Le blog de Michel Debray
La sexualité dans la Rome antique
Posté par Mon Missionnaire le 27.05.08 à 11:21 | tags : sexo, homme, sexe et
société, amour
On a vu que les hommes préhistoriques n'étaient pas coincés, que les
Egyptiens ont tout inventé. Et les Romains
? Difficile de faire une synthèse, tant la question reste compliquée. Parce qu'on pourra vous parler des peintures érotiques de Pompéï ou Herculaneum, vous compter combien Caligula avait de
plaisirs bizarres ou comment Tibère se baignait avec des jeunes garçons qu'il appelait ses "poissons". Vous auriez alors une image décadente des Romains, des orgies où le vin coule à flots et le dîner est abondant aux
lupanars où les prostituées offraient leurs charmes.
En fait, la décadence en elle-même serait, à mon avis, plus le résultat d'une propagande très chrétienne, visant à faire croire que la civilisation romaine, pleine de dieux païens et sans morale religieuse, a fini par sombrer dans sa propre déchéance. Sans Dieu, point de lumière : très vite dit et pas mal approximatif.
Ce qu'on sait de la sexualité des Romains a été beaucoup traité. Et en somme, on en retient quelques points importants.
Des définitions sexuelles différentes
Personne ne se disait hétéro ou homo, on était plutôt pénétrant ou pénétré. Une jeune fille, un jeune homme, un ou une esclave étaient pénétrés, alors qu'un père de famille pénétré au lieu de pénétrant était aussitôt raillé et humilié par un tel acte réservé à d'autres personnes que lui. Une femme mariée n'avait pas officiellement d'amants, contrairement à son mari, car évidemment, une telle définition de la sexualité est typiquement masculine.
Des tabous différents
Le christianisme nous a amené la virginité avant le mariage, la pratique sexuelle uniquement dans un but procréateur, des petites choses dont on se serait bien passés. Les Romains, par exemple, n'avaient pas le tabou de la sodomie, accordaient moins d'importance à l'intimité. Un truc tout bête : le sexe dans le mariage, c'était sacré. L'acte qui sert uniquement à prendre du plaisir, genre fellation ou cunnilingus, n'était pas vraiment dans les moeurs, ou alors avec un esclave ou une amante. L'homme devait sans cesse être "actif" dans sa sexualité, et ces pratiques étaient considérées comme passives. Le sperme, le liquide sacré, presque un enfant en soi, ne pouvait jamais être avalé ni perdu. Enfin, on préférait la main gauche à la main droite pour caresser, allez savoir pourquoi.
Seul point commun : les chrétiens n'ont pas inventé le tabou du plaisir féminin, ça existait déjà.
Des erreurs d'interprétation
Voir des peintures d'hommes à énormes phallus, des oeuvres érotiques diverses dans la littérature, la sculpture ou autre, ne doit pas faire oublier que les Romains étaient de sacrés superstitieux, et que le sexe en général était une des meilleures protections de l'humanité. Pas mal, comme concept. Et un extrait de L'art d'aimer d'Ovide peut rappeler combien l'amour était important, beaucoup plus que les orgies des empereurs : "Soldat novice qui veux t'enrôler sous les drapeaux de Vénus, occupe-toi d'abord de chercher celle que tu dois aimer; ton second soin est de fléchir la femme qui t'a plu; et le troisième, de faire en sorte que cet amour soit durable. Tel est mon plan, telle est la carrière que mon char va parcourir, tel est le but qu'il doit atteindre. Tandis que tu es libre encor de tout lien, voici l'instant propice pour choisir celle à qui tu diras : "Toi seule as su me plaire." Elle ne te viendra pas du ciel sur l'aile des vents; la belle qui te convient, ce sont tes yeux qui doivent la chercher."
Pompé (normal Pompée !) directement sur
http://sexe.fluctuat.net:80/blog/30810-la-sexualite-dans-la-rome-antique.html
En fait, la décadence en elle-même serait, à mon avis, plus le résultat d'une propagande très chrétienne, visant à faire croire que la civilisation romaine, pleine de dieux païens et sans morale religieuse, a fini par sombrer dans sa propre déchéance. Sans Dieu, point de lumière : très vite dit et pas mal approximatif.
Ce qu'on sait de la sexualité des Romains a été beaucoup traité. Et en somme, on en retient quelques points importants.
Des définitions sexuelles différentes
Personne ne se disait hétéro ou homo, on était plutôt pénétrant ou pénétré. Une jeune fille, un jeune homme, un ou une esclave étaient pénétrés, alors qu'un père de famille pénétré au lieu de pénétrant était aussitôt raillé et humilié par un tel acte réservé à d'autres personnes que lui. Une femme mariée n'avait pas officiellement d'amants, contrairement à son mari, car évidemment, une telle définition de la sexualité est typiquement masculine.
Des tabous différents
Le christianisme nous a amené la virginité avant le mariage, la pratique sexuelle uniquement dans un but procréateur, des petites choses dont on se serait bien passés. Les Romains, par exemple, n'avaient pas le tabou de la sodomie, accordaient moins d'importance à l'intimité. Un truc tout bête : le sexe dans le mariage, c'était sacré. L'acte qui sert uniquement à prendre du plaisir, genre fellation ou cunnilingus, n'était pas vraiment dans les moeurs, ou alors avec un esclave ou une amante. L'homme devait sans cesse être "actif" dans sa sexualité, et ces pratiques étaient considérées comme passives. Le sperme, le liquide sacré, presque un enfant en soi, ne pouvait jamais être avalé ni perdu. Enfin, on préférait la main gauche à la main droite pour caresser, allez savoir pourquoi.
Seul point commun : les chrétiens n'ont pas inventé le tabou du plaisir féminin, ça existait déjà.
Des erreurs d'interprétation
Voir des peintures d'hommes à énormes phallus, des oeuvres érotiques diverses dans la littérature, la sculpture ou autre, ne doit pas faire oublier que les Romains étaient de sacrés superstitieux, et que le sexe en général était une des meilleures protections de l'humanité. Pas mal, comme concept. Et un extrait de L'art d'aimer d'Ovide peut rappeler combien l'amour était important, beaucoup plus que les orgies des empereurs : "Soldat novice qui veux t'enrôler sous les drapeaux de Vénus, occupe-toi d'abord de chercher celle que tu dois aimer; ton second soin est de fléchir la femme qui t'a plu; et le troisième, de faire en sorte que cet amour soit durable. Tel est mon plan, telle est la carrière que mon char va parcourir, tel est le but qu'il doit atteindre. Tandis que tu es libre encor de tout lien, voici l'instant propice pour choisir celle à qui tu diras : "Toi seule as su me plaire." Elle ne te viendra pas du ciel sur l'aile des vents; la belle qui te convient, ce sont tes yeux qui doivent la chercher."
Pompé (normal Pompée !) directement sur
http://sexe.fluctuat.net:80/blog/30810-la-sexualite-dans-la-rome-antique.html
Mer 28 mai 2008
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