Le blog de Michel Debray

Kent Willians est américain. Il vit à Los Angeles.
Venues de la BD et de l'illustration "héroïc fantasy", ses oeuvres à l'huile font irrésistiblement penser à Egon Schiele.
De la bande déssinée, il a gardé le goût des angles "photographiques" et notamment des "plongées" donnant aux corps des raccourcis propres aux objectifs grand-angulaires.
De Schiele, il tend à privilégier les poses accroupies, assises, parfois avachies, "ramonchelées" (littéralement : mises en tas avec un balai (ramon)) pourrais-je dire en picard, c'est-à-dire ramassées, un peu foetales, notamment pour ses sujets féminins. Ces prises de vue de haut induisent symboliquement un sentiment de domination de la part du spectateur-voyeur et, pour le modèle, une impression d'écrasement, de malaise et de soumission. Les hommes de Kent Wiliams sont plus volontiers debout, parfois tendus dans les postures improbables qui rappellent Francis Bacon.
Contrairement aux hyperréalistes, Kent Williams ne cache pas la technique picturale : elle est présente et notamment dans ses fonds, ses décors où apparaissent volontiers les coups de pinceaux, les coulures de peinture.

M.D.

http://www.kentwilliams.com/