Le blog de Michel Debray

LA VÉNUS D'URBINO, par LE TITIEN - 1538 - Musée des Offices à Florence

Il est très difficile de parler de cette toile après l'auteur d'Autorut du Soleil
(Buchet-Chastel, 1982) car il y a consacré quelques pages définitives. Là, on peut parler d'une vraie composition. Trois parties. Le décor est partagé en deux. A gauche la masse sombre d'une cloison ou d'un paravent. A droite une perspective. Une servante, une enfant qui fouille dans un coffre. Une fenêtre sur l'extérieur. Au premier plan, Vénus, nue. La main posée sur le pubis où convergent toutes les lignes. Le centre de la toile, c'est le sexe de cette jeune beauté à deux doigts (!) de s'astiquer la mandoline.
Le Titien avait reçu commande d'un portrait érotique de la jeune  maîtresse du duc de Guidobaldo.
Si les amants modernes passaient de semblables commandes aux artistes contemporains, il y aurait moins de peintres maudits qui noircissent le paysage de leurs jérémiades. Je ne vais pas vous faire un dessin…

Mar 15 avr 2008 2 commentaires
Voyez L'Olympia de Manet (1863-65), reprise moderne du tableau de Titien. La Vénus de Titien était au contraire considérée comme pudique, la main sagement alanguie... cachant son sexe (une déesse quoi! la classe!). Olympia a fait un véritable scandale au salon étalant sa nudité trop pâle avec toute la fierté de son regard aguicheur et frontal (tout cela choquant pour l'époque). Au lieu d'un nu caché, comme à l'habitude, derrière le prétexte de la "peinture d'histoire" se trouvait là une prostituée clairement affirmée.
ames - le 16/04/2008 à 18h24
Merci pour ce commentaire tout à fait pertinent...
Michel DEBRAY - le 16/04/2008 à 18h47