau. Mais je suis d'une intelligence au-dessus de la moyenne. La fausse modestie est un mensonge !

Et alors ?

Tu ne te trouves pas belle, tu ne vois – me dis-tu -  que l'exubérance de tes formes.

Mais, vais-je devenir con pour complaire aux imbéciles, vais-je me conformer à la masse des crétins ?

Tu es belle. Cette exubérance de tes formes, de ta chair fait partie de ta beauté.

La beauté se respecte. Ce qui ne veut pas dire qu'elle ne suscite pas de désir

 - Je voudrais passer inaperçue, ne pas attirer les regards "trop indiscrets" !, insistes-tu.

 

C'est le désir qui doit être respectueux

L'homme est ainsi fait. J'en ai déjà parlé

- C’est justement ça mon problème : je ne veux pas ne susciter que le désir ! J'ai souvent l'impression de n'être qu'une paire de fesses !

 

Un homme doit se contenter de contempler

Ensuite, il se peut que surgissent des affinités, des désirs réciproques… Heureusement pour l’espèce que le désir sexuel existe, non ?

Et puis, que cherches-tu ici ? Que cherches-tu sur le Net ?

 

- Des hommes qui m’écrivent et qui suscitent mon désir d’écrire…

 

Tu sais bien qu’écrire des textes érotiques m’ennuie un peu. Il en existe des milliers, plus ou moins bons, plus ou moins heureux.

Ce qui me plait, chère Balance, c’est te pousser dans tes retranchements, pointer tes contradictions, non par cruauté, mais pour te libérer de tes peurs. Et sans doute, là, je me donne le beau rôle…


M.D.



Mer 14 oct 2009 Aucun commentaire