Le blog de Michel Debray

Quand j'entends le mot vulgarité - vulgarité pour qui ? qui parle lorsqu'on taxe quelqu'un ou quelque chose de vulgaire ? - je sors mon dictionnaire.

Ce mot vient du latin vulgus, qui signifie peuple.

Le peuple, le populaire est "bas", évidemment.
Qui dit cela ? Une autoproclamée aristocratie, une prétendue élite, une caste soi-disant élégante. Les élites élégantes aristocratiques n'ont jamais été élues. Elles se sont imposées par l'arrogance et la violence.
Ce sont les "hautes sphères" qui considèrent le peuple comme vulgaire.
Ceux qui veulent flatter le peuple sont des démagogues. On dit aujourd'hui des populistes.

Si les élites connaissaient un peu l'histoire elles sauraient qu'il exista naguère une littérature, un cinéma, un art populistes. Il y eut même un prix populiste de littérature. Mais les élites n'ont pas de mémoire. Les élites n'aiment pas l'Histoire car elle est la mémoire de leurs turpitudes, de leurs trahisons multiples et surtout de leur insignifiance constitutive.

Il en va de même pour le mauvais goût.

Qui parle au nom du bon goût ? Qui dit le BEAU, le BIEN, le BON ? Qui détient le mètre étalon ? Qui juge ? Qui tranche ? D'où viennent les injonctions, les arbitrages, les condamnations, les ostracismes, les injures et les quolibets ?

Je ne réponds pas à l'invective haineuse. C'est un principe. Un abonné de moins, un débatteur faisant les questions et les réponses afin de mieux vous condamner et qui déserte le champ de bataille laissé en friche, un prétendu "ami" qui disparaît dans les brumes du souvenir après vous avoir déversé le tombereau putride de son ressentiment, à quoi bon ? .

Alors ?

Alors ; ne conserver que les fidèles, les complices, les tendres, presque toutes au féminin d'ailleurs.

Et ça, c'est vraiment rassurant !

J'ENCULE LES CENSEURS !